INTERVIEW
Les Dix Commandements en interview • Merwan Rim & Pablo Villafranca
Alors que la concurrence fait rage dans le domaine, la comédie musicale Les Dix Commandements a eu la preuve, dès son retour sur les planches cet hiver que, bien que 15 ans se soient écoulés depuis sa création, le public ne l’avait jamais oubliée… Considérée comme l’un des plus beaux spectacles du genre, elle a en effet su une fois encore fasciner un public séduit tant par sa qualité musicale et la splendeur de sa mise en scène, que par la bienveillance et le bon sens des messages qu’elle délivre…
« LES DIX COMMANDEMENTS »
À Marseille les 13 & 14 mai 2017
« Il y a eu immédiatement une magie complètement indescriptible autour de ce spectacle… »
Morgane Las Dit Peisson : Merwan, en 2000, tu étais la doublure de Ramsès et tu en es devenu l’interprète principal… Ta vision du rôle a changé ?
Merwan Rim : Oui les 15 années passées ont changé beaucoup de choses… À l’époque, j’étais tout jeune et je me suis retrouvé à chanter devant 5000 spectateurs pour la première fois de ma vie alors que ma moyenne était plutôt de six personnes dont cinq de ma famille ! (rires) Alors évidemment, je suis plus mûr et je connais mieux mon métier aujourd’hui… Et puis surtout, retrouver le rôle de Ramsès 15 ans plus tard, c’est le réincarner avec un passé personnel fait de magnifiques moments de joie mais aussi d’intenses tristesses… Je me sens plus dans l’âge du rôle et ça m’amène, je crois, à l’appréhender différemment. Dans Les Dix Commandements, Ramsès va être père et perdre son enfant alors l’étant devenu entre temps, ça raisonne bien sûr différemment en moi que lorsque je n’avais même pas encore 25 ans… À l’époque, je prenais moins conscience de la dramaturgie de l’histoire, j’étais plus concentré sur les chansons et leur interprétation…
Il y a 15 ans, je voyais ce personnage uniquement comme le « méchant » de l’histoire…
Merwan : C’est ça, quand on est jeune, on a tendance à voir les choses sous un angle assez manichéen, il y a le bien d’un côté, le mal de l’autre et un personnage ne peut pas, à nos yeux, passer par différentes phases… À l’approche de la quarantaine et avec mon vécu, je suis plus à même de me glisser dans sa peau et de percevoir la nature de l’amour qu’il porte à son frère, à sa femme et à son enfant mais aussi de la haine qui naîtra en lui après la perte de son fils… Je ne suis plus prisonnier de cette vision « les bons contre les méchants » que l’on a d’ailleurs beaucoup tendance à appliquer, en France, dans nos comédies musicales. J’ai la sensation d’être dans une espèce de vérité…
Dans ce Retour des Dix Commandements, on retrouve des membres de la troupe originelle…
Merwan : Oui, preuve qu’on vieillit plutôt bien ! (rires) Anne Warin, Lisbet Guldbaek, Pablo Villafranca, Joshaï ou encore Jocelyn Durvel se sont de nouveau enrôlés et trois danseurs qui avaient participé à la création ont également resigné pour cette tournée. Ça donne une troupe plutôt mixte et sympathique, d’anciens et de nouveaux venus ! Et puis, côté coulisses, Ahmed Mouici – qui avait endossé le personnage de Ramsès en 2000 – a choisi de nous soutenir en nous coachant vocalement…
Pablo, toi aussi tu as retrouvé le rôle de Josué…
Pablo Villafranca : J’ai l’impression que c’est un personnage qui me colle à la peau puisqu’en effet, je l’ai créé au tout début des Dix Commandements, je l’ai ensuite repris lors de tournées au Japon et en Corée, et désormais je le retrouve sur cette nouvelle édition… Je suis heureux bien sûr car c’est un spectacle magnifique mais ce qui me comble encore plus de joie, c’est d’avoir vu cet hiver à Paris le public se déplacer en masse pour le revoir alors qu’il y avait tout de même de la concurrence dans le domaine !
Le spectacle est resté fidèle à la version d’origine ?
Merwan : Oui il est resté très fidèle au point que j’aie toujours des frissons et des poils qui se hérissent sur les bras aux mêmes moments qu’il y a quinze ans, que je chante ou que je suive la scène depuis les coulisses ! Il y a, dans Les Dix Commandements, quelque chose qui est du domaine du magique je pense, c’est presque incompréhensible ! Je suis franchement heureux et très fier de défendre ce spectacle…
Les Dix Commandements a réellement marqué les gens…
Pablo : Je m’avance peut-être mais je crois que c’est grâce à moi non ? (rires) Plus sérieusement, je crois que cette comédie musicale doit son succès à différents facteurs… L’album était déjà à lui seul un très bel objet et dès sa sortie, le titre L’envie d’aimer a tellement interpellé le public qu’il a non seulement permis de vendre le disque mais aussi les places de spectacle et, dès la première représentation, on est resté ébahi en s’apercevant que les gens connaissaient déjà par coeur les chansons de l’album… Ça donnait la sensation que tout le monde allait dans le même sens autant dans la salle que sur scène ou dans les coulisses ! Il y a eu immédiatement une magie complètement indescriptible autour de ce spectacle…
© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photo S.Castioni
Interview parue dans Le Mensuel de mai 2017 n°381 éditions #1 et #2
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