COUPS DE COEUR

« Le Rouge et le Noir » : Le classique de Stendhal toujours brûlant d’actualité

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Le Rouge et le Noir par Catherine Marnas

théâtre / théâtre classique

 

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Le Rouge et le Noir : Revisite réussie du grand classique

L’œuvre de Stendhal est un classique de la littérature française qui mêle, dans son intrigue, la petite histoire de Julien Sorel – victime de son ambition démesurée et de la basse jalousie humaine – à la grande Histoire de la société du XIXème siècle et de ses carcans. Ainsi, bien qu’écrit en 1831, Le Rouge et le Noir est empreint d’une modernité dont il ne se départira sans doute jamais, d’autant plus visible dans l’adaptation de Catherine Marnas qui en propose une mise en scène très contemporaine, portée par des comédiens qui apportent un souffle encore nouveau à ce roman déjà plusieurs fois interprété au théâtre et au cinéma. À découvrir du 29 au 31 janvier 2025 dans la salle de La Cuisine du Théâtre National de Nice et le 25 avril prochain sur la Scène 55 de Mougins.

 

 

Cette adaptation du Rouge et le Noir vous donnera certainement envie de (re)lire l’œuvre de Stendhal car elle en simplifie et clarifie le propos, sans toutefois le dénaturer. Rappelons-le brièvement : Julien Sorel est fils de paysans, mais aspire à gravir les échelons de l’échelle sociale. Cultivé et beau garçon, il parvient grâce à sa volonté tenace (et à quelques manigances) à être embauché comme précepteur dans la digne famille des de Rênal. Son charme et son assurance séduisent (un peu trop) la maîtresse de maison, et alors que le déshonneur guette ces bourgeois, les de Rênal le chassent. Sorel retrouvera l’amour et une certaine forme d’accomplissement dans les bras d’une jeune aristocrate, Mathilde de la Mole, avec qui il aura un enfant. Rongée par la jalousie, Mme de Rênal s’attache à détruire la réputation de son ancien amant, prouvant ainsi son immoralité. L’homme ne pouvant accepter que tous ses efforts pour enfin accéder aux hautes sphères de la société soient réduits à néant, il tente de tuer son ex-maîtresse en pleine messe. Il sera emprisonné, jugé et condamné à la peine de mort, malgré les nombreuses tentatives de Mme de Rênal – qui lui a pardonné son geste – et de Mathilde pour le faire libérer.

 

Le Rouge et le Noir au Théâtre de Nice

 

Dans cette histoire romanesque par excellence, on croise une pléiade de personnages dont il ne subsiste que 5 protagonistes sur scène, dont évidemment Julien Sorel campé par Jules Sagot (découvert par le grand public notamment dans Le bureau des légendes), Madame de Rênal et Mathilde de La Mole. La mise en scène, également, fait preuve d’une belle épuration. Le peu de décor et la vie de Julien Sorel qui défile projetée en fond de plateau soulignent la force du plaidoyer du jeune héros. Car c’est cela l’originalité de cette adaptation : le personnage principal se défend corps et âme face aux jurés – qu’on croirait incarnés par le public – lors de ce procès qu’il essaie tant bien que mal de désaxer de lui-même pour en faire l’audition de la société toute entière. Il souhaite montrer comment son ambition s’est heurtée au plafond de verre qui fait que les classes sociales sont immuablement étanches, et qu’il ne peut exister d’ascension sociale.

C’est ce travail sur l’essence du propos central du roman de Stendhal – dont certains regrettent justement qu’il n’ait été un peu trop élagué – qui fait la réussite de cette nouvelle pièce de Catherine Marnas et qui permettra sans doute à un nouveau public de découvrir ce grand classique de la littérature française.

© Claire Thiebaut pour Le Mensuel / Photo Pierre Planchenault

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