COUPS DE COEUR

La bande de l’abribus « Du rififi en psychiatrie », un polar de Luce Michel

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La bande de l’abribus « Du rififi en psychiatrie » de Luce Michel

livre / roman / polar / comédie

 


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La bande de l’abribus de Luce Michel : Plus on est de fous…

Luce Michel – l’auteure qui a élu domicile dans le Sud – nous entraîne dans « notre » Midi afin de pénétrer une drôle de clinique psychiatrique coincée entre trois petits villages prétendument varois : Sainte Agathe, Sainte Lucie et Sainte Anastasie ; valant à ce lieu de « repos » le surnom de « Trois saintes n’y touchent ». 

À travers son nouveau roman – La bande de l’abribus – paru le 17 janvier dernier chez Hachette Fictions, l’écrivaine se propose de nous faire vivre les péripéties de Valérie, Yves, Viviane et Aurore – tous patients de la clinique – qui ont pour habitude de se retrouver dans « leur » abribus installé à l’entrée du parc de l’établissement, afin d’y fumer, papoter et « ragoter » sur le personnel et les autres pensionnaires…

Rappelant l’épilogue du film Profs avec Bruel et Luchini, il est à noter que de nombreux soignés (ou tout au moins espérant finir par l’être) proviennent de l’enseignement au point que l’aile leur étant attribuée a été renommée pour l’occasion « aile Jules Ferry ». De là à penser que l’Éducation nationale aurait besoin d’une petite révision, il n’y a qu’un pas…

 

 

Et qui dit « patients », dit évidemment « soignants », voire « commerçants »… Car si on retrouve évidemment du personnel médical dans le bouquin, on comprend rapidement que – comme la psy Amélie Bescotte sous pression et stressée par un directeur attendant d’elle qu’elle « fasse du chiffre » en n’ayant jamais de lits vides -, régler les problèmes de dépression, de dépendances et d’envies suicidaires des « convives » n’est pas l’unique priorité ! Au point qu’en l’absence de nouvelles entrées, il est fortement demandé à la brave Amélie, en plus des économies de bouts de chandelles, de trouver le moyen de « prolonger » le séjour des patients existants… 

Alors que dans le « petit » personnel, Céline – femme de chambre – commence à se poser des questions sur les pratiques de ses supérieurs, on découvre, un matin dans le parc, un « premier » cadavre… Tout ce petit monde va alors se mettre à enquêter à sa manière. 

L’auteure va suivre tous ces personnages avec beaucoup d’humour, de dérision et de déductions a priori loufoques mais finalement pas aussi absurdes qu’il n’y paraît. Comme précisé bien sûr au début du roman « Toute ressemblance avec des lieux, des faits, des personnes existantes ne saurait qu’être fortuite ». Judicieux de le préciser bien que personne ne soit dupe ! Le style est léger, drôle et très fluide, les chapitres sont courts, vifs et attrayants, le tout se lit avec plaisir et incite, l’air de rien, à réfléchir. Les personnages ont tous un petit grain de folie (bien qu’ils soient loin d’être aussi « fous » qu’on ne pourrait le penser) qui les rend adorables…

© Jean-Louis Las Dit Peisson pour Le Mensuel / février 2024

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