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TIMSIT – Interview
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Patrick TIMSIT
en interview
« Souvent, c’est l’actualité qui rejoint mon spectacle ! »
Interview de Patrick TIMSIT
Malgré un emploi du temps surchargé et des allers-retours à New-York, la Mecque du stand-up, Patrick Timsit nous a fait l’immense honneur de nous accorder du temps et des confidences entre deux éclats de rire !
Morgane L : The One-man stand-up show…
Patrick TIMSIT : Ce titre, il est d’actualité pour moi depuis que je suis revenu sur scène ! Après 14 ans d’absence, on me demandait si ça allait être un one-man ou stand-up… On s’en fout je fais surtout un spectacle ! Ma mission est de faire rire même si le fond qui est le mien est un peu corrosif… Alors la traduction c’est « le spectacle de l’homme seul debout », c’est avoir encore quelque chose à dire et être encore debout !
La mode du stand-up en agace certains…
Y’a pas de quoi s’agacer non plus ! (rires) J’étais plutôt amusé, y’a d’autres sujets pour s’agacer ! (rires) Moi, ce qui m’agace dans le domaine du « comique », c’est que ça prend une trop grande place… est-ce qu’elle est vacante, trop libre, est-ce que c’est aux journalistes de la re-remplir et de ne pas la laisser trop aux comiques non plus ? C’est plus que dangereux ! Ça aboutit à Patrick Sébastien qui monte un parti politique, çà ça peut agacer plus ! (rires) Pire ça me fait peur ! Quand on commence à demander l’avis de Bernard Tapie pour sortir de cette crise et à Patrick Sébastien de monter un parti politique, c’est qu’on est vraiment dans la merde ! (rires)
Le spectacle est sorti en DVD, c’est toujours le même sur scène ?
Justement c’est incroyable ! J’ai trompé tout le monde parce que je me suis menti ! Et à force de mentir, j’ai fini par croire à mes mensonges et tout le monde à été dans la merde ! Je pensais vraiment le jouer 2 fois à l’Olympia que je n’avais jamais fait, alors on l’a filmé. Mais maintenant il n’a plus rien à voir avec celui enregistré… et je ne suis pas loin de la vérité ! Chaque année, j’ai du modifier 40% du spectacle, ça fait 2 ans, alors calculez ! (rires) ça ne laisse pas grand-chose de l’ancien !
Retour sur scène…
Je redécouvrais… C’était un tel rendez-vous, un bonheur absolu que c’est quand j’ai été sur scène que je me suis rendu compte que ça m’avait manqué. C’est comme quand on revoit quelqu’un qu’on a perdu de vue, on se demande « Mais bon sang, pourquoi j’ai passé tant de temps sans le voir ? » et quand on le revoit, on comprend pourquoi on le voyait plus… C’est un épouvantable personnage, il est gonflant, il est saoulant ! (rires) Et bah là, c’est tout l’inverse ! Tout pareil mais à l’inverse ! (rires) Alors j’arrête de dire que j’arrête la scène !
Réactions du public ?…
Ça a un côté stand-up car c’est sous forme de discussion et c’est presque différent chaque soir puisque le partenaire est le public. Si je sens que j’ai un public très client sur tel ou tel sujet, j’ai vraiment de quoi ouvrir un tiroir et sortir tout ce qu’il y a à l’intérieur.
Après ce spectacle ?…
Avec Bruno Gaccio et Jean-François Halin, on a vraiment envie d’écrire un scénario, j’espère qu’on va aboutir à quelque chose qui va plaire… Et ensuite l’écriture d’un autre spectacle mais il faut qu’il vaille le coup d’être sur scène ! Mon but c’est vraiment de faire plaisir aux gens qui m’aiment plutôt que d’essayer de conquérir ceux qui ne m’aiment pas !
Vous osez beaucoup de choses, vous pensez qu’on peut rire de tout ?
Je ne pense pas qu’on puisse rire de tout tant qu’on n’a pas trouvé la façon… Je m’autorise à rire de tout quand j’ai trouvé l’axe pour en rire et que j’assume sur scène. Je dois pouvoir m’amuser sans effet pervers, sans alimenter ce que je ne voudrais pas alimenter… le racisme, le machisme etc.
La politique offre plus de matière aujourd’hui ?
Ah çà ! on ne remerciera jamais assez le gouvernement actuel, cette politique et la crise ! (rires) Même en Belgique il n’y a jamais eu autant de comiques ! Mais par le rire, on fait mieux passer le message.
Vous suivez l’actualité pour le spectacle ?
C’est très bizarre, souvent c’est l’actualité qui rejoint mon spectacle ! Et je peux passer pour un mec très pointu ! Par exemple, le sketch sur l’adoption a été rejoint par le drame d’Haïti. On voulait dénoncer ce marché qu’on peut faire dans le Monde, d’aller acheter des bébés parce qu’on les trouve plus ou moins mignons « qu’est-ce qu’on va prendre ? un petit asiatique, un petit américain du sud, un petit africain ? »… Haïti en a été l’exemple même !
Pareil, je commençais le spectacle en disant que j’allais me faire remplacer, que j’avais trouvé quelqu’un pour sous-traiter l’entrée, un mec de l’est, un roumain… et avec les roms je n’ai plus eu qu’à ajouter ma petite phrase « on ne les appelle plus les gens du voyage, mais qu’Hortefeux fait voyager » ! Totalement dans l’actualité !
Tout le monde y passe…
Sauf les bouddhistes, faut absolument que je trouve quelque chose sinon on va dire qu’on les oublie ! (rires) Le sketch du portugais, on peut vraiment parler de bêtise ! Mais y’a vraiment pas de problème quand on voit le spectacle en entier !
Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel – Octobre 2010
Spectacle « The One Man Stand Up Show »
Spectacle « The One Man Stand Up Show »
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