COUPS DE COEUR
Tourisme : Un week-end sous le signe de la BD à Angoulême
Un week-end au cœur du 9ème art à Angoulême
tourisme / visites / découvertes / vacances / week-end
Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême : 29 janvier > 02 février 2025
© Tourisme Angoulême
Angoulême : Un joyau chargé d’Histoire et d’histoires
Angoulême, ville perchée sur un éperon dominant la rivière Charente, est la préfecture du département du même nom en région Nouvelle-Aquitaine. La commune possède quinze quartiers, d’imposants remparts qui furent tour à tour construits – puis en partie détruits – et une riche histoire, trouvant probablement ses origines au 1er siècle avant J.-C., une cité gallo-romaine y ayant été établie. Elle s’est appelée Iculisma jusqu’à la fin de l’Antiquité, puis Engolisma avant de définitivement prendre le nom d’Angoulême.
Angoulême : Terre de toutes les convoitises…
Pourtant bien installée sur un promontoire rocheux, à des fins défensives, un mur de 2280m fut tout de même bâti, à partir du 3ème siècle, pour protéger la ville d’invasions potentielles. Mais il faudra attendre le 5ème siècle pour que vandales et Wisigoths décident, pour les premiers d’attaquer, et pour les seconds d’envahir l’Aquitaine (tentative qui d’ailleurs fut vaine puisqu’ils s’inclinèrent en 507 face à Clovis). De 845 à 1217, c’est la dynastie des Taillefer qui régna sur le comté, puis la ville devint propriété de la famille des Lusignan qui la gouverna de 1217 à 1308 et y initia vers 1230 la construction du château comtal. L’époque est également marquée par l’activité importante du port de l’Houmeau (sur la Charente) qui prit rapidement une place de choix dans le commerce du vin et du sel.
Angoulême : Une ville fortifiée
La couronne de France rattache finalement l’Angoumois en 1308 (bien qu’entre 1345 et 1346, les Anglais s’emparent momentanément de la ville). 1494 voit, sur les terres Angoumoises (à Cognac), la naissance de François d’Angoulême, que l’on connaît mieux sous le patronyme de François Ier Roi de France.
La commune prit le parti de se fortifier, sous l’impulsion du duc d’Épernon entre la fin du 16ème siècle, et le début du 17ème siècle (des restes des remparts du duc d’Épernon sont toujours visibles rue Hergé, de l’Arsenal, du Sauvage et impasse Marengo). Mais l’Homme ayant pour habitude de construire et de déconstruire régulièrement, à la fin du 17ème siècle, on décida de démolir les remparts afin d’agrandir la ville. Et si aujourd’hui, celle que l’on appelle « le balcon du Sud-Ouest » accueille plus de 41 000 âmes, elle a subi de lourdes pertes humaines durant la Seconde Guerre mondiale, période où elle fut sous le joug de l’Allemagne nazie dès juin 1940 (puis libérée 4 ans plus tard, en août).
Plus récemment – le 25 janvier 1974 – le Festival International de la Bande Dessinée fut inauguré et l’on demanda à Hugo Pratt d’en réaliser l’affiche. Franquin, Bretécher, Gotlib, Fred, Peyo font partie des premiers artistes invités à cet évènement (recevant 10 000 curieux et amateurs) qui, sans s’en douter, finira par devenir colossal ! 2025 accueillera ainsi sa 52ème édition pour laquelle pas moins de 200 000 visiteurs sont attendus en seulement quatre jours !
Angoulême : S’y balader
Cité internationale de la bande dessinée et de l’image © Tourisme Angoulême
La Cité internationale de la bande dessinée et de l’image
Le plus bel endroit pour buller
Appelé plus communément le Musée de la BD, ce lieu met à l’honneur ce qui est désormais connu sous le doux sobriquet de 9ème art. Nul ne pourra plus en douter – si tel a pu être le cas auparavant -, la bande dessinée est bel et bien un art, avec ses codes, ses couleurs, ses styles et ses modes. Destinés aux enfants, aux adultes, parlant de politique, embarquant le lecteur dans des aventures rocambolesques, le faisant rire ou pleurer ; les albums sont légion au point, en 2021, d’avoir représenté un chiffre d’affaires de plus de 900 millions d’euros et avoir hissé la BD au 2ème rang des produits littéraires vendus en France !
Fort du succès de son festival qui a fêté ses 50 ans en 2024, ce lieu incroyable a réussi le pari de rendre – depuis 1990 – un hommage à tous les types de BD. En ce moment, outre les expos permanentes, des expositions temporaires sont à découvrir : Lou ! Cher journal jusqu’au 09 mars 2025 ; Plus loin. La nouvelle science-fiction du 30 janvier au 16 novembre 2025 ; Marvel, superhéros et Cie jusqu’au 04 mai 2025 et Les trésors des collections jusqu’au 30 juin 2026. C’est d’ailleurs à cette date que seront terminées les réflexions et réfections de cet espace, afin de le rendre encore plus immersif et enchanteur pour les visiteurs.
La Cité internationale de la bande dessinée et de l’image
- Quai de la Charente,16000 Angoulême
- mardi > samedi : 10:00 > 18:00 / dimanche : 14:00 > 18:00
- citebd.org / 05 45 38 65 65
- parking du Musée de la bande dessinée (gratuit)
Musée du Papier © Tourisme Angoulême
Musée du Papier
Le papier, ce n’est pas encore plié !
En tant que magazine, nous ne pouvons que louer l’initiative d’avoir créé un Musée du Papier puisque c’est grâce à lui que BD, bouquins et autres revues peuvent encore et toujours être dévorés par les lecteurs ! Situé pas très loin du Musée de la bande dessinée – il suffit de traverser la Charente en empruntant la passerelle Hugo Pratt -, se trouve ce lieu très intéressant qui ouvrit ses portes il y a 36 ans. Niché entre l’île de Marquet à l’est et l’île aux Vaches à l’ouest, le musée qui forme un pont s’est établi dans les anciennes papeteries Lacroix qui y fabriquaient alors du papier pour écrire, mais également à « fumer » avec le fameux papier à cigarettes Rizla+ (prononcer « riz Lacroix »). Car Angoulême était à l’époque le fief de la production de ce fin support, en témoigne l’immense cheminée qui culmine toujours en guise de relique indétrônable !
Dans cet espace, l’histoire de cette matière et de son industrie est expliquée au travers d’une expo permanente alors que l’étage supérieur est consacré à des expositions temporaires, montrant notamment des collections d’affiches publicitaires, de papier à cigarettes et des œuvres d’artistes contemporains.
Musée du Papier
- 134 rue de Bordeaux, 16000 Angoulême
- mardi > vendredi : 13:45 > 18:00 / samedi > dimanche : 14:00 > 18:00
- plein tarif 3,40€ / gratuit les 1ers dimanches de chaque mois
- angouleme-tourisme.com
L’école Cnam-Enjmin © Tourisme Angoulême
L’école Cnam-Enjmin
Faites vos jeux !
À côté du Musée du Papier, l’école Cnam-Enjmin mérite un stop, ne serait-ce que pour son architecture. Elle s’admire côté rivière mais aussi, si possible, de l’intérieur. Savant mélange entre l’ancien (puisque les bâtiments font également partie des anciennes papeteries Le Nil – en lieu et place de Lacroix – datant de la fin du 19ème) et le contemporain, cette grande école publique du jeu vidéo et des médias interactifs numériques fait envie à bon nombre de lycéens en quête d’une affectation pour leurs études supérieures !
Mur peint La fille des remparts / Bd Pasteur © Tourisme Angoulême
Les murs peints
Telle une balade dans un album
Angoulême compte de très nombreux murs peints – certains gigantesques – disséminés dans la ville, du Jardin Vert (à l’ouest) à la rue Jules Michelet (à l’est), et de la rue Carnot (au sud) au boulevard Pasteur (au nord), en passant par l’immanquable rue Hergé. Alors évidemment, on s’y balade à pied pour profiter au mieux de la douceur de vivre de cette ville agréable et ne rien louper des surprises peintes deçà, delà, au fil d’un petit circuit que l’on se concocte au gré de nos envies…
Mur peint © Tourisme Angoulême
Au détour d’une place, d’une rue, à hauteur d’homme ou perchés sur la façade d’un bâtiment, on retrouve des personnages phares de bandes dessinées, compagnons d’enfance pour certains, découvertes heureuses pour d’autres. Ainsi, Kirikou, Boule et Bill (et même Caroline la tortue), Cubitus et Sémaphore, ou encore Gaston accompagné de son tonitruant gaffophone et de Prunelle (qui se retient sagement de ne pas lancer son célèbre Rogntudjuuuu !) se joignent à notre promenade. Parmi les fresques grandioses, La fille des remparts, un trompe-l’œil somptueux de 120m2 dans les bleus pastel, donnant l’impression d’un prolongement des remparts existants, que l’on peut admirer au numéro 06 du boulevard Pasteur.
Mur peint Le Monde de René Goscinny / Rue Jules Michelet © Tourisme Angoulême
Au 54 rue Jules Michelet, ce sont 196m2 qui ont été recouverts jusqu’à la cime d’un petit immeuble pour mettre en scène Astérix, Lucky Luke (également présent avenue Gambetta avec ses meilleurs ennemis Les Daltons et son fidèle destrier Jolly Jumper), Le Petit Nicolas ou encore Iznogoud, surveillés par leur père spirituel et illustre dessinateur, René Goscinny. Cette œuvre réalisée en 2020 s’intitule tout naturellement Le Monde de René Goscinny.
Obélisque et menhir / Parvis de la gare © Tourisme Angoulême
Enfin, s’il est vrai qu’il ne s’agit pas ici de fresque murale, deux créations tout aussi dignes d’un voyage au cœur d’album de BD s’observent sur le parvis de la gare. Un obélisque et un menhir, qui semblent tout droit sortis des aventures d’Astérix le Gaulois, sont fièrement érigés à la mémoire des artistes Uderzo et Goscinny.
Festival de la BD © Tourisme Angoulême
Angoulême : Le festival de la BD
Le plaisir d’être entre 4 planches
Du 29 janvier au 02 février 2025, Angoulême se métamorphose en fief de la bande dessinée. Le neuvième art est en effet célébré depuis 1974 dans la ville tout entière, qui devient à cette occasion un immense album à ciel ouvert, dédiant pleinement ses quartiers aux auteurs et aux visiteurs qui s’y pressent chaque année.
Pour sa 52ème édition, les organisateurs du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême
ont à nouveau mis les petits plats dans les grands en proposant une pléiade d’évènements dispersés dans différents sites (Théâtre d’Angoulême, Espace Franquin, Musée du Papier…). On y retrouve des expositions, des masterclass, des spectacles, des rencontres, des concerts, des ateliers créatifs… entre autres !
Bien sûr, l’évènement est également l’occasion de trouver le tome rare qui manque aux collectionneurs ou de se faire dédicacer sa BD préférée par l’un des 6000 professionnels présents – dont une majorité d’auteurs et illustrateurs – venus du monde entier pour échanger avec un public passionné.
Festival de la BD © Tourisme Angoulême
Cet immense rassemblement – le plus grand phénomène bédéphile de la planète – permettra aussi de découvrir les lauréats des différents concours, les sélections officielles et le palmarès dont le prix Fauve d’Or du meilleur album ou celui, « spécial », du jury…
Festival de la BD / Affiches 2025 © Tourisme Angoulême
À l’honneur en 2025
Cette année, c’est la BD espagnole qui sera mise sous le feu des projecteurs avec plusieurs espaces lui étant entièrement dédiés : dans le centre-ville, le Pavillon Espagnol sera une invitation aux rencontres ; sur le parvis de l’hôtel de ville, c’est une belle expo qui sera installée pour (re)découvrir l’ensemble des créations hispaniques ; tandis que le Quartier Jeunesse mettra à l’honneur trois séries de livres et proposera des animations aux enfants.
Comme on peut l’apercevoir sur le trio d’affiches de l’édition 2025, les fans de bulles pourront, 4 jours durant, voir la vie en manga, en BD et en comics… Attention, fort risque d’addiction à craindre !
Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême
- 30 janvier > 02 février 2025
- divers lieux, 16000 Angoulême / bdangouleme.com
- 14€ > 60€ / gratuit pour les moins de 10 ans
Angoulême : Y faire ses emplettes
© ÊKÔ – Maison d’Art Porté Angoulême
ÊKÔ – Maison d’Art Porté
Elle a pris le pli !
Sarah Saint-Pol s’était destinée à la flûte traversière. Mais la vie en a décidé autrement et c’est finalement vers une activité où ses mains ne sont plus sur les clés de son instrument, mais sur des étoffes qu’elle plisse inlassablement, qu’elle s’est tournée. Car cet art qu’elle est une des rares à maîtriser encore à la perfection est un métier à part entière : celui de plisseuse.
Inspirée de l’origami, cette tâche nécessite de travailler, dans un premier temps, des morceaux de carton souple afin de leur donner la forme voulue. On insère ensuite le tissu (cette créatrice utilise du polyester qui vient de Saint-Étienne) entre les deux feuilles cartonnées – appelées métier à plisser – et l’on replie le tout en serrant très fort. L’étoffe, ainsi enserrée, va passer à l’étuve (un système de chauffe) obligeant le tissu à conserver les motifs en relief et devenant, dès lors, indéfroissable. Une fois ces plis effectués, Sarah Saint-Pol confectionne des vêtements, essentiellement pour femme, mais, grâce à ce savoir-faire unique, elle est désormais sollicitée pour concevoir des éléments de décoration d’intérieur, de la scénographie et même du packaging.
Son atelier-showroom ouvre ses portes sur rendez-vous afin d’y glaner une pièce de garde-robe ou d’y étudier un modèle qui sera réalisé sur mesure.
ÊKÔ – Maison d’Art Porté
© Atelier Artemps Angoulême
Atelier Artemps
Le plus clair de son temps
Il faut bien l’admettre, porter une belle montre au poignet c’est plutôt sympa. Mais en revêtir une créée à Angoulême affublée d’un nom en hommage à la ville, c’est encore mieux. C’est précisément ce que vous trouverez à l’atelier Artemps de la rue Beaulieu. Dans cet espace de réflexion, de création – et, cela va de soi – de vente, Richard Sidelsky – un ex-designer désormais horloger et fan d’objets vintage –, répare vos propres montres, bien sûr, mais s’est par ailleurs lancé dans des réalisations 100% made in Charente.
Ainsi, il est possible d’arborer fièrement une Angoumatic, une Angounautic ou une Angoumaster, faites d’acier, aux bracelets de cuir, de caoutchouc ou de tissu, et étanches jusqu’à 200m.
Il a même imaginé une montre intégralement conçue de plastique recyclé, appelée tout naturellement la Jellyfish (méduse en anglais) !
Atelier Artemps
© Atelier 1913 Angoulême
Atelier 1913
Le tissu sous toutes ses coutures
On pourrait penser qu’à 111 ans, il est plus que temps de se mettre à la retraite, pourtant cet atelier de sellerie et plumasserie est tout aussi jeune et pimpant qu’à ses débuts en 1913 !
Spécialisée en sellerie automobile et nautique, en réalisation de toiles d’ombrage, de stores, mais également en création, réparation et rénovation de vos tissus d’ameublement, cette entreprise plus que centenaire est perpétuée de mère en fille avec un savoir-faire unique et une habileté réputée.
Travaillant dans la plus pure des traditions, l’équipe a à cœur d’œuvrer dans une démarche écoresponsable. Ainsi, l’upcycling est de rigueur et nul tissu ou toile en bagagerie n’est gâché. Avec patience et inventivité, ils sont réutilisés afin de créer de nouveaux objets !
Atelier 1913
Angoulême : Y dormir
© Le Saint-Gelais – Hôtel Angoulême
Le Saint-Gelais – Hôtel
Élégance en plein centre
Bienvenue dans ce havre de paix, réunissant en son sein 16 chambres 4 étoiles, un restaurant bistronomique ainsi qu’une salle de séminaire ! Après avoir été une maison diocésaine, cette bâtisse est désormais un hôtel de charme au pied de l’église Notre-Dame d’Obezine, face au parc Saint-Gelais. Doté d’une déco cosy, contemporaine et léchée, mais ayant su conserver toute l’élégance de l’ancien, ce lieu unique offre en outre la possibilité d’une baignade salvatrice dans sa piscine en bout de terrasse du restaurant aux beaux jours.
Le Saint-Gelais – Hôtel
- 12 Rue du Père Deval, 16000 Angoulême
- 05 45 90 02 64 / hotel-saint-gelais-angouleme.com
- à partir de 125€ la nuit
© Chambres d’Hôtes de Champ Fleuri Angoulême
Chambres d’Hôtes de Champ Fleuri
Vue sur la ville
Sur les hauteurs d’Angoulême, dans une ambiance champêtre, en retrait de l’effervescence du centre-ville, les Chambres d’Hôtes de Champ Fleuri sont une étape de choix. Cette maison, promesse d’une échappée paisible, propose 5 chambres d’hôtes très agréables – alliance de confort et du charme des pierres apparentes -, donnant la liberté de préférer une vue sur le golf de l’Hirondelle (situé à deux pas), sur la ville ou encore sur la piscine. Son terrain clôturé offre un espace privé, refuge parfait pour les amoureux d’authenticité.
Chambres d’Hôtes de Champ Fleuri
- Chemin de l’Hirondelle, 16000 Angoulême
- 06 85 34 47 68 / champ-fleuri-angouleme.fr
- à partir de 78,65€ la nuit
Angoulême : Y manger
© Restaurant Hyggy Angoulême
Restaurant Hyggy
Voyage en Scandinavie
Restaurant aux inspirations scandinaves, incarnant le raffinement, la gourmandise et le partage, Hyggy n’a pas choisi son nom par hasard. Car ce mot danois (Hygge) symbolise précisément tout ce que les propriétaires veulent transmettre dans leur établissement : l’amitié, la douceur de vivre, la convivialité, la façon d’appréhender le quotidien par son côté heureux, le plaisir d’être ensemble… Alors ce refuge fait figure du parfait endroit pour réunir tous ces plaisirs simples. Le cadre y est accueillant, la nourriture excellente, gourmande et surprenante, et l’on en ressort en ayant déjà réservé pour une prochaine fois ! On y goûte des tartines, beaucoup de poissons sous des formes variées, des plats végétariens et des desserts généreux.
Restaurant Hyggy
© L’instant Angoulême
L’instant Angoulême
Un doux goût de reviens-y !
Voici un restaurant réellement sympathique et qui sert une cuisine qui met tout le monde d’accord ! Relativement petit, il ne possède que peu de tables et c’est tant mieux, car l’ambiance y est plutôt intimiste et très chaleureuse. Les plats concoctés sont un vrai régal et sont par ailleurs mis en valeur par une vaisselle élégante et un dressage qui joue avec les textures, les formes et les couleurs. Le chef travaille des produits de saison – pour la plupart régionaux – et le résultat parle de lui-même, puisque les plats sont succulents (et copieux) ! Pensez à garder de la place pour un dessert – raffiné – qui saura tout autant vous convaincre de la qualité de cet établissement. Les propriétaires sont d’authentiques passionnés peu avares de conseils, d’explications et de sourires… Et les prix plus que raisonnables, on adore !
L’instant Angoulême
Angoulême : S’y désaltérer
© Bar des Arceaux Angoulême
Bar des Arceaux
Zinc accueillant au coin de la rue
Voici un bar-restaurant bien sympa dans le centre d’Angoulême où l’on peut se désaltérer d’un café au réveil, d’un excellent cocktail ou d’une bière tout en y dégustant un délicieux burger fait maison. Prisé par une clientèle jeune ou plus experte, familiale ou entre amis, ce bar (l’un des plus anciens de la ville) se plait à accueillir en ses murs des artistes qui, successivement, les décorent de leurs toiles. Mais on retrouve également des musiciens, des conteurs, ou bien, tout simplement, le doux murmure des rires et papotages des convives ravis de s’y sentir comme à la maison… et sans se ruiner !
Bar des Arceaux
© Brasserie La Débauche Angoulême
Brasserie La Débauche
Du fût à la pinte
La Débauche est un bar comme on aime avec une ambiance géniale, de la musique live souvent, des évènements, une déco décalée et audacieuse, un mobilier accueillant, des jeux, des fûts de bière… et pour cause, dans ce lieu où l’on peut boire un verre, on y brasse ! C’est ainsi que 20 000 hectolitres de bière par an sont mis en bouteilles ou en canettes. Et, ce qui ne gâche rien, les visuels des contenants sont inattendus et originaux, les styles graphiques variés, laissant au rebut la phrase de Musset « Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ». La bouteille est au contraire ici totalement mise en valeur, proposant un voyage tant visuel que gustatif !
Brasserie La Débauche
Angoulême : Incroyables bâtiments
Les Halles © Tourisme Angoulême
Voyage dans le temps
Les Halles
Lors de vos déambulations dans la ville, allez admirer l’impressionnante et sublime architecture du bâtiment – fait de métal, de vitres et orné de briques colorées en façade -, accueillant Les Halles qui abritent des stands de bouche. Cet édifice rappelle le Pavillon Baltard de Nogent-sur-Marne, seule petite partie conservée des anciennes halles parisiennes que l’architecte Victor Baltard avait réalisées sur demande de Napoléon III. À Angoulême, c’est Édouard Varin qui s’attela à la création de ce grand édifice et qui en termina la construction en 1888. Autrefois, en lieu et place de ce marché couvert, se trouvait un château fort du 13ème qui laisse désormais la place à ce large espace vivant, accueillant ses clients du mardi au dimanche de 7h à 13h.
Les Halles
Hôtel de Ville © Tourisme Angoulême
Hôtel de Ville
À quelques encablures des Halles, le donjon polygonal de la mairie, avec ses 33 mètres de haut, se dresse fièrement. Car, avant de devenir une résidence comtale, puis un Hôtel de Ville (transformé de multiples fois au fil des années), cet ouvrage fut un château commandé par Isabelle Taillefer, de retour à Angoulême après la mort de son époux, le roi d’Angleterre. Autre élément architectural de cette époque subsistant encore, la tour ronde, appelée également Tour de Marguerite, puisque c’est ici que Marguerite d’Angoulême serait née, un jour d’avril 1492. Quoi qu’il en soit, l’édifice – classé Monument Historique depuis 2013 – connut depuis de nombreuses modifications pour finalement avoir pour fonction celle d’Hôtel de Ville. Chargé d’Histoire, imposant et singulier, il peut se visiter sur réservation.
Hôtel de Ville
Cathédrale Saint-Pierre © Tourisme Angoulême
Cathédrale Saint-Pierre
Continuez vers l’ouest, toujours dans le vieil Angoulême, pour observer la cathédrale Saint-Pierre, qui fut construite entre 1100 et 1128. Ce petit chef-d’œuvre d’architecture romane – dont la haute façade possède des personnages sculptés par dizaines, disposés à l’ombre d’arcades plaquées – fut lui aussi largement modifié au fil des siècles. Le clocher nord haut de 59m, ainsi que la coupole, sont des reconstructions du 19ème siècle, tandis que l’orgue intérieur fut dressé en 1781 et que la frise sculptée en façade – représentant deux scènes de la Chanson de Roland – date de 1118-1119. Récemment, la scénarisation a été confiée à Jean-Michel Othoniel. Il a apporté une patte plus contemporaine à l’édifice, ornant l’intérieur de la chapelle gothique Saint-Thibaud de perles de verre de Murano, oscillant ainsi entre ambiance sombre et très colorée tout en mettant en valeur les éléments sacrés de l’ouvrage. L’objectif initial était d’ailleurs de faire une place de choix aux 150 objets d’art sacré restaurés – « le trésor de la cathédrale » – que l’on peut admirer et dont on peut écouter l’histoire lors de visites guidées.
Cathédrale Saint-Pierre
Angoulême : Les spécialités charentaises
Les charentaises © Maison Rondinaud
Spécialités à porter
Les charentaises : Faites du bruit pour les silencieuses !
Puisque nous voilà en Charente, il serait impensable de ne pas évoquer la plus confortable et la plus mythique des spécialités de la région, j’ai bien sûr nommé l’indétrônable Charentaise ! Pantoufle des bidochons ou plaisir coupable very chic, elle incarne la french touch par excellence.
Mais revenons à ses débuts au 17ème siècle, lorsque l’on eut l’idée de créer avec du feutre qui restait des confections d’uniformes, des chaussons intérieurs à glisser dans les sabots de bois, pour réchauffer et protéger les pieds. Leur production se développa en particulier dans la région d’Angoulême puisque les feutres récupérés étaient fabriqués grâce aux moulins à eau qui foulaient la laine, mais qui étaient aussi utilisés dans l’industrie du papier. Elles furent surnommées « les silencieuses » car elles permettaient aux serviteurs de marcher sans bruit dans les appartements de leurs maîtres (et sans abîmer les sols).
Mais l’émergence des Charentaises – telles que nous les connaissons de nos jours – est apparue plus tard, au début du 20ème siècle, avec une semelle plus robuste et le traditionnel tissu écossais.
Aujourd’hui, la Charentaise se veut chic ou classique, mais toujours confortable et solide.
Plusieurs sociétés ont repris l’art du cousu-retourné, ce savoir-faire charentais qui perdure ainsi pour produire tout un panel de pantoufles (de feutre, coton, cuir…) que l’on porte chez soi ou que l’on dévoile à l’extérieur. Plusieurs de ces entreprises demeurent en Charente, parmi lesquelles : La Maison de la Charentaise, La Pantoufle & Maison Rondinaud.
Cognac © Adobe Stock
Spécialités à boire et à manger
Le Cognac : La part des Anges
Eau-de-vie de vin vieillie en fût de chêne, l’histoire du Cognac dit « cougnat » remonte à des origines fort lointaines puisque l’on estime sa création à la même époque que le procédé de double distillation, datant du 17ème siècle. En effet, les Hollandais, qui transportaient alors vers les Pays-Bas du vin de la région (mais aussi du sel et du papier) – grâce au fleuve Charente – avaient besoin de trouver une solution pour conserver le breuvage pour le long voyage. Ils procédèrent au départ à la distillation simple avant que la double lui soit préférée, et que les alambics – initialement faits de cuivre hollandais – devinrent charentais. On s’aperçut par ailleurs que cette eau-de-vie ainsi réalisée vieillissait très bien en fûts de chêne. Voilà comment, en 1643, la Maison Augier devint la première maison de négoce à ouvrir ses portes.
Les siècles suivants perpétuent le commerce de cet alcool jusqu’au 19ème siècle, où la vente du Cognac explose littéralement, avec un vignoble d’une superficie de près de 300 000 hectares ! Ce breuvage, qui a désormais totalement acquis ses lettres de noblesse, est exporté de par le monde et est apprécié autant par les Français que par le reste des Européens, les Américains ou encore les Asiatiques qui en raffolent. Et même si « la part des Anges » – une partie de l’alcool qui s’évapore au cours du vieillissement (qui dure au minimum 2 ans et demi) – s’échappe dans l’atmosphère, le Cognac est produit en quantité astronomique (412,5 millions de bouteilles en 2022) !
Le Gouëron © Kilometre 0
Le Gouëron : « Se caresser l’angoulème » *
Voici un dessert typiquement charentais qui met tout le monde d’accord : cuisiniers et gourmands, tant il est facile a réaliser et succulent à déguster ! Il faut tout d’abord trouver les bons ingrédients. Pommes (de Charente évidemment), œufs, beurre, sucre en poudre, levure, farine et bien sûr du Pineau des Charentes et du Cognac ! Après une préparation rapide, il vous faudra attendre 25 minutes pour qu’il cuise et un peu de patience supplémentaire pour le laisser refroidir avant de savourer ce gâteau tiède autour d’un café ou d’un thé. Il y a autant de recettes qu’il y a d’habitants en Charente ! Chacun apporte sa petite touche à l’élaboration de son Gouëron, glanée dans des livres de cuisine ou dans l’histoire familiale. Nous vous proposons ici la version du Mensuel pour 6 personnes !
Faire revenir 500g de pommes dans du beurre, ajouter le Pineau et le Cognac et déglacer.
Dans un saladier, battre les 3 œufs avec 120g de sucre, y ajouter 170g de farine, 1 sachet de levure et 120g de beurre fondu. Incorporer au mélange les pommes et leur jus, mettre le tout dans un moule et enfourner dans un four chaud, à 180° durant une vingtaine de minutes…
*se régaler
Dossier tourisme par Delphine Goby O’Brien pour Le Mensuel / Photos Angoulême Tourisme / AdobeStock / Paru dans Le Mensuel de janvier 2025
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