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Redouane Bougheraba en interview à Marseille pour « On m’appelle Orange Vélodrome »

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« C’est plus qu’un rêve de gosse, c’est un rêve d’adulte… » Redouane Bougheraba

 


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Homme de tous les superlatifs, Redouane Bougheraba a connu une ascension qui ne peut que forcer le respect ! Remplissant en un temps record toutes les salles dans lesquelles il a joué son stand-up On m’appelle Marseille, l’artiste – qui cumule à ce jour pas moins de 350 000 spectateurs – originaire de la cité phocéenne s’apprête à revenir sur les lieux du « crime » pour clore en grande pompe ce spectacle qui lui a permis de conquérir le cœur des Français et des francophones disséminés aux quatre coins du monde… C’est donc au centre du mythique stade dont la pelouse est habituellement foulée par les joueurs de l’OM que Redouane Bougheraba se produira le 22 juin prochain. En compagnie d’une myriade de guests, le comédien (à qui le cinéma fait les yeux doux) deviendra ainsi le 1er humoriste à attirer 60 000 spectateurs à l’Orange Vélodrome.

 

 

 

 


 

 

Redouane Bougheraba en interview pour On m’appelle Orange Vélodrome

interview / humour / stand-up / one-man

 

 


 

 

 

Morgane Las Dit Peisson : Merci de nous accueillir chez toi, à l’Orange Vélodrome de Marseille…

Redouane Bougheraba : C’est vrai ! (rires) Marseille ou le stade, c’est la maison ! D’ailleurs, je ne bouge plus d’ici jusqu’au 22 juin ! Je vais me planquer pour dormir dans les vestiaires, entre deux casiers, discrètement… (rires)

 

Jouer « à domicile » c’est plus de pression ou c’est plus « confortable » ?

À mes débuts, ça me mettait une pression de revenir jouer à Marseille parce que nul n’est prophète en son pays. C’est super difficile parce que tu as envie de faire plaisir à tes proches, à tes amis, à tous les gens que tu connais et j’avais la sensation qu’ils étaient beaucoup plus stricts avec moi et qu’ils ne me laisseraient rien passer. 

Maintenant c’est un peu différent car j’ai prouvé de quoi j’étais capable en dehors des « frontières » ! (rires) J’ai joué à Paris bien sûr mais aussi dans toute la France, en Europe et dans pas mal d’endroits à travers le monde, donc quand je reviens, c’est vraiment la consécration et le retour de l’enfant chéri. Je sens que les gens sont contents de me revoir et c’est réciproque. Ce sont à chaque fois de très belles retrouvailles donc au stade Vélodrome, ça va juste être énorme !

 

On s’habitue à faire des grandes salles ?

Je ne sais pas si on peut s’habituer à ça mais en tous cas j’adore, c’est dingue à vivre ! J’ai fait une très grande tournée des Zénith, à Montpellier j’ai joué devant 8600 spectateurs, j’ai rempli trois Dôme à Marseille et on m’a même dit que j’y avais battu le record de Charles Aznavour ! C’est beau de voir son nom associé à celui d’une telle sommité ! Je n’aurais jamais imaginé ça de toute ma vie ! (rires)

Du coup, je ne sais pas si c’est normal de faire un Vélodrome mais je me suis retrouvé embarqué dans ce projet parce que Le Dôme aurait été beaucoup trop petit… C’est plus qu’un rêve de gosse, c’est un rêve d’adulte…

 

 

Tu avais osé rêver de ça un jour ?

Jamais ! Impossible ! (rires) Ça aurait été de l’utopie pure… On ne peut pas rêver de remplir un stade pareil avec un spectacle… On peut s’imaginer devenir footballeur professionnel, astronaute, pilote de Formule 1 mais on ne peut pas rêver de ce qui n’existe pas… Aucun autre humoriste n’a fait le Vélodrome avant moi, ce sera inédit. 

Je vais être à jamais le premier et j’en suis fier parce que je suis Marseillais et que je représente ma ville. La boucle sera bouclée au Vélodrome… Je suis allé voir les gens partout chez eux, en France, en Belgique, en Suisse, au Canada, à Miami, à New York, en Martinique, en Guadeloupe, à Tahiti, à Nouméa, à La Réunion, au Liban… J’ai joué partout sur la planète et là j’invite les gens à venir me retrouver « chez moi ». 

 

Marseille dans le cœur et dans l’ADN jusqu’à appeler ton spectacle On m’appelle Marseille

Arrivé à Paris, les gens avaient du mal à dire mon nom, du coup ils m’appelaient Marseille, le Marseillais et c’est resté, alors j’ai appelé mon spectacle comme ça et ça a cartonné ! À ce jour, on en est à plus de 350 000 spectateurs !

 

 

Tu as réussi à réaliser que ces centaines de milliers de personnes avaient fait le déplacement pour toi ?

Sur le moment, franchement, tu ne réalises pas… C’est après coup, c’est une fois que tu l’as fait et que tu te poses… Là, tu regardes en arrière et tu te rends compte que tu as fait 2 Olympia, 10 Palais des Sports, 2 Casino de Paris, 6 Cigales, 4 mois à l’Européen, 4 mois au Théâtre des Nouveautés puis tous les Zénith en France… Les chiffres tombent et c’est là que tu commences à avoir le vertige !

Quand tu es dans l’action, tu ne peux pas vraiment comprendre ce qu’il t’arrive, tu enchaînes les dates, tu es dans le jus, c’est un « train-train » extraordinaire mais un train-train quand même. C’est quand c’est passé que tu vois que tu as parcouru un très beau chemin, puis l’envie d’y retourner et de reprendre la route te reprend vite ! Ce qu’il y a devant toi sera toujours plus beau que ce que tu as déjà vécu, la preuve avec cette fin de tournée au stade Vélodrome ! C’est la fin du game.

 

Le spectacle et la technique vont devoir s’adapter à l’immensité du stade…

Ça va être impressionnant du point de vue de la technique ! Il faut que le son soit parfait partout alors que c’est immense et en plein air, que des écrans géants soient installés, il va falloir repenser tous les jeux de lumière, la mise en scène. Et puis il y aura aussi une grosse équipe de sécu, sans compter tous ceux qui bossent dans l’ombre comme l’attachée de presse, le manager, la production et les nombreux guests… Ça va être une très belle fête !

 

Marseille mais aussi Paris et Lyon…

Oui, on va passer par Lyon et faire aussi 2 Bercy… Un ce serait déjà énorme, deux c’est vraiment exceptionnel ! (rires) J’ai un peu de mal à me rendre compte de l’ampleur du truc quand même… Un pote m’a dit que j’avais banalisé le fait de faire des grandes salles, mais je ne réalise pas bien… Et je crois que c’est mieux comme ça, sinon j’aurais la tête gonflée et les chevilles enflées ! Même si je le vis « sainement », ce n’est pas normal d’être confronté à ça…

C’est Robbie Williams qui disait dans son documentaire que ce n’était pas normal pour un être humain de se retrouver au milieu d’un stade devant 60 000 spectateurs, pour leur parler comme si de rien n’était… C’est étourdissant de savoir que c’est ce que je vais vivre au Vélodrome mais je suis évidemment hyper content !

 

 

Une scène qui sera positionnée en plein milieu du stade…

Exactement, la scène va être centrale avec des écrans géants façon Superbowl ! On va être aux États-Unis le temps d’une soirée et on va tous en prendre plein la gueule avec un spectacle de folie ! (rires)

 

Un jeu et une mise en scène qui vont devoir s’adapter…

Je vais être obligé de jouer différemment et en tournant pour que tout le monde puisse me voir même si grâce aux écrans, peu importe ta place, tu verras toujours mon visage. Tout est pensé pour que personne ne perde une miette du show pendant que je ferai mon maximum afin de capter l’attention de tout le monde, y compris des spectateurs les plus éloignés.

 

En stade, on verra un show différent du spectacle disponible sur Prime Video

Grâce à Prime Video, tous ceux qui n’ont pas vu On m’appelle Marseille dans sa forme d’origine peuvent le découvrir mais en effet, ce qu’on va offrir ici au Vélodrome, sera un nouveau show conçu pour l’occasion et donc unique.

 

Tu as la réputation de jouer avec les premiers rangs donc c’est quoi le secret pour ne pas perdre tous les autres ?

Beaucoup ne veulent pas être alpagués et d’autres n’attendent que ça puisque les places du premier rang sont celles qui partent toujours en premier ! Pour le 22 juin, les gens se sont rués dessus et il n’y en a plus. Les autres spectateurs prennent plaisir à assister à cet échange et en deviennent complices. Ça crée presque deux types de spectacles en un !

 

 

Le tout dans un esprit de grande bienveillance…

Amour et bienveillance, c’est la base ! D’ailleurs, je ne pense pas qu’on puisse remplir un stade si on n’est pas bien attentionné… Mon spectacle est familial, il y a des enfants, des parents, des grands-parents et d’ailleurs c’est super émouvant de se dire que mon travail arrive à toucher tout le monde… Dans mon public, il y a de tout, des jeunes, des moins jeunes, des vieux, des travailleurs, des chômeurs, des blancs, des noirs, des jaunes, des verts, des extra-terrestres… La France entière y est représentée et ça, j’en suis super fier ! C’est la Cosmopolitanie comme le prône Soprano dans son album.

 

Pour que ce soit accessible au plus grand nombre, les tarifs se sont adaptés aussi…

Oui c’était important pour moi de proposer un tarif très abordable pour les petits budgets. À 29€ la place, ça permet de mettre quelques euros de côté par mois pour s’offrir un spectacle. Il était hors de question d’abandonner une partie du public pour qui même ce tarif peut représenter un effort… Organiser un spectacle pareil c’est évidemment beaucoup de frais et on ne peut pas se permettre de perdre de l’argent mais ce n’est pas une raison pour se prendre pour Beyoncé ! (rires) Avec tout le respect que j’ai pour elle, je n’allais pas proposer des places à 350€ ou 3000 € ! 

Donc il y a plusieurs tarifs car on ne voulait délaisser personne. C’est un spectacle populaire et je veux qu’il le reste, coûte que coûte !

 

Il y a la scène mais désormais aussi le cinéma…

Je n’avais jamais pensé à faire du cinéma, c’est vraiment le stand-up qui m’y a amené. C’est parce que des réalisateurs sont venus me voir sur scène et ont kiffé le spectacle ou ma personnalité, que j’ai basculé au cinéma.

C’est vraiment une discipline différente… J’adore le stand-up, c’est mon cœur de métier et ma passion mais maintenant que j’ai goûté au jeu devant la caméra, je dois reconnaître que ça me plaît énormément aussi. J’aime incarner des personnages qui dévoilent d’autres facettes de moi-même. C’est hyper enrichissant ! Là, je vais aller en Inde tourner mon premier long-métrage en tant que rôle principal. Il s’intitulera Délocalisé et je jouerai un Français qui travaille dans une usine qui va être transférée en Inde. Afin de ne pas perdre son job de contremaître et les 5000 balles par mois qui vont avec, il accepte de partir… Le problème, c’est qu’il n’avait pas vu qu’en Inde, ce serait en roupies donc divisé par 100… Ça va être la descente aux enfers pour lui ! Un genre d’Indien dans la ville inversé ! (rires) Ce sera une nouvelle expérience, certainement inoubliable et ça devrait sortir en fin d’année si tout va bien !

 

 

Tes frères aussi sont comédiens, auteurs, metteurs en scène ou réalisateurs…

Rien ne nous prédestinait vraiment à ce genre de métiers et bizarrement on s’est lancés tous les 4 – Ali, Ichem, Hakim et moi – dedans ! Deux d’entre eux sont réalisateurs et ont sorti Les Segpa au ski en décembre dernier avec le plus jeune – Hicham – en tête d’affiche. Moi, j’ai fait un caméo en jouant le rôle de Philippe Chandelier, ancien champion de patin à glace devenu gardien de patinoire… Par contre, pour les figures, j’ai eu une doublure ! Je n’avais clairement pas le niveau ! (rires)

 

Tous les 4 dans le milieu artistique mais vous ne tenez pas ça de vos parents…

C’est vrai que c’est marrant qu’on bosse tous dans le même domaine alors que notre famille n’avait rien à voir avec l’artistique. Notre père avait un bar et notre mère était femme de ménage avant de devenir mère au foyer, donc on ne tient pas ça d’eux.

C’est le grand frère, Ali, qui a commencé avec une école d’improvisation au lycée. Puis il a enchaîné avec une école de commedia dell’arte – les Carboni e Spirituosi qui sont du Panier à Marseille – et c’est lui qui nous a donné envie de faire du théâtre. Au fil du temps, on s’y est tous mis et on s’est auto-inspirés ! (rires) C’est beau de voir qu’on monte tous ensemble, chacun dans notre spécialité…

 

 

On m’appelle Marseille est un spectacle en fin de vie…

Ah mais on peut même dire qu’il est mort ! (rires) Il est fini et a été immortalisé en vidéo. Ce que je vais proposer en stade sera vraiment inédit. J’ai gardé la structure du titre en clin d’œil – On m’appelle Vélodrome – mais il sera 100% nouveau. Il y aura sûrement un « hit » du stand-up en rappel mais je veux offrir du neuf au public. Je ne te cache pas que c’est beaucoup de boulot, d’où mes petits yeux (rires), mais j’aime ça !

 

C’est quoi le secret pour sembler aussi à l’aise face à une « arène » pleine ?

Franchement, je ne sais pas pourquoi mais je m’y sens bien… Presque comme dans un salon avec des potes ! (rires) Je n’ai pas la sensation d’être « face » mais simplement « avec » les gens. J’aime garder une proximité même dans les plus grandes salles ! Quand j’ai joué au Palais Nikaïa, Gad Elmaleh a dit que j’avais réussi à transformer cette salle en comedy club. C’est le plus beau compliment qu’on puisse me faire car ça veut dire que peu importe la taille du lieu, j’arrive à attraper les gens et à les emmener avec moi jusqu’à ce qu’ils se sentent proches et inclus… 

La performance, c’est de jouer devant des inconnus comme si on les connaissait. J’aime que le public ait l’impression que je suis son pote car une fois que cette intimité est installée, on peut aller très loin ensemble…

 

 

C’est cette relation qui te permet d’improviser et de ne jamais être déstabilisé ?

Oui et puis tu finis aussi par être comme un sportif qui maîtrise son corps et sa discipline. Ça fait des années que je fais ça car même si le public ne s’en aperçoit pas, il faut en moyenne 10 ans pour être connu du jour au lendemain ! (rires) J’ai joué partout et dans toutes les configurations possibles ! Dans des caves, des comedy clubs, des bars, des restaurants, des mariages, en plein air et plus tu joues dans des conditions difficiles et imprévisibles, plus ça t’apprend à retomber sur tes pattes comme un petit chat ! (rires) J’ai certes le don d’improviser mais je l’ai travaillé longtemps donc maintenant c’est presque facile de le mettre à disposition du spectateur. Je ne connais pas le trou noir, des fois j’hésite une seconde ou deux mais mon cerveau est formaté à réagir et rebondir. Si tu ne me vois plus parler pendant une minute, c’est que je suis en train de faire une crise cardiaque ou un AVC ! (rires)

 

Pour ces dates exceptionnelles en stade, tu auras des guests à tes côtés…

Et malheureusement je ne peux pas dévoiler leurs noms même si certains sont sûrs de pouvoir venir… Je ne veux pas décevoir les gens… Si je t’annonce que Mariah Carey sera présente et qu’elle ne vient pas, tu seras super déçue non ? (rires) Du coup, je garde la surprise pour le jour J mais je peux te confirmer que ce sera grandiose !

 

Ça clôturera définitivement ce spectacle donc ça signifie que tu bosses déjà sur un prochain ?

Oui je bosse dessus et sur des idées de films parce que j’ai besoin de rester « en exercice ». Je ne me mets pas devant une feuille blanche mais je réfléchis en permanence. J’ai beaucoup d’idées en tête et je me fais pas mal de notes vocales dans mon téléphone… J’ai une méthodologie de travail qui n’est pas très catholique – alors que j’ai fait l’école des sœurs – mais j’ai l’impression que ça ne fonctionne pas trop mal ! (rires)

J’essaie de continuer à bosser et à ne pas lâcher, de façon à rester en forme et ne pas me rouiller. Le cerveau, c’est un muscle qu’il faut maintenir en éveil…

 

 

Avoir été éduqué dans une école religieuse, avoir des origines algériennes et vivre dans une ville cosmopolite comme Marseille, ça aide à être ouvert d’esprit ?

Complètement ! Grandir avec différents types de personnes, ça nous a rendus, avec mes frères, tolérants et ouverts. Avoir vécu à Marseille a été, humainement, une chance car ça nous a appris à vivre tous main dans la main. Je ne suis pas Cosette mais on se partageait nos sandwichs et nos bouteilles de Coca quand certains d’entre nous n’avaient pas les moyens de s’acheter à manger… Chaque soir sur scène, ce vécu m’aide et me donne des ailes. Si j’avais grandi dans un patelin moins riche en identités et sans fratrie, j’aurais certainement eu une autre destinée. Là, mon travail respire mes origines et cette ville ensoleillée où il y a de la joie de vivre, une superbe équipe de foot, du bonheur, la mer et une certaine gouaille… J’ai eu de la chance.

 

Justement, en parlant foot, on est obligé d’être pour l’OM quand on est Marseillais ?

Alors, ce n’est pas qu’on n’a pas le choix, c’est qu’on n’envisage même pas l’idée de ne pas être pour l’Olympique de Marseille ! (rires) Je suis né en bleu et blanc et c’est tout… C’est dans l’ADN ! (rires)

 

Dans un de tes sketches, tu parles aussi de Plus belle la vie

La série s’était arrêtée mais, sûrement grâce au sketch, c’est reparti ! (rires) Sérieusement, je pense qu’il y a eu un manque parce que Plus belle la vie est vraiment devenue, elle aussi, emblématique de la ville de Marseille… Je viens du Panier et je me rappelle que des gens y cherchaient le Mistral ! Ils ne savaient pas que c’était un décor en carton-pâte à la Friche ! (rires) Mais ça a participé à faire découvrir et aimer encore un peu plus cette ville un peu partout dans le monde… Marseille, en toute objectivité bien sûr, est le centre-ville du monde ! (rires)

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson à l’Orange Vélodrome de Marseille pour Le Mensuel / Photos Sohemm, Thierry Hauuy, Randy Belfethi / avril 2024

 

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