COUPS DE COEUR
« Le malade imaginaire » de Molière revu par Tigran Mekhitarian
Le malade imaginaire par Tigran Mekhitarian
théâtre / théâtre classique / théâtre contemporain
- mise en scène et adaptation de Tigran Mekhitarian
- 03 décembre 2024 / 20:30 / Le Forum Estérel Côte d’Azur / Fréjus / Théâtre Le Forum / Infos & billetterie ici !
- ★ 05 > 06 décembre 2024 / TDG / Grasse / Théâtre de Grasse / Infos & billetterie ici !
Le malade imaginaire revisité par un metteur en scène insolent de modernité
Avec « son » Malade imaginaire, Tigran Mekhitarian propose une véritable expérience de spectacle vivant. Si vous êtes prêts, rendez-vous à Fréjus ou au Théâtre de Grasse et asseyez-vous confortablement dans votre fauteuil. Regardez les acteurs sur les planches, les yeux grands ouverts mais en vous bouchant les oreilles. Que voyez-vous ? Une pièce d’un théâtre (très) actuel, empreint de culture urbaine, vif, un peu sale, percutant. Réactivez votre ouïe. Qu’entendez-vous ? Vous ne rêvez pas, c’est bien du Molière dans le texte. Le jeune comédien et metteur en scène a adapté Le malade imaginaire, l’une des œuvres françaises les plus emblématiques du répertoire du XVIIème siècle, en une fresque contemporaine qui démontre une fois de plus que Molière est un auteur classique qui transcende les époques et est accessible à tous.
Après ses appropriations des Fourberies de Scapin, de L’avare et de Dom Juan, Tigran Mekhitarian révèle à nouveau toute la modernité des pièces de Jean-Baptiste Poquelin. Argan, le fameux « malade », devient ici un dépressif gavé de médocs, perdu dans un monde qui va trop vite. Il est délaissé – voire moqué – par tous et souffre surtout d’un manque d’empathie généralisé… On croirait volontiers que cet homme en plein burn-out s’est échappé de notre XIXème siècle trépidant. On y retrouve aussi Cléante et Angélique, ce couple de jeunes amants qui prouve depuis 1673 (date de la première représentation de la pièce) que l’amour peut surmonter toutes les difficultés. Toujours d’actualité, me direz-vous… Les personnages évoluent ainsi dans un décor urbain presque délabré, loin des fastes et de l’apparat des beaux appartements d’autrefois, sur une bande-son rap énervée qui donne un nouveau souffle au théâtre classique. La plus grande gageure de cette mise en scène est d’avoir conservé le texte original et ses locutions du XVIIème dont les 8 comédiens s’emparent avec une verve incomparable, authentiquement intemporelle.
© Claire Thiebaut pour Le Mensuel / Photo Laura Bousquet
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