Lynda Lemay Interview

Je vois encore ça comme un grand défi. Dans ma tête, j’ai encore 23 ans et j’ai tout à prouver ! (rires)

Je suis encore aussi motivée qu’à mes débuts ! C’est un petit regard en arrière pour mieux se lancer vers l’avenir.

Comment gardez-vous autant d’envie ?
Je gère ma carrière afin de garder un équilibre avec ma vie de famille et de ne pas dépasser mes limites. Je privilégie toujours ma famille donc quand je choisis de faire une tournée, c’est que je sais que je peux y aller et que ma famille est en forme.

Quand je mets les pieds sur une scène, c’est que je suis prête, que je me suis ennuyée sans ça, c’est que j’ai hâte de pouvoir livrer toutes ces émotions là avec bonheur ! Ça se sent quand un artiste est heureux.

Ces moments de scène sont encore plus forts ?
Oui c’est vrai ! C’est comme tout nouveau à chaque fois !
Le public doit le sentir et c’est peut être pour ça que, malgré la baisse de fréquentation un peu partout, les salles sont pleines presque à chaque fois… C’est un beau cadeau de la vie !

Je l’apprécie et je me sens bien privilégiée !

Pourriez-vous imaginer votre carrière sans la France ?
Je vous aime bien trop pour me passer de vous ! (rires)
Quand on connaît un accueil comme je connais à chaque fois chez vous, on finit par se sentir chez nous.
C’est la même chose en Suisse et en Belgique… Cet accueil chaleureux est rare.

La passion des mots ?
La poésie était ma passion première mais c’est vrai que c’était bien plus fun d’inventer mes propres mélodies et de les marier à ma poésie.

Quand j’ai compris qu’on pouvait communiquer des émotions par ce biais là, ça a été le déclic !

La narration d’histoires ?
J’ai eu un coup de foudre pour 2 chansons de Francis Lalanne et j’ai compris à ce moment là qu’on pouvait faire des chansons différentes avec des discours intimes.

Ça a été une vraie révélation pour moi et mon écriture a changé du jour au lendemain. C’est comme s’il m’avait donné l’autorisation d’écrire d’une certaine façon, ça a été un tournant dans mon écriture.

Le choix des thèmes que vous abordez ?
C’est la vie qui m’inspire, je ne calcule rien au moment d’écrire… Ce sont des choses que j’ai observées, entendues, qui m’ont été confiées… Un regard parfois peut en dire très très long… Donc tout peut m’inspirer. Des sujets les plus graves à ceux qui me font le plus rire. Je brise des silences pour ouvrir des portes à des discussions. « La boue dans les yeux » traite d’un sujet délicat… Cette mère qui demande pardon à sa fille parce qu’elle n’a pas vu ce qu’il se passait sous son propre toit… Ces choses là m’inspirent parce qu’elles me font peur, parce qu’elles me dérangent… La mort, la vie, l’amour, le deuil, la maladie sont des thèmes qui reviennent souvent car ils sont ce qu’on est ou ce qui nous attend. C’est un peu thérapeutique, j’ai envie de me préparer à tout ce qui peut éventuellement m’arriver.