
COUPS DE COEUR
Enquête sous haute tension dans « L’heure des fauves » d’Olivier Descosse
L’heure des fauves d’Olivier Descosse
roman noir / thriller
- paru le 27 février 2025 chez XO Éditions / 493 pages / 21.90€ / à commander ici !
L’heure des fauves : Enquête sous haute tension
Après Peurs en eau profonde et Le cirque du Diable, voici le troisième volet des enquêtes de Chloé Latour, commandante à la Crim’ de Marseille. Originaire de Grenoble, Chloé est entourée de sa fidèle équipe : Ago, Orsini, et la petite nouvelle Aïcha Belkhir, surnommée Nabilla.
L’histoire commence une nuit, lorsqu’une jeune femme, terrifiée et poursuivie, parvient à atteindre un commissariat. Mais sous les yeux d’un policier impuissant, elle est égorgée et amputée d’une main par un assaillant cagoulé. Ce meurtre brutal ravive chez Chloé le souvenir encore intense de son ex-compagne Sophie, assassinée dans Peurs en eau profonde.
La victime s’appelle Khadija Hafid. Pour Chloé, il s’agit d’un féminicide. Mais cette dernière vivait à La Castellane, haut lieu du trafic de drogue marseillais. Fichée pour de petites implications dans les réseaux, elle n’était pourtant qu’une parmi tant d’autres dans ce quartier gangrené. L’investigation fait resurgir une vieille connaissance : Di Maggio, un flic des Stups aussi corrompu que retors, déjà croisé dans Le cirque du Diable. Chloé tient bon. Elle veut garder l’enquête entre ses mains et éviter qu’elle ne lui soit transférée.
Lorsqu’une autre femme, Morgane Sanchez, est retrouvée massacrée de la même manière, l’hypothèse d’un tueur ciblant les femmes prend de l’ampleur. Cette fois, la victime n’a aucun lien avec le milieu : quartier tranquille, casier vierge, rien d’évident… sauf que Khadija aurait trouvé refuge chez elle (une ancienne copine de lycée) la veille du drame.
Les investigations mènent à Jibril Hachlouf, un trafiquant insaisissable, soupçonné de gérer un réseau structuré jusqu’au moindre détail. Khadija servait d’intermédiaire pour relayer ses ordres. Le blanchiment d’argent se ferait par le biais d’une société de production spécialisée dans le rap.
Mais Hachlouf semble s’être volatilisé. Chloé, persuadée qu’il s’est réfugié chez ses parents rentrés vivre en Algérie, part sur ses traces avec Nabilla. Sur place, les deux enquêtrices découvrent une famille qui a coupé les ponts avec leur fils. L’enquête les mène ensuite à Dubaï, siège de la société d’édition, puis jusqu’aux portes du désert, sur les traces de cet homme que plus personne n’a l’air de l’avoir vu depuis six mois.
Grâce à l’aide d’un émir influent (qui n’est autre que le père de son épouse), elles traversent des centaines de kilomètres de sable jusqu’à une oasis isolée, dissimulant un lieu à peine croyable, digne des pires jeux vidéo dystopiques.
L’affaire semble élucidée… mais des zones d’ombre persistent. Chloé poursuit alors son enquête jusqu’en Turquie, où elle met au jour une puissante ONG aux contours bien flous. Derrière son vernis humanitaire se cache une organisation quasi sectaire, menée par une énigmatique « grande prêtresse », et composée exclusivement de femmes : une sorte d’armée d’Amazones modernes.
Rocambolesque, haletante, cette nouvelle aventure plonge le lecteur dans les arcanes d’un monde parallèle, où se croisent cartels, réseaux financiers et faux-semblants philanthropiques. En toile de fond, une réflexion fine sur ces organisations dites « non gouvernementales », parfois bien éloignées des nobles intentions qu’on leur prête…
Chaque tome de la série peut se lire indépendamment, même si un fil rouge les relie en filigrane. Un polar rythmé, dépaysant, qui mêle enquête, tension et critique sociale jusqu’à la dernière page.
© Textes Jean-Louis Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photo DR
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