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INTERVIEW

Notre-Dame de Paris en interview

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Pratiquement élevée au rang de chef d’oeuvre dès sa sortie il y a bientôt 20 ans, Notre-Dame de Paris est restée, encore aujourd’hui, la comédie musicale par excellence dont le succès commercial n’a jamais entaché la qualité. Fidèle à la version originelle, celle-ci a su en effet conserver, malgré les années passées, une poésie et une finesse dont ni Daniel Lavoie – qui a de nouveau revêtu son costume de Frollo – ni le public ne s’est jamais lassé. Après avoir séduit l’Italie, l’Angleterre, le Canada, la Chine ou encore la Russie, c’est sans lifting que ce spectacle – plus actuel que jamais et dont la chanson Les Sans-papiers ne peut pas nous laisser insensibles aujourd’hui – a choisi de retrouver certes son inconditionnel public, mais également une plus jeune génération qui, bien qu’elle n’en ait pas conscience, consomme désormais naturellement les spectacles musicaux grâce à une voie qu’il a ouvert… 


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« NOTRE-DAME DE PARIS » en tournée

À Nice du 21 au 23 avril

À Marseille du 28 au 30 avril

À Paris du 09 au 12 novembre 2017

 


« Reprendre ce rôle est vraiment un immense plaisir ! »


 

Morgane Las Dit Peisson : Angelo, tu étais déjà Quasimodo dans les versions italienne et anglaise du spectacle…

Angelo Del Vecchio : Oui j’ai incarné ce personnage pour la première fois il y a six ans dans mon pays d’origine et, même si ça peut paraître paradoxal, je me sens plus à l’aise lorsque je le joue en français car je trouve que sa musicalité est encore plus sublime. Notre-Dame de Paris a débarqué en 2002 en Italie et, comme en France, ça a immédiatement connu un immense succès ! C’est un spectacle qui a toujours de nombreux fans italiens dont certains se sont d’ailleurs déplacés jusqu’à Paris pour le voir ! (rires) 

Daniel, vous avez créé le rôle de Frollo il y a bientôt 20 ans et l’endossez à nouveau en ce moment…

Daniel Lavoie : On pourrait bien sûr imaginer que j’aurais pu m’en lasser mais reprendre ce rôle est vraiment un immense plaisir ! Ça va sonner comme un gros cliché mais j’y vais un jour à la fois et j’apprécie chaque représentation. C’est un peu comme en Formule 1, quand on est en piste, plus rien d’autre n’existe et on oublie tout ce qu’il s’est passé dans la journée, il y 20 ans ou tout ce qu’il se passera demain… Chaque jour a véritablement une nouvelle saveur bien que ce soit toujours le même rôle et les mêmes chansons. 

Hiba Tawaji : Même si le rôle d’Esmeralda est bien sûr un peu plus nouveau pour moi que pour Daniel,  il peut arriver, à force d’enchaîner les représentations, que – comme tout le monde – je sois parfois moins en forme au début du spectacle mais dans ces cas là, je fais tout pour me nourrir de l’autre… C’est un peu comme un match de tennis sur scène ! (rires) On reçoit en pleine tête ce que nous envoient nos partenaires et instinctivement, on leur rend la même chose et on est de nouveau pleinement avec eux, dans le personnage et dans l’histoire.

Angelo, Tu avais rêvé de participer à ce spectacle ?

Angelo : Sincèrement, oui ! Notre-Dame était pour moi un rêve d’enfant, j’en étais complètement fan ! (rires) Je sais que beaucoup d’artistes auraient aimé interpréter un des rôles qu’offre ce spectacle alors je savoure chaque jour la chance que j’ai d’avoir été choisi.

Notre-Dame de Paris exige évidemment un savoir-faire de chanteur mais aussi de comédien…

Hiba : C’est vrai que les chansons dans Notre-Dame demandent beaucoup d’interprétation pour qu’elles sonnent bien. Ce ne sont pas seulement des exercices vocaux car ça vit et ça raconte réellement une histoire et des sentiments… On ne peut pas, dans ce spectacle, se contenter de « bien chanter »…

Daniel : On a tous conscience que l’on conte une histoire en chantant et que pour qu’elle soit crédible, on ne peut pas se contenter de prêter nos voix à nos personnages, on doit les imaginer, les sentir et les vivre comme on aimerait qu’ils soient si c’était à nous que l’on racontait leur histoire… C’est plaisant d’être dans cette optique et de pouvoir ainsi offrir une véritable évasion à des gens venus pour tout oublier le temps d’une soirée… 

C’est encore aujourd’hui en France, l’un des plus beaux spectacles produits…

Angelo : En Italie aussi, Notre-Dame de Paris a réellement marqué les esprits par sa qualité et surtout parce que c’est la comédie musicale qui a ouvert les portes d’un marché qui n’existait pour ainsi dire pas avant elle… Elle est en équilibre constant entre l’opéra et le music-hall et je crois que cette passerelle entre les deux que Richard Cocciante a ouverte a donné vie à un nouveau genre… C’est la grande force de ce spectacle.

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photo Patrick Carpentier

Interview parue dans Le Mensuel d’avril 2017 n°380 éditions #1 et #2

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