« Näss (les gens) » : La transe chorégraphique de Fouad Boussouf en tournée

Näss (les gens) : En transe… chorégraphique

Elle est en passe de devenir une pièce mythique du répertoire chorégraphique français : sur scène et en tournée depuis 2018, le spectacle Näss (Les gens) n’en finit plus d’entraîner les spectateurs dans une folle exaltation des corps et de la force du collectif. Acclamé à l’international, ce spectacle sera sur les planches du Théâtre de Grasse le 06 mai prochain, et attend un très large public, à commencer par les enfants à partir de 7 ans.

« Näss » signifie « les gens » en arabe. Mais de quels gens parle-t-on ici ? Des sept danseurs sur scène, tous hommes, unis dans un même souffle ? Ou bien du public, progressivement happé par cette énergie communicative, découvrant peu à peu l’élan irrésistible d’une musique gnawa (ou gnaoua) marocaine, revisitée à l’aune des influences contemporaines ? Finalement, peu importe, car au bout du compte, tous ne font qu’un… C’est précisément là que réside la force de ce spectacle : faire vibrer en chacun de nous cette corde sensible, éveillée par des rythmes incessants et lancinants, jusqu’à un lâcher-prise général, comme une transe dansée libératrice.

Avec Näss (les gens), le chorégraphe franco-marocain Fouad Boussouf revisite le Maroc de son enfance : la place centrale des groupes d’hommes, le rapport au corps et aux vêtements omniprésents dans la chorégraphie, où les tee-shirts sont tirés, enroulés, placés sur la tête… L’actuel directeur du Centre Chorégraphique National du Havre y questionne également le métissage des danses, entre les rituels de possession gnaouas et le hip-hop. Comme le fit avant lui le groupe Nass El Ghiwane – pionnier du rap fusion marocain – auquel il rend hommage en reprenant une partie de son nom, Fouad Boussouf s’engage ici dans une recherche en mouvement. Ainsi, on ne sait plus bien si c’est la musique qui guide les danseurs ou l’inverse. Tout ce que l’on sait, c’est que l’on se laisse envoûter, plongé dans une méditation artistique intense, nous extrayant – le temps de la représentation – de la réalité du quotidien. Un spectacle virtuose et hypnotique, aux multiples bienfaits émotionnels ! 

© Claire Thiebaut pour Le Mensuel / Photo Charlotte Audureau

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