COUPS DE COEUR

Kamel Belghazi en interview pour « Vive les vacances… ou pas ! » et « Demain nous appartient »

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« Aujourd’hui, je me sens à ma place… » Kamel Belghazi

Kamel Belghazi en interview pour la pièce Vive les vacances… ou pas ! et la série Demain nous appartient

interview / théâtre / comédie / série / feuilleton 

  • Vive les vacances… ou pas ! : ★ 29 janvier 2025 / 20:30 / Puget-sur-Argens / Espace Culturel Victor Hugo / infos & billetterie ici !
  • Demain nous appartient : du lundi au vendredi à 19h10 sur TF1 

 


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En plein tournage de la série Demain nous appartient

Karim Belghazi : Le rythme des tournages est assez variable dans la mesure où chaque personnage est plus ou moins présent dans les histoires en fonction des arches narratives et des différents scénarios qui sont mis en place par la production. En moyenne, je tourne pendant cinq à huit jours par mois.

 

Ça permet de ne pas avoir trop d’habitudes et de garder du temps pour le théâtre…

Exactement ! C’est essentiel de garder du temps pour varier les projets et vivre… Vivre des expériences permet aussi de nourrir ses personnages pour mieux les incarner.

 

On vous connaît également pour vos rôles au long cours dans Une famille formidable et Section de recherches. C’est particulièrement plaisant pour un comédien de pouvoir façonner son personnage petit à petit, de le voir grandir, mûrir, vieillir ?

C’est en effet tout ça que j’aime dans cette démarche qui a quelque chose de très artisanal. Je n’ai quasiment rien à ajouter ! (rires) Quand on travaille sur un unitaire ou sur un long-métrage, on a un début d’histoire mais aussi une fin, on a une construction du personnage qui nous dit exactement d’où il part et où il va. Contrairement aux séries qui durent, il a une fin et donc il n’est pas amené à se renouveler.

En l’occurrence, ce qui est intéressant dans des quotidiennes ou des séries qui durent sur plusieurs saisons, c’est qu’on a le temps d’explorer différentes facettes du personnage et, au fil des épisodes, on va se laisser surprendre. Car même si l’on sait d’où il vient et qu’on a le ciment de ce qui fait son tempérament, sa personnalité et son caractère, on ne présume pas de ce que les auteurs vont inventer pour nous permettre d’aller farfouiller dans son passé ou son avenir. Dans Demain nous appartient par exemple, le William Daunier du début n’est plus le même que celui d’aujourd’hui. On est allé vers le dramatique, la vie sociale mais aussi vers le comique car j’ai demandé si on avait la possibilité d’ajouter un peu d’humour un peu pour proposer quelque chose d’un peu décalé. C’est passionnant parce que ça ressemble à un laboratoire où l’on peut se permettre de tenter des choses. J’aime que ce soit un personnage toujours en mouvement car ainsi, c’est impossible de s’ennuyer !

 

 

Et puis, ces séries permettent de créer un contact privilégié avec le public…

D’ailleurs, on est très intrusifs, on rentre chez lui sans frapper ! Mais on a la chance que ce soit bien pris ! (rires) C’est un cadeau merveilleux pour un comédien de connaître ça car devenir un personnage auquel le public s’attache permet de tisser une relation assez particulière avec lui… J’ai connu ça avec Une famille formidable qui était extrêmement populaire, puis ça s’est accentué avec Section de recherches et maintenant avec Demain nous appartient. Changer de série consolide nos rapports et m’offre également la chance de toucher de nouveaux spectateurs à chaque fois.

 

Et désormais, il y a aussi le théâtre…

Oui j’en avais envie depuis longtemps ! J’ai d’ailleurs failli jouer il y a très longtemps avec Pierre Mondy. C’était une pièce à deux personnages mise en scène par Joël Santoni, qui avait réalisé Une famille formidable. Malheureusement, je venais de commencer le tournage de Section de recherches et les emplois du temps ne collaient pas alors ça s’est joué mais sans moi… Ça a été un crève-cœur !

Donc Vive les vacances… Ou pas ! est une vraie première expérience théâtrale…

J’avais toujours cette même volonté de jouer au théâtre et c’est Linda Hardy, qui est devenue une amie depuis Section de recherches, qui m’a appelé pour me dire qu’une auteure venait de lui proposer une pièce de théâtre et qu’elle recherchaient d’autres comédiens.

 

Même accompagné de gens de confiance, il faut avoir du cran pour se lancer…

(rires) Oh que oui ! C’est sans filet, c’est comme un saut dans le vide, c’est vertigineux à tous les niveaux ! Rien que les répétitions ont été une aventure ! Est-ce que je devais apprendre l’intégralité du texte avant de commencer ? Est-ce que 4 ou 5 semaines de répétitions allaient être suffisantes ? Est-ce que passer seulement 1 semaine dans le théâtre avant la première allait être assez ? Et les costumes ? Et le son ? (rires) En fait, j’étais dans un questionnement permanent avec l’envie de découvrir un monde nouveau…

 

Vous étiez redevenu un débutant…

Exactement ! (rires) C’était un peu inconfortable mais étrangement très agréable d’avoir la sensation de tout reprendre à zéro et d’avoir tout à découvrir ! Et puis, j’ai eu la chance – pour cette première – que la mise en scène soit signée par Anne Bouvier, qui est une grande dame du théâtre. Elle m’a réellement permis de lever tous mes doutes et d’être efficace rapidement. J’ai toujours eu l’habitude de jouer pour la caméra et j’ai réalisé que si c’est le même métier, ça reste deux pratiques très différentes. Quand on tourne, on joue plus intime, on extériorise peu, on parle normalement alors que là, il faut accentuer et projeter sa voix… Heureusement toute l’équipe m’a rassuré et m’a aidé à travailler correctement donc j’ai gagné, au fil des jours, en confiance. Ça n’empêche que le soir de la première, je ne faisais pas trop le malin ! (rires) J’avais peur d’avoir un trou, d’oublier mon texte, de rater des déplacements, de mettre en péril mes camarades… Mais la seule manière de répondre à mes questions, c’était de me jeter dans l’arène, de me confronter au public et surtout à l’exercice du direct.

 

Le sentiment en sortant de scène ?

J’ai adoré ! Littéralement ! Le trac s’évanouit vite quand on est sur les planches parce qu’on ne concentre plus sur nous mais sur ce qu’on a à faire… C’est vraiment impressionnant cette capacité qu’on a à tout oublier sur scène ! En en redescendant, je me suis rappelé de mon premier tournage et j’ai ressenti la même chose… J’ai eu à nouveau la confirmation que je ne m’étais pas trompé de métier.

En revanche, le plus curieux, c’est le lendemain quand on réalise qu’on doit rejouer à nouveau la même chose mais que rien de ce qu’on éprouve ne ressemble à la veille… Ça, je n’en avais pas l’habitude. Jusque là je jouais des scènes courtes plusieurs fois mais une fois qu’elles étaient en boîte, je passais à autre chose. Et grosse nouveauté aussi, c’est que sur scène, on joue chronologiquement, notre personnage évolue sur 1h30 et on reprend notre ouvrage le lendemain avec un désir de perfectionnement. Le théâtre et le cinéma sont vraiment aussi différents que complémentaires.

Aucun regret de vous être lancé au théâtre…

Non car aujourd’hui, je me sens à ma place… Je me dis que les choses arrivent quand c’est le moment. J’aurais forcé le destin plus tôt, ça ne se serait sûrement pas aussi bien passé que dans Vive les vacances… Ou pas !

 

Et il fallait, pour une première, que la pièce vous plaise vraiment…

C’était essentiel, au même titre que l’entente avec mes partenaires parce qu’en effet, si tout se passe bien, on peut vivre plusieurs mois avec une pièce, alors il faut avoir envie de la défendre. Ce que j’ai aimé avant tout, c’était la modernité de l’écriture mais aussi que ce soit une création. On m’en avait proposé une autre en même temps mais qui s’était jouée à plusieurs reprises et j’avoue que façonner intégralement le personnage sans risquer de me comparer ou de m’inspirer d’un autre acteur a fait pencher la balance. Je n’avais pas envie, pour ma première fois, de me mettre dans les souliers d’un autre… Et puis, celle-ci était plus actuelle et me permettait d’avoir une palette de jeu plus large.

Un jour, j’aimerais m’aventurer dans des classiques mais tout à vient à point… (rires)

 

Une comédie…

J’avais envie de comédie en effet car si ça semble « facile » quand on la regarde, c’est très exigeant à jouer. Je n’en avais jamais eu trop l’occasion dans les fictions que j’ai tournées alors j’avoue que c’était un atout à la lecture de cette pièce. C’est un registre que j’ai envie de travailler de plus en plus.

On n’est pas sur un gros boulevard avec des effets comiques mais il y a de nombreuses situations qui prêtent à rire ou à sourire. C’est comique mais réaliste en même temps. En tant que spectateur, j’aime rire donc je crois que c’est ça qui me pousse dans cette voie…

 

C’est l’histoire de couples qui partent en vacances ensemble…

Partager un quotidien avec des gens, même si on les aime énormément, ce n’est pas comme passer une soirée ensemble ! (rires) La question qui va se poser c’est de savoir si on va être capables de faire suffisamment d’efforts pour se supporter… Surtout que les personnages n’ont pas 20 ans donc ils ont déjà construit une grande partie de leur vie, ils ont leurs idées, leurs habitudes, leurs manies et, comme on va le voir, faire des concessions n’est pas toujours évident !

Au-delà de l’aspect rigolo de ce « huis clos » sur fond de vacances, la pièce interroge sur la capacité de chacun à accepter la différence de l’autre…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photo DR

 

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