COUPS DE COEUR
« La tante qui ne voulait pas mourir » de Shirshendu Mukhopadhyay paru pour la première fois en France chez Calmann-Levy
lecture / roman / coup de coeur de la rédac’ !
« La tante qui ne voulait pas mourir » par Shirshendu Mukhopadhyay • Roman paru chez Calmann-Levy le 14 avril 2021 • 128 pages • Prix conseillé : 15.90 €
La tante qui ne voulait pas mourir, pour la 1ère fois traduit en français
Avant d’arriver jusqu’à nous avec cette première traduction française, ce roman, d’abord sorti en bengali en 1993 avait déjà franchi les frontières de l’Inde grâce à sa traduction anglaise. Écrit par Shirshendu Mukhopadhyay, auteur bengali extrêmement populaire né en 1955, il est un petit récit, à mi-chemin entre le roman et le témoignage d’une société.
Bien qu’agréable à lire et rafraîchissant, La tante qui ne voulait pas mourir observe un changement certes presque invisible mais profond d’une société encore assez méconnue par nous, occidentaux. À travers le destin de deux femmes au Bangladesh, on va pouvoir suivre cette transition sur trois générations…
Somlata, « pièce rapportée »
Somlata épousera le fils d’une famille appartenant à une caste de propriétaires oisifs ; caste dans laquelle le travail est prohibé et où l’on assure son existence en dilapidant quelques parcelles d’anciennes fabuleuses propriétés… Elle y fera la rencontre d’une tante, mariée à 8 ans et veuve à 12, qui lui demandera de subtiliser son coffre à bijoux quand elle s’éteindra pour être certaine que les « vautours » de la famille ne les dilapident pas ! Somlata se pliera à cette dernière volonté et essayera – après avoir réalisé que les revenus de la famille étaient en chute libre – de convaincre son paresseux de mari d’ouvrir un commerce en puisant secrètement dans les bijoux.
Boshon, la troisième génération
Boshon, la petite dernière, semble quant à elle être une résurrection de la défunte tante ! Elle n’a aucune envie de vivre en couple et encore moins d’être mariée ! Elle scandalise les mœurs de toute la famille quand elle obtient un scooter, se balade à sa guise et refuse de rentrer dans le moule même face à un jeune homme surdoué qui, dès son retour des États-Unis n’aura qu’une idée : l’épouser !
Notre avis
La tante qui ne voulait pas mourir est une excellente surprise ! Espèce de « Bollywood » dont les couleurs et les décors sont à imaginer, ce roman est très facile à lire et est doté d’un ton fabuleusement léger bien qu’il laisse planer la chape de plomb d’une société bengali encore très présente… © Jean-Louis Las Dit Peisson
L’auteur
Né en 1935, Shirshendu Mukhopadhyay est l’écrivain bengali le plus célèbre et populaire. Il a écrit de nombreux romans pour adultes mais aussi pour enfants. La tante qui ne voulait pas mourir, livre culte au Bangladesh, est son premier ouvrage traduit en français.
Article à paraître dans Le Mensuel n°420 de mai 2021
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