CINÉMA

« Les rois de la piste » : Le cambriolage familial de Mathieu Kassovitz et Fanny Ardant

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Les rois de la piste avec Fanny Ardant et Mathieu Kassovitz

cinéma / film / comédie / policier

  • sortie nationale le 13 mars 2024
  • De Thierry Klifa 
  • Avec Fanny Ardant, Mathieu Kassovitz, Laetitia Dosch

 


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Les rois de la piste : Cambrioleurs de mère en fils

À première vue, ni le pitch, ni le casting, ni le CV du réalisateur ne laisseraient penser que Les rois de la piste puisse être un film drôle et frais… Et pourtant ! À découvrir en salle à partir du 13 mars.

Rachel – Fanny Ardant – est la mère de 2 fils, Sam et Jérémie campés par Mathieu Kassovitz et Nicolas Duvauchelle. Loin d’avoir éduqué ses enfants dans le droit chemin, elle a donné à sa progéniture le goût du cambriolage. Plus habituée aux menus larcins qu’aux gros casses, la fine équipe se lance, sur les consignes de Rachel, dans une opération beaucoup ambitieuse que d’habitude : ravir une toile hors de prix dans la fastueuse demeure d’un particulier. C’est alors que, coiffés de bas résilles découpés pour les yeux et la bouche, Sam et Jérémie s’exécutent. Malgré leur impréparation, l’œuvre est subtilisée mais Jérémie s’empare du butin et disparaît. Rachel et Sam partent à sa recherche, suivis de près par les détectives Céleste (Laetitia Dosch) et Gauthier (Michel Vuillermoz).

 

 

Dans ce film – qui respire la bonne humeur de tournage -, on découvre un casting de haute volée, parfois utilisé à contre-emploi, à commencer par l’excellent Mathieu Kassovitz, qui casse l’image des personnages charismatiques qu’il incarnait dans la série Le bureau des Légendes ou dans les films L’ordre et la morale, Le chant du loup ou Visions. Avec ses cheveux plaqués en frange mal coupée lui donnant un air particulièrement niais, son personnage Jérémie est largement manipulé tant par sa mère que par sa nouvelle petite copine, la fameuse détective Céleste, en infiltration collée-serrée. Fanny Ardant est quant à elle plus vraie que nature, à la fois ambitieuse et très spontanée. Car tout dans ce film est régi par l’équilibre. La farce de fond laisse jaillir la trame d’une réflexion sous-jacente sur la famille, les rôles attitrés à chacun qui enferment les personnalités, la transmission, la probité, l’amour filial…Et, de la comédie au drame, il n’y a qu’un pas, ou plutôt, un caractère : celui de Nathan incarné par le prometteur Ben Attal, qui campe le petit-fils de Rachel. Bien plus sombre que le reste de sa famille, le jeune homme est animé par un profond ressentiment envers ses proches, qui lui ont volé sa jeunesse en le propulsant petite main cambrioleuse.

Ainsi les protagonistes dansent sur la ligne de crête d’une comédie où les références cinématographiques sont légion – de Jean-Paul Rappeneau à Sydney Lumet en passant par les comédies policières des années 80. Le réalisateur Thierry Klifa a d’ailleurs commencé l’écriture du film pendant le confinement, période propice à se plonger dans une très vaste filmographie. Cinquième long-métrage à proprement parlé de Klifa, Les rois de la piste marque une pause légère et joviale dans son œuvre, plus fournie de films sombres, comme le thriller Tout nous sépare (2017) ou le drame Les yeux de sa mère (2011).

Les rois de la piste est à coup sûr, un des films à contre-pied qui va compter en cette année cinématographique 2024…

© Claire Thiebaut pour Le Mensuel / Photo DR / mars 2024 

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