COUPS DE COEUR

Le Ballet Preljocaj est en vadrouille sur scène avec ses créations

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Ballet Preljocaj

spectacle / danse / danse classique / danse contemporaine

 


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Ballet Preljocaj : Le choix du roi

Angelin Preljocaj, l’un des plus grands chorégraphes français, convie le public pour une nouvelle série de soirées « triptyques » lors d’une tournée qui passera, cette fois-ci, par Menton et Aix-en-Provence. Les reprises des pièces Annonciation (1995), Trait d’union (1989) et Larmes blanches (1985) offrent une occasion immanquable de (re)découvrir l’ampleur du répertoire du Ballet Preljocaj aux forts ancrages classiques distillés dans des interprétations résolument contemporaines.

On entame avec Annonciation, dont la création remonte à 1995. Ce thème, poncif de l’iconographie chrétienne, représente l’annonce divine de l’enfantement à Marie, mère du Christ. Intimement lié au corps de la femme, cet épisode a largement été traité par les peintres, notamment dans l’Italie du XVème au XVIIème siècles, alors qu’il n’a, paradoxalement, jamais été adapté sur scène. Angelin Preljocaj s’est donc saisi de cette narration pour créer un duo de danseuses. D’un point de vue chorégraphique, l’artiste a composé une pièce qui mêle savamment danse classique – soutenue musicalement par le Magnificat de Vivaldi – à une esthétique très contemporaine, particulièrement expressive, à distance donc des ambiances passives et apaisées qu’on connaît de l’Annonciation vue par les grands maîtres de la peinture.

 

 

On poursuit avec Un trait d’union où ce sera au tour d’un duo masculin d’explorer les liens qui unissent les humains à travers une quête d’harmonie et d’équilibre. Créée en 1989, cette chorégraphie quasi circassienne prendra corps sur une musique de Bach et traduira la complexité de nos relations… Entre tension et synchronisation parfaite, les deux danseurs livrent tout en force et en fragilité, une performance à la fois intime et percutante avec, pour seuls accessoires, une simple chaise et un fauteuil.

Larmes blanches, le 3ème volet, est quant à elle une œuvre intense façonnée en 1985. Sur une scène dépouillée, quatre danseurs, habillés identiquement – qu’ils soient hommes ou femmes – d’un pantalon de cuir noir et d’une chemise blanche à jabot, évoluent dans un décor minimaliste, représentant des figures fantomatiques hantées par la perte et la souffrance. Accompagnés par la musique poignante de Purcell, Balbastre et Bach, les corps en mouvement expriment une dualité entre la vie et la mort, entre l’existence et la disparition… 

 

 

Foisonnant, l’univers du chorégraphe – qui comprend une soixantaine de créations – permet à sa compagnie de se produire en permanence en proposant des spectacles différents. Ainsi, en cette fin d’année 2024, Menton et Aix-en-Provence profiteront de ce triptyque tandis qu’à Cannes, Angelin Preljocaj dévoilera l’une de ses dernières pièces avec Requiem(s), née cette année. Élaborée pour pas moins de 19 danseurs, celle-ci promet d’offrir aux amateurs de danse un grand spectacle, sur une bande-son mêlant autant de Mozart que de System of a Down, de Bach ou de Jóhannsson. Entre rage, chaos et espoir, cette création à l’apparence parfois presque tribale et rituelle, s’interroge sur le deuil pour encore mieux célébrer la vie…

© Claire Thiebaut & Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photo DR

 

 

 

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