CINÉMA

« Paradis Paris » : une comédie dramatique avec Monica Bellucci et Roschdy Zem

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Paradis Paris de Marjane Satrapi

cinéma / comédie dramatique

 

 

Paradis Paris : On sait qu’on ne devrait pas, mais on sourit !

Grande réalisatrice, gros casting, bande-annonce captivante : Paradis Paris dans les salles à partir du 12 juin 2024 a tout pour plaire ! Le nouveau long-métrage de Marjane Satrapi avec Monica Bellucci, André Dussollier, Roschdy Zem, Alex Lutz (entre autres) emporte le spectateur dans un film choral où le destin de personnages très charismatiques, tous « penchés » vers la mort, se croisent dans une ambiance teintée d’humour noir dont le public se délecte ! 

On n’aurait jamais imaginé toutes les formes que peut prendre le rapport à la mort : vanité, peur, attirance, salvation… Et on aurait encore moins parié sur le fait de pouvoir se moquer – respectueusement, bien entendu – de la vision que chacun de nous peut avoir de son propre trépas. C’est pourtant le défi relevé – haut la main – par la réalisatrice Marjane Satrapi dans Paradis Paris. Les portraits des personnages se multiplient et tous profitent de la sagacité de l’auteure et vidéaste pour décrire leur rapport à cette dernière danse… Il y a l’ex-chanteuse d’opéra – Monica Bellucci – dont la presse annonce par erreur la mort et qui découvre que « tout le monde s’en fout ». Il y a le cascadeur (Ben Aldridge) qui, soudain, prend conscience que son métier le conduit à tutoyer quotidiennement la grande faucheuse jusqu’à développer une peur panique. André Dussolier, présentant des chroniques judiciaires qui excitent le grand public jusqu’à réaliser qu’un jour, lui aussi passera l’arme à gauche de façon plus ou moins romanesque. Moins drôle, bien que cocasse et finement traité : Marie-Cerise, ado harcelée au bord du suicide, qui se retrouve kidnappée et qui se lie avec son ravisseur jusqu’à en faire son psy. Pour finir, Marie-Dolorès (Rossy de Palma), une grand-mère qui brûle la vie par les deux bouts et qui passe un pacte (unilatéral) avec Dieu pour négocier son dernier virage. Tous tendent ainsi vers l’issue finale : pas de quoi en rire donc ! Et pourtant, grâce à ces personnages dépeints avec tendresse et cruauté, on découvre des portraits-robots de nos propres visions de la mort.

 

 

Paradis Paris est à nouveau une œuvre singulière de Marjane Satrapi, qui fait montre de l’immensité de sa créativité. Celle que le public a découvert en 2007 avec Persepolis – autobiographie en BD d’abord, puis adaptée en un long-métrage d’animation en noir et blanc primé au Festival de Cannes – a depuis réalisé d’autres films sur son Iran natal. En outre, elle nous a régalé avec le délirant The Voices (2014), comédie horrifique d’un tueur en série obéissant aux ordres macabres de ses chien et chat. En 2013, Marjane Satrapi réalise La Bande des Jotas, film qui ressemble peut-être le plus à Paradis Paris, composant aussi une fresque de personnages qui n’étaient pas censés se rencontrer et dont les histoires vont quand même s’entremêler sur fond de gangs mafieux. Avec ce dernier opus, la réalisatrice confirme son penchant pour un humour grinçant dont le casting 5 étoiles s’est particulièrement entiché et qu’il incarne avec profondeur et sans fausse note.

© Claire Thiebaut pour Le Mensuel / photo DR / juin 2024

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