INTERVIEW
Laurie Peret en interview
Devenue humoriste sur ce que l’on pourrait presque appeler un malentendu – bien qu’elle ait fait partie d’une ligue d’impro classée deux fois championne de France -, Laurie Peret nourrissait à l’origine des rêves de chanteuse. Après avoir fait partie du casting de Mozart l’Opéra Rock et essayé de sortir un album d’RnB pendant plusieurs années, ce sont ses potes qu’elle faisait hurler de rire qui lui ont conseillé de changer de voie… Ne les écoutant qu’à moitié, elle s’est attelée à un projet de comédie musicale humoristique qui l’a conduite, dans l’espoir de se faire repérer, à participer à un festival d’humour ! Sa chanson ayant séduit le jury, elle est revenue une seconde fois et de fil en aiguille, s’est retrouvée à écrire tout un seul en scène avec lequel elle affiche constamment complet partout où elle passe !
LAURIE PERET dans SPECTACLE ALIMENTAIRE EN ATTENDANT LA PENSION
Festival OFF d’Avignon / 05 > 07 juillet
Marseille / 10 janvier 2020 • Sanary-sur-Mer / 11 janvier 2020
« C’est une vraie drogue ! »
MORGANE LAS DIT PEISSON : Tu ris beaucoup toute seule avant de monter sur scène…
Laurie Peret : (rires) Oui je crois que j’ai atteint un stade critique dans la fatigue nerveuse du coup j’ai une tendance à rire pour rien ! (rires) Mais tout va extrêmement bien ! Cette tournée se passe à merveille, toutes les dates sont constamment complètes alors parfois on joue deux fois dans la journée comme ça a été le cas à Toulon, c’est complètement dingue !
Comment on fait pour tenir ?
(rires) On ne tient pas vraiment, d’où ma tête ! (rires) Sérieusement, les planches ont vraiment un effet magique car peu importe l’état de décomposition dans lequel on est, dès qu’on commence, on ne ressent plus rien, on ne pense plus qu’à jouer… Mais évidemment, le charme se rompt dès que le rideau se referme… (rires) C’est une vraie drogue et ça nous fait nous sentir tellement bien qu’on n’a qu’une envie, c’est d’y retourner !
La tournée, c’est du jeu et des rencontres…
Je suis très active sur les réseaux sociaux – en particulier sur Instagram – et j’aime prendre le temps de répondre aux gens qui me laissent des petits mots alors la tournée, en plus du plaisir de jouer en effet, ça me permet de découvrir des personnes avec qui je communique depuis plusieurs mois en chair et en os et ça fait du bien !
Le virtuel peut donc soutenir l’art vivant…
Internet aurait pu tuer le spectacle vivant mais au contraire, j’ai la sensation que ça le nourrit car ça permet de tisser des liens forts avec le public. Et puis tout dépend de la façon dont on s’en sert… Personnellement, je ne veux pas y dévoiler trop de passages du spectacle pour entretenir l’envie et la surprise mais j’aime bien y proposer régulièrement de nouvelles vidéos qui sont différentes de ce que je propose sur scène.
Les petits conseils…
(rires) Je n’ai malheureusement pas assez de temps en ce moment pour faire tout ce que j’ai en tête mais je ne manque pas d’idées pour réaliser des Petits conseils très utiles à la communauté… (rires) Je ne sais pas pourquoi mais le sujet de la maternité m’inspire énormément ! Je suis heureuse d’être maman, c’est la plus belle chose qui me soit arrivée… Ça fait très tarte à la crème de dire ça mais c’est tellement vrai ! (rires) Je trouve ça aussi passionnant que drôle, en particulier la question de l’éducation, car si, enfant, on est persuadé que les parents savent tout, quand on le devient, on se rend compte qu’on n’a pas du tout été formé à ça ! (rires) On apprend tous sur le tas et des fois ça donne lieu à des situations grotesques que j’imagine immédiatement en sketches !
Ta fille est une source d’inspiration…
Elle est complètement cintrée ! (rires) Elle a des réponses tellement magiques que je peux m’en resservir directement sans même avoir à payer de droits d’auteur ! (rires) Elle a cinq ans, elle vit dans un dessin animé et se prend pour une princesse ! La dernière fois, elle m’a quand même parlé de son Atsem en l’appelant « la servante »… Autant te dire que j’ai encore beaucoup de choses à lui faire comprendre… (rires)
Un humour à la fois noir et naïf…
Je crois que le public ne m’en veut pas grâce au personnage que j’emprunte… Elle est tellement cucul et paumée cette pauvre fille que tu ne peux pas lui en vouloir d’aller trop loin puisqu’elle n’a pas vraiment conscience de ce qu’elle dit ! (rires) Et puis, c’est acerbe, acide, cru et grivois mais jamais méchant ni vulgaire donc elle attire une certaine sympathie… Voire une certaine pitié parfois ! (rires)
© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson à l’Espace Culturel de Fayence • Photos Benjoy
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