« Portrait de famille… » au Carré Sainte-Maxime : Une fresque théâtrale et mythologique

Portrait de famille, une histoire des Atrides au Carré Sainte-Maxime

théâtre / tragédie / théâtre contemporain

• avec Cindy Almeida de Brito, Manon Leguay, Arthur Louis-Calixte, Alexandre Patlajean, Marcel Yild…
• 04 > 05 octobre / 19:30 / Sainte-Maxime / Le Carré /️ Infos & billetterie ici !

Portrait de famille, une histoire des Atrides : Les tréfonds de l’âme humaine

Il ne faut jamais se fier au titre ! Car pour ceux qui s’imaginent découvrir un théâtre social et contemporain en allant voir Portrait de famille, une histoire des Atrides, la chute risque d’être un poil violente. Pour ceux, aussi, qui auraient aussi mal lu, ce n’est pas non plus un préquel théâtral des deux mégas succès cinématographiques de Dune : on ne parle pas ici des Atréides, mais bien des Atrides ! Mais alors de quoi s’agit-il alors ? Tout est dans le titre, on vous l’a dit : avec Portrait de famille, une histoire des Atrides, le metteur en scène Jean-François Sivadier s’est emparé des récits mythologiques et tragiques des Atrides, descendants d’Atrée, roi de Mycène mais également père d’Agamemnon et de Ménélas pour en faire une pièce chorale campée par 14 comédiens. À découvrir les 04 et 05 octobre 2024 sur la scène du Carré Sainte-Maxime.

Dans cette famille des Atrides, la loi du talion est reine : œil pour œil, dent pour dent. Et effectivement, ce ne sont ni les coups bas, ni les trahisons, ni la violence qui manquent ! Dans cette gigantesque fresque, aux décors chargés, les 14 comédiens s’engagent avec conviction pour des représentations menées tambour battant. Parfois, les acteurs moquent l’extravagance de ces histoires de parricides, d’incestes et d’infanticides, tant la boucle de la cruauté ne s’arrête jamais. Comme dans une sorte de Game of thrones sur tréteaux (et sans les effets spéciaux, tant pis pour les dragons), on ne sait jamais qui va mourir ni de quelle atroce manière. Le suspense de cette grande narration mythologique n’en est que plus pressant. Et c’est justement ce pas de côté sur une interprétation dogmatique des textes des classiques – Euripide, Sophocle, Sénèque… -, qui fait de cette pièce une belle trouvaille. Un comique d’interprétation se superpose à l’absence – totale – de comique des scènes, prenant ainsi le public à témoin de la disproportion de la narration. Si le teaser vidéo de Portrait de famille, une histoire des Atrides ne révèle pas particulièrement la dose d’humour qui infuse cette pièce, il n’empêche qu’elle est omniprésente…

© Claire Thiebaut pour Le Mensuel / Photo DR / septembre 2024 

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