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La Corniche – Theoule
THEOULE-SUR-MER
Déjà dans l’Antiquité le port naturel offert par cette baie bien protégée du Mistral avait une importance comparable à Marseille et Toulon. Le village de Théoule installé sur le cap et sur la colline offrait en supplément un lieu de surveillance privilégié contre les attaques maritimes d’une part, la vue s’étendant loin vers Nice mais aussi au mieux pour prévenir des invasions tentées par l’ouest.
Et depuis la colline, la plaine vers Tanneron peut aussi être aisément surveillée, l’implantation du château en est très explicite.
Pourtant, à la fin du XIXème siècle, Théoule n’est qu’un « lieu-dit » dépendant de Mandelieu qui n’était lui-même qu’un village de Cannes. L’arrivée toute récente du chemin de fer, le Paris-Lyon-Méditerranée, et l’arrivée du tourisme que cela occasionne va mettre la région en ébullition.
Comme pour Le Vésinet en région parisienne, puis Deauville ou Le Touquet, le PLM va permettre l’arrivée de riches visiteurs qui créeront une « ville nouvelle » pour y faire leurs résidences d’hiver.
Ce sera Saint-Raphaël.
Quelques nouveaux habitants de Théoule, comme M. Hourlier propriétaire du Château et patron du journal « Lyon Républicain », vont imaginer faire de leur hameau une cité « jumelle » de Saint-Raphaël. Ils vont épauler Abel Balif, alors directeur du tout jeune « Touring-Club de France » pour créer une voie contournant le massif de l’Esterel par la côte.
Cette route sera ouverte fin 1902 et inaugurée début 1903 par un défilé de près de 200 automobiles et quelques centaines de cyclistes.
Théoule en sera la porte d’entrée !
Le pari est gagné.
D’abord l’Etat Français va tout de suite classer cette route comme Route Nationale. Ce sera la RN7 qui doit relier Paris à Nice et l’Italie. Elle sera surtout très vite rebaptisée « La Corniche d’Or » et immédiatement réputée dans le monde entier.
Théoule sera dans les premiers villages ruraux en 1934 à se doter de l’eau courante et de l’électricité.
Mais en 1938 les pouvoirs publics, malgré un premier élargissement, vont constater que cette route est dangereuse car trop sinueuse et trop sujette aux aléas et dégradations de la nature, tempêtes, instabilité de l’enrochement etc. Un nouveau tronçon plus calme et plus sûr sera tracé à l’intérieur sur l’emplacement de l’ancienne route de Poste pour la nouvelle RN7 et notre route sera déclassifiée en RN98, portion de la route de la Côte reliant Toulon à Nice.
Mais il ne faut pas le regretter : cela redonne pleinement toute sa qualité touristique à cette magnifique « Corniche d’Or ».
Après la sombre parenthèse de la seconde guerre mondiale avec les Allemands qui avaient bien repéré ce lieu stratégique, Théoule sera libéré le 16 août 1944 par les Américains et les Français débarqués la veille au Dramont.
Outre le Château impossible à rater et sans parler du port et des plages, il est peut-être moins connu que le grand crooneur des années ’50 Jean Sablon, y habita jusqu’à ses derniers instants la villa « IO RA NA » rue Abel Balif surplombant le Boulevard de la Corniche d’Or (et toute la baie jusqu’à Cannes) au bout du cap.
Du côté de la mer vous découvrez les Iles de Lérins. La plus proche de Cannes et la plus grande, Sainte-Marguerite, habitée toute l’année, est protégée par le fort du même nom. Le petit îlot de la Tradelière la prolonge vers le large et est désert.
Sur Saint-Honorat la deuxième grande île, habitée elle-aussi, est batie l’Abaye de Lérins où les moines entretiennent un excellent vignoble. Un petit îlot inhabité, Saint-Féréol la pprolonge elle-auusi vers le large. Des navettes de vedettes en permettent la visite depuis le port de Cannes.
Et dans les hauteurs vous repérerez le « Palais Bulles » construit par Antti Lovag et résidence de Pierre Cardin. Cette construction toute en rondeurs et aux ouvertures en forme de hublots, composée de pièces en formes de bulles se fond admirablement bien dans la nature. C’est une conception qui a eu ses heures de gloire dans les années ’60 à une époque où les pouvoirs publics étaient beaucoup moins tatillons quant aux permis de construire et aux diversifications des innovations architecturales.
Mais déjà vous finissez de contourner le cap pour longer le lieu-dit « La Galère » et son petit port. Vous sortez de Théoule pour atteindre un nouveau petit cap à Miramar. A la sortie de cette localité vous quittez par la même occasion le département des Alpes-Maritimes. Notre « Corniche d’Or » perd son appellation de D6098 pour devenir la D1098 à l’entrée dans le Var et vous vous dirigez maintenant vers « le Trayas ».
Gilles Dépé – (août 2010)
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