INTERVIEW

Stanislas du groupe Circus en interview pour Le Mensuel en 2013

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Stanislas


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en interview 

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STANISLAS
 
 
  

Dans le projet « Circus »

 

« Circus n’est pas un projet de maison de disque ni de manager

mais des gens qui s’aiment beaucoup

et qui avaient envie de travailler ensemble »

Digne d’un numéro de haute voltige, le projet Circus, imaginé par Stanislas et Calogero, a su se jouer des apprioris et se libérer de tout carcan pour se réaliser pleinement. Véritable spectacle sur scène grâce à la passion commune de cinq artistes amis à la vie, Circus présente l’histoire d’une troupe qui nous invite dans son univers funambulesque. Telle une douce rêverie, Circus, dont la tournée touche à sa fin, restera dans la vie de ces musiciens, un souvenir enchanteur qui, en s’évanouissant, les ramènera à leur quotidien tout aussi radieux d’artistes solo…

 

   

stanislas-circus-interview-2013-CMorgane L :  Comment est né le groupe Circus ? Qui en a eu l’idée ?
Stanislas : Calogero et moi étions amis bien avant de faire de la musique ensemble et évidemment, naturellement, après avoir massacré Les Beatles après un dîner chez lui, on s’est dit qu’un jour, on ferait de la musique ensemble et que ce serait marrant ! (rires)Avant Circus, on l’avait d’ailleurs fait il y a quelques années sur un de mes albums, La débâcle des sentiments. On avait eu l’occasion de faire un peu de promo tous les deux et ça nous a immédiatement confirmé que dans l’idée, c’était plus agréable de partir avec des amis sur la route, que de faire ça tout seul. C’était une vieille idée comme ça, qui germait quelque part dans chacun de nos esprits. Et puis un soir, Calo m’a appelé en me disant qu’une amie à lui avait écrit une histoire sur un funambule et un magicien et qu’elle avait pensé à nous pour les interpréter. En fait, on est parti d’une histoire, d’un projet complet avec cinq personnages. On s’est alors dit qu’il fallait que l’on monte une troupe et on a appelé des amis tout simplement… C’est ainsi que nous ont rejoint Philippe Uminski, Elsa Fourlon et Karen Brunon. Il y a une véritable histoire, une réelle envie derrière tout ça. Ce n’est pas un projet de maison de disque ni de manager mais des gens qui s’aiment beaucoup et qui avaient envie de travailler ensemble.

Malgré l’investissement personnel de chacun, Circus
est en quelque sorte un projet éphémère ?
Oui, en effet, il touche à sa fin. Je ne dis pas que c’est la fin de tout, on se retrouvera peut-être si un nouveau projet nous séduit tout autant mais pour l’instant on termine cette période de notre vie artistique en apothéose avec le spectacle Circus sur scène dans son Circus opera pop. C’est vraiment l’aboutissement de deux ans et demi de travail entre potes !

Qu’est-ce que le thème du cirque, lorsqu’on vous l’a
proposé, a évoqué pour vous ?
Ça nous a plu tout de suite ! Non pas que nous soyons des malades de cirque, de clowns et de tigres, même si j’adore les animaux par ailleurs (rires),mais l’idée était de se servir du thème du cirque pour parler de la bohème d’une troupe. Circus, c’est avant tout une histoire d’hommes avec le cirque comme toile de fond. On aimait bien aussi l’idée de la transmission d’un numéro secret, des générations qui cohabitent sur scène, du merveilleux… Il y a de l’enfance là-dedans mais on perçoit aussi un côté très fellinien où tout peut arriver, où chacun fait son petit numéro, et où, malgré tout, règne une grande cohérence. Personnellement, j’essaie toujours d’apporter un peu de magie dans ma musique et Calo, lui, adore les hauteurs donc il y avait cette idée la aussi. Le cirque est présent mais sur scène, c’est suggéré, le cirque n’est pas omniprésent. C’est plus une troupe qui évolue dans le milieu du cirque que des circassiens que l’on devrait voir sur scène.

Et le cirque symbolise bien l’alliance de vos cinq univers, de vos instruments, de vos voix…
J’aime bien cette idée effectivement ! Quand on fait un groupe, passé trente ans, en ce qui me concerne passé quarante (rires), on ne le fait pas exactement comme lorsque l’on a quinze ans. On sait pertinemment que l’on ne va pas partir éternellement dans une aventure commune. Bien sûr, comme à l’adolescence, c’est spontané, c’est une espèce de colonie de vacances quand on est sur la route mais, avec l’âge, on s’attache aussi à être bienveillant les uns avec les autres. D’ailleurs le spectacle commence par C’est quoi ce cirque qui évoque une belle tribu de bras cassés ! (rires) Il y a un côté très tendre chez nous cinq pour ce collectif, on a envie d’être ensemble, ça durera le temps que ça durera mais il faut profiter du fait d’être réunis.

Se retrouver dans une dynamique de groupe quand on a chacun connu des carrières plus solitaires, ça ne ramène pas un peu plus vers l’essence même du métier ?
Le culte de l’individualité est un défaut inhérent à notre temps. On a tendance à mettre en valeur l’un plutôt que l’autre. Et, même sans aller dans le collectif absolu, c’est vrai qu’on s’était attaché à l’idée que les cinq voix et les cinq personnages aient tous autant d’importance et qu’à chaque fois que l’un chante, les quatre autres le soutiennent vocalement. Les gens étaient d’ailleurs un peu perdus au départ avec ça mais ils ont fini par oublier les têtes d’affiche, les personnes, pour se concentrer uniquement sur les musiques et les personnages. C’est véritablement en voyant le spectacle sur scène, qu’ils comprennent là où on voulait en venir.

Et après Circus, chacun reprendra sa route ?
Oui, Circus aura été une merveilleuse parenthèse mais nous allons reprendre nos projets personnels. C’est un beau bout de chemin que nous avons fait ensemble et bien sûr, on ne se refuse rien. Peut-être que si l’on trouve une nouvelle idée, il y aura une suite à ces aventures mais on ne reviendra pas pour revenir… Si on le fait, c’est que l’on aura une histoire enthousiasmante qui pourra prendre vie sur un nouvel album et un nouveau spectacle. Pour l’instant, effectivement, on termine la tournée fin décembre et allons reprendre nos routes respectives… J’ai un album qui sortira au printemps 2014, j’ai mis beaucoup de temps a l’écrire et il me plaît beaucoup ! Je crois aussi que Calo va sortir un album en 2014… On repart chacun un petit peu chez nous, mais on a bon espoir un jour de recréer le spectacle ponctuellement de se réunir à nouveau pour rejouer cette partition qu’on aime tant ou de se réunir pour pourquoi pas en écrire une autre…

Et puis, vous n’attendez pas après Circus pour trouver vos places dans le domaine artistique, ça a juste été un immense plus dans vos carrières, un moment de plaisir intense…
Tout à fait. Et sans flagornerie, j’ai l’impression que les gens qui nous voient sur scène depuis le début de la tournée s’en rendent compte. Un jour, une dame, pianiste classique, m’a dit : « Ce qui est superbe, c’est que l’on a envie de faire partie du groupe ! ». Ça me fait vraiment plaisir car j’ai l’impression que les gens sentent que ce n’est pas juste une espèce de camaraderie de circonstance, et encore une compétition entre nous. C’est une joie de jouer ensemble, d’être sur la même scène même si on ne passe pas notre temps à se taper dans la main ou à s’embrasser ! (rires)

L’entente est capitale car il y a eu toute la période de création de l’album et l’intensite de la tournée… Il faut pouvoir se supporter dans les deux sens du terme…
Exactement ! Mais en même temps, le fait que le groupe soit mixte apaise quand même pas mal la testostérone (rires) car il n’y a pas d’histoire d’amour au sein du groupe (rires) enfin que je sache ! (rires)On n’est pas un groupe de gamins qui avons des choses à nous prouver. Ce n’est pas le pays de Oui-Oui tout le temps non plus, mais, globalement c’est hyper apaisé, oui ! (rires)

Vous êtes cinq sur scène mais d’autres artistes ont oeuvré pour la création de cet album. Vous avez fait appel à des pontes comme Goldman, Dominique A, Marc Lavoine pour l’écriture. C’était important qu’il y ait d’autres regards sur ce projet que les vôtres ?
Calo et moi, ainsi que son frère qui a écrit quelques petits thèmes, avons élaboré les musiques et on avait vraiment envie de travailler avec des auteurs en qui on a confiance. Calo, qui venait de travailler avec Goldman et avec Dominique A m’a proposé de leur envoyer les musiques et je n’ai bien évidemment pas dit non ! (rires) C’est un luxe et une joie immense que de travailler avec desstanislas-circus-interview-2013-D auteurs qui ont compris l’histoire et qui ont assimilé cette musique. Goldman, c’est tout particulièrement une chance incroyable parce que c’est avant tout un bel auteur. On l’oublie parfois un peu, à force d’entendre dire que c’est un faiseur de tubes (rires)… On oublie de dire avant tout qu’il a su parler au coeur des gens.

C’est un auteur avant tout…

Oui et c’est dommage de l’oublier. Sur un fil est une chanson un peu générique. Elle est tout simple d’apparence mais tout y est dit. Benjamin Biolay est lui aussi venu faire un peu de trompette sur le disque… Ce sont des camarades qui sont venus nous soutenir le temps d’une étape.

Et que peut-on découvrir sur scène ?
On a un petit décor, ce n’est pas le son et lumières des grandes productions de comédies musicales. C’est plus intime, plus poétique je crois. Il y a bien sûr des vidéos, de très belles lumières et un décor mais nous, nous sommes sur scène à la fois les personnages, le narrateur et la musique. On a joué avec les conventions et on avait un petit peu peur que les gens soient déboussolés. En fait, on s’aperçoit qu’ils sont en fin de compte absorbés par l’histoire (rires) en se fichant de savoir ce que l’on fait, tant que ce que l’on fait leur plaît.

Et donc après Circus, un nouvel album personnel devrait voir le jour ?
L’album est écrit, il s’appellera Le Zouave et sortira au printemps. Je suis très impatient car il sera un mélange de symphonique et de chansons mais avec un mélange d’orchestre et de musique électro. Je m’amuse beaucoup à le finaliser en ce moment. C’est une nouvelle aventure où j’ai essayé de mêler étroitement les vrais instruments et les faux, de faire cohabiter tout ce que je suis…



Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel

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