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Sophie Mounicot en interview vidéo pour Le Mensuel en 2012
SOPHIE MOUNICOT
« Maintenant que je suis pratiquement arrivée à l’âge d’Annie Cordy,
j’ai réalisé qu’il était grand temps que je commence à m’y mettre ! C’est tout moi, ça ! »
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Vous la connaissez bien depuis le début des années 90 où elle débarqua dans « La cité de la peur » et « Les filles d’à côté » avant d’apparaître sous les traits de l’infirmière en chef Clara Saulnier dans la célèbre série « H » mais Sophie Mounicot est une touche à tout, une artiste complète qui n’a pas su résister à l’appel de la scène ! Et c’est seule, dans un nouveau spectacle qu’elle rode en ce moment, qu’elle a choisi de sévir sur des textes d’Eric Carrière (Les Chevaliers du Fiel), textes qu’elle n’hésite d’ailleurs pas à agrémenter d’une certaine démence qui lui est propre pour notre plus grand bonheur…
Sophie Mounicot : Tout à fait ! (rires) Alors ça se passe comme un rodage ! On teste les choses, parfois ça marche, parfois ça marche moins bien. Alors on rectifie de jour en jour, d’heure en heure, même parfois en direct.
Avec qui l’as-tu créé ?
Avec Eric Carrière, un des deux Chevaliers du Fiel, le grand (rires). Mon producteur pensait qu’il fallait qu’on retravaille mon humour de façon plus populaire et qu’Eric écrivait plutôt bien ce genre de situations. Je suis allée le voir à la Cigale à Paris, comme ça, sans avoir d’idées trop précises et j’ai trouvé ça super !
Et comment arrivez-vous à confronter vos 2 univers ?
Il y a par exemple un sketch que moi, je ne ressens pas… Je n’aime pas le faire parce que ce n’est pas moi… Je ne sais pas faire la « farigoule » avec l’accent du Midi toulousain alors que quand Eric s’y colle, je suis morte de rire ! Il faut, au fil des représentations, que j’y mette ma patte à moi. Eric le dit tout le temps, un spectacle c’est le mélange d’un auteur et de la personnalité de celui qui est sur scène alors j’essaye de prendre ses textes pour en faire quelque chose d’un peu plus barré, pas trop terre à terre, pour que ça me ressemble !
Ça donne quoi sur scène ?
Une foldingue, un peu hystérique, comme tous les personnages qu’elle présente d’ailleurs ! C’est un véritable marathon à chaque fois.
Tu n’en es pas à ton coup d’essai puisque c’est ton 3ème one woman…
Oui. Le deuxième a été avorté comme on dit, je l’aimais beaucoup mais il n’a pas décollé parce qu’il était encore trop en préparation. Et il ne pouvait pas plaire à tout le monde non plus car c’était un peu particulier… Mais c’est ce que j’aime ! Le premier, je l’ai adoré ! Il était ancré dans l’univers de l’absurde dont je suis adepte, mais là, pour le nouveau, j’ai choisi d’être un peu plus dans la réalité.
Contrairement à beaucoup, tu as eu pas mal d’expériences avant de te lancer toute seule en scène…
Mon problème majeur, c’est que pour moi c’est toujours trop tard ! (rires) Quand j’ai commencé en voyant Muriel Robin, je me suis dit que la place était prise, en voyant arriver Lemercier, ça s’est confirmé dans mon esprit, et en découvrant Foresti, je me suis dit que c’était définitivement foutu ! Et maintenant que je suis pratiquement arrivée à l’âge d’Annie Cordy, j’ai réalisé qu’il était grand temps que je commence à m’y mettre ! C’est tout moi, ça !
C’était important aussi d’avoir ce bagage là pour avoir des choses à dire sur scène ?
Je le pense également… Mais on hésite aussi à y aller car c’est un exercice difficile. Je suis comme tout le monde, à chaque fois que je commence quelque chose de nouveau, je suis très inquiète même si désormais, j’ai plus d’assurance grâce à l’expérience. J’assume mieux mes erreurs. En plus, il y a de nouvelles difficultés dans ce métier d’humoriste. Je ne veux pas faire ma vieille frustrée mais les gens ne connaissent plus le vrai sens des mots, beaucoup veulent être stars, pas artistes et ça tue le métier.
Pourquoi avoir choisi le Théâtre des Oiseaux pour ce rodage ?
Je ne le connaissais que de réputation mais c’est comme une petite famille, j’adore cet endroit, il est chaleureux, les gens sont adorables et Noëlle Perna est une femme bien, quelqu’un d’humain.
Et le cinéma dans tout ça ?
J’ai joué dans un tout petit film qui vient de sortir, « Par amour », de Laurent Firode. C’est un film qui n’a même pas de distributeur, qui n’a rien mais qui va sortir. On a joué au tarif syndical pour trois francs six sous mais c’est un film sublime qu’il faut aller voir. Il est très drôle, très fin mais à la fois prenant et émouvant. Et j’aime bien l’histoire de ces gens qui sont dans un théâtre amateur et qui viennent de partout, de nulle part. Le film va voir jusqu’où on est capable d’aller par amour. J’ai envie de me me battre pour ce film, il faut qu’il marche ! Il y a de grosses productions qui sortent des navets, et ce film là, lui, risque de disparaître parce qu’il n’y a plus beaucoup de producteurs indépendants. Il faut se battre pour ces petits films. Sinon ce sera la fin du cinéma. jJe suis sûre de mon coup et en général, je ne défends pas de la daube… (rires)
Propos recueillis et photos par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
Montage vidéo par Aurélien Didelot
Interview parue dans Le Mensuel n°333 – Janvier 2013 Retour aux interviews
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