COUPS DE COEUR
« Un œil dans la nuit » de Bernard Minier : âme sensible, s’abstenir
Un œil dans la nuit de Bernard Minier
livre / roman / polar / thriller
- par Bernard Minier / Paru le 06 avril 2023 / XO Éditions / 512 pages / 22.90€
Un œil dans la nuit : Âme sensible, s’abstenir
On vous a déjà parlé de Bernard Minier pour son roman Lucia paru en mars 2022. Cette fois-ci, avec cet 11ème ouvrage, il nous embarque dans ses chères Pyrénées malgré quelques escapades à Paris, à Toulouse et en Bretagne. Comme toujours, la description des lieux est d’une incroyable précision et, pour ceux qui connaissent les endroits en question, c’en est presque troublant ! Mais Un œil dans la nuit est loin d’être un guide touristique… Avec cet ouvrage, Minier nous entraîne dans l’univers du cinéma d’horreur avec ses vampires, ses loups-garous et autres massacres à la tronçonneuse !
Un ancien génie des effets spéciaux agonise à l’hôpital de Toulouse et décide de se confesser auprès d’un prêtre à qui il va confier une enveloppe scellée qu’il charge de remettre à un certain Kenneth Zorn. Ça conduira l’homme de foi à se rendre sur une île bretonne… En parallèle, l’auteur va nous mettre nez à nez avec un homme, mort sanglé sur le lit du service psychiatrie où il séjournait, la gorge pleine d’abeilles. Lui aussi officiait dans les films d’horreur…
C’est là que le commandant Martin Servaz va commencer son enquête tandis que de son côté, une jeune étudiante en cinéma – Judith Tallendier – roule vers les Pyrénées où elle a décroché, contre toute espérance, un rendez-vous avec le réalisateur star du genre : Morbus Delacroix. Après avoir produit 5 films cultes, l’homme a créé le mystère en ne sortant jamais son 6ème long-métrage, pourtant terminé…
Un œil dans la nuit va nous entraîner dans un monde presque parallèle qui possède ses propres règles et surtout des visions bien à lui du bien et du mal. Peu à peu, l’auteur nous plonge dans un univers noir, où la frontière entre réalité et fiction se fait de plus en plus ténue et surtout où le suspense et la description des sévices infligés aux victimes s’avèrent si intenses que le lecteur n’est pas à l’abri de sentir monter une légère nausée…
Pour ceux qui ne s’attardent pas à lire les remerciements et les annexes en fin de roman, surtout s’ils sont férus d’horreur, pensez à prendre connaissance de l’appendice L’enfer au cinéma où Minier liste tous les films d’horreur (réels et imaginaires) dont il s’est inspiré…
© Jean-Louis Las Dit Peisson pour Le Mensuel / décembre 2023
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