Festival de Cannes 2024 : Une 77ème édition sous le signe de l’émerveillement

Festival de Cannes : Inimitable, incontournable

Du 14 au 25 mai 2024, la Croisette reprend, comme chaque année, ses atours de grande cinéphile : les journalistes, les spectateurs et les curieux se pressent autour des acteurs, des stars et des réalisateurs d’hier, d’aujourd’hui et de demain ! Cette année et pour cette 77^ème édition, le Festival de Cannes promet une sélection de films en et hors compétition à couper le souffle, une ouverture de l’évènement en grande pompe avec Camille Cottin en maîtresse de cérémonie, des jurys de haute volée et un public toujours plus nombreux pour découvrir autant les grandes productions que les discrètes pépites du cinéma international.

La nébuleuse affiche du Festival de Cannes 2024 rend hommage à Akira Kurosawa, grand maître du cinéma japonais (disparu en 1998). Son film Rhapsodie en Août, dont est tirée cette belle image a inspiré les organisateurs du Festival qui y voient l’émerveillement et le pouvoir de transcender le réel grâce au cinéma.

Côté sélection, les longs-métrages seront classiquement présentés dans les catégories en Compétition et Un Certain Regard puis Hors Compétition, en Séances de Minuit et en Séances Spéciales. En ouverture et hors compétition, place au trublion du cinéma français Quentin Dupieux et son nouveau film Le deuxième acte, comédie noire sur un trio malgré lui amoureux, dans laquelle on retrouve tout le pouvoir de l’absurde dont le réalisateur maîtrise le savant secret.

En lice, les grands réalisateurs – Audiard, Coppola, Cronenberg, Hazanavicius, Serebrennikov… – sont rejoints par des cinéastes plus confidentiels tels qu’Agathe Rieginger, Magnus Von Horn, Coralie Fargeat ou encore Payal Kapadia… Tous concourent pour le graal de la Palme d’Or – et succéder ainsi au phénomène Anatomie d’une chute, lauréat 2023 – ou du Grand Prix, mais aussi pour les prix de la mise en scène et du scénario ou encore les récompenses d’interprétation féminine et masculine.

Comme chaque année, la sélection Un Certain Regard célèbre le cinéma d’auteur et encourage la découverte d’une production alternative. Le réalisateur islandais Rúnar Rúnarsson – déjà récompensé en 2008 de la Palme d’Or du court-métrage -, revient avec When the light breaks, projeté en ouverture de cette compétition. Les premiers films internationaux sont légion dans cette sélection et sont souvent promis à une belle notoriété.

Les films hors compétition attirent aussi toutes les convoitises du public et des critiques, avec entre autres cette année le nouveau long-métrage de Kevin Costner (Horizon, An American saga), le très attendu Furiosa : une saga Mad Max et la nouvelle adaptation du Comte de Monte Cristo d’Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte avec Pierre Niney dans le rôle phare. Découvrez toute la sélection du 77^ème Festival de Cannes sur le site de l’évènement.

Le jury de la sélection officielle sera présidé par l’actrice et réalisatrice Greta Gerwig, très remarquée en 2023 pour son film Barbie. Xavier Dolan endossera, lui, le rôle de président du jury pour la compétition Un Certain Regard. Grand habitué du festival, il fut récompensé du Grand Prix pour son film Mommy en 2014 et était membre du jury en 2015.

En dépit de ses 77 printemps, le Festival de Cannes reste à l’écoute des nouvelles technologies. Cette année et pour la première fois, huit projets sont présentés dans la nouvelle Compétition Immersive. Ces œuvres collectives de réalité virtuelle, de réalité mixte, de vidéo mapping ou holographique sont les expressions des nouvelles formes artistiques et permettent de questionner le concept de réalisation cinématographique.

La grandeur du Festival de Cannes réside véritablement dans l’amour que portent les programmateurs au 7^ème art. Et si l’innovation technologique bouscule les habitudes et les visions, le festival n’en perd pas de vue les héritages du passé. Le 14 mai, en préouverture de l’évènement et en avant-première mondiale, sera diffusé Napoléon vu par Abel Gance, chef-d’œuvre du cinéma muet sorti en 1927 et qui fut à l’époque LE film aux milles révolutions. La destinée de ce très long-métrage (plus de 5h30) – qui fut l’un des derniers films muets avant l’apparition du cinéma parlant -, a été particulièrement chahutée et la centaine de kilomètres de bobines fut dispersée à travers l’Europe et jusqu’à New-York. Des milliers d’heures de travail ont été nécessaires pour reconstituer cette partition. Avant sa diffusion sur France Télévision et sur Netflix prochainement, c’est le Festival de Cannes qui a la primeur de redévoiler la première partie du film, dite « première époque », d’une durée de 3h40. Cinéphiles, bienvenue !

Bon festival à tous !

© Claire Thiebaut pour Le Mensuel / mai 2024

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