COUPS DE COEUR

Julie Zenatti en interview pour son concert live stream en direct de La Scala de Paris

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Avec leurs tournées sur pause et une date de reprise encore aujourd’hui complètement inconnue, les artistes n’ont que deux choix qui s’offrent à eux : baisser les bras et changer de voie ou créer et se battre ! Julie Zenatti a choisi de faire partie de la seconde catégorie en décidant de sortir son nouvel album Refaire danser les fleurs mais aussi en refusant d’abandonner la scène. Et puisqu’il nous est interdit de nous réunir sagement masqués dans une salle et de sortir de chez nous après 18h, c’est, pour la première fois de sa carrière, vers le « live streaming » que la chanteuse s’est tournée ! Le principe ? Vous achetez votre billet et sans sortir de chez vous, vous assistez à un véritable concert en direct ! Que vous soyez seul ou plusieurs devant l’écran, vous n’aurez qu’une « place » à acheter au prix de 19,99 euros seulement ! 

Évidemment, ça ne remplacera jamais l’ambiance, l’énergie et la communion qui se créent dans une salle bondée où, le temps d’une soirée, des gens qui ne se connaissent pas partagent la même émotion au même moment mais, grâce aux moyens techniques mis en oeuvre, ça y ressemblera fortement ! La différence avec un programme télé lambda ou la captation ? L’interaction, le stress du direct, l’immédiateté et le caractère unique de cette soirée imaginée par Julie Zenatti exclusivement pour vous !

On pourrait débattre sur les « risques » à long terme de ce genre de projet qui risquerait de donner l’habitude aux spectateurs de devenir uniquement des « télé »spectateurs qui, installés bien confortablement dans leur canapé, finiraient par se détourner progressivement du spectacle vivant… Bien sûr, il faudra rester vigilant à l’avenir mais dans l’immédiat, participer à ce genre de live stream, c’est – plus que participer à un concert – apporter son soutien à un artiste en qui l’on croit et lui permettre de continuer à travailler et donc à vivre de son métier…


« L’idée est de transmettre un peu de joie et de lâcher-prise ! »


Un 9ème album que l’actualité a retardé

Morgane Las Dit Peisson : Ton nouvel album Refaire danser les fleurs vient de sortir en ce début d’année 2021, alors qu’il devait voir le jour en mai dernier…

Julie Zenatti : En effet, il devait voir le jour au printemps et finalement, il est né en plein hiver ! On s’est dit que même si ce n’était pas forcément le moment de sortir un disque, il fallait qu’on le fasse car on avait le sentiment qu’il pouvait mettre du baume au cœur et faire plaisir aux gens ! 

Si l’on compte Méditerranéennes, Refaire danser les fleurs est déjà ton 9ème album ! Une certaine « habitude » s’installe ou chaque album se vit un peu comme une première fois ?

Malheureusement (ou heureusement), il y a toujours cette angoisse qui surgit avant la sortie de l’album ! (rires) On se demande toujours si les gens vont s’y retrouver, s’ils vont aimer… C’est comme une première fois à chaque fois, il n’y a aucune lassitude car finalement, aucune sortie d’album ne se ressemble ! C’est d’ailleurs peut-être encore plus le cas en ce moment où la vie qu’on mène ne ressemble en rien à celle que nous avons pu connaître jusqu’à présent… Il est devenu très difficile de s’octroyer un peu de temps pour soi parce qu’on nous demande d’appliquer la règle du « métro – boulot – dodo » depuis des mois, beaucoup subissent des pertes de revenus donc se concentrent évidemment sur ce que l’on appelle « l’essentiel » – bien que je ne pense pas que la musique ne le soit pas (rires) – alors sortir un nouvel album dans ce contexte là est loin d’être « normal » et rassurant… C’est peut-être même imprudent financièrement mais je reste convaincue que c’est utile de continuer, particulièrement en cette période, à proposer un peu d’évasion…

La culture au coeur de l’essentiel

On en a eu la preuve dès le 1er confinement, la culture et le divertissement ont été essentiels pour nous aider à tenir le coup…

Oui et bien qu’on nous considère comme « non-essentiels », on nous a demandé à ce moment là de divertir les gens ! C’est ça qui est incompréhensible… On est venu nous chercher – nous, artistes – en nous investissant d’une « mission » d’intérêt public et quand on a demandé à pouvoir recommencer à faire notre travail – qui nous permet de manger et de vivre -, on nous a rangés dans une case d’amuseurs publics sans grand intérêt ! Je ne vais pas dire que je suis en colère mais je ressens un profond agacement au sujet de ce regard qui est porté sur la culture en ce moment… Il me semble que justement dans les moments où la population va mal, des petites bulles de respiration seraient nécessaires… Personnellement, le cinéma me manque, les restaurants me manquent et je crois qu’on est tous pareils… Le seul point « positif », c’est qu’on s’aperçoit maintenant de la chance que l’on avait avant ! Peut-être qu’on appréciera un peu plus à leurs justes valeurs nos libertés quand on les aura retrouvées…

La tournée aurait dû battre son plein, la date de Marseille – initialement prévue en février – est décalée au 12 juin 2021 alors même si la sortie de l’album occupe énormément tes journées, la scène doit atrocement te manquer ?

Ce contact humain et cette énergie qu’offre la scène me manquent très très fortement ! On ne fait de la musique que pour la partager avec les gens et la scène est le meilleur endroit pour ça alors on croise les doigts pour que le plus vite possible on puisse se retrouver « en vrai » ! En attendant, on « invente » des rendez-vous ! (rires) Ça passe par des Facebook live, des interviews ou encore des live streams… C’est important de garder le contact avec le public pour ne pas sombrer complètement ! (rires)

Un live stream pour patienter jusqu’au lancement de la tournée

Le 04 février justement – veille de ton anniversaire – tu vas te lancer dans une toute nouvelle expérience, le concert en live streaming… C’est se réinventer après bientôt 25 ans de carrière…

Oui, c’est vraiment une grande première ! On le prépare évidemment assez différemment d’un concert classique et il y a bien sûr une certaine appréhension car tout sera inédit pour nous. On a imaginé ce live stream comme un évènement à part entière car il sera obligatoirement différent d’un spectacle en salle pour que les gens puissent avoir l’impression que je rentre directement dans leurs salons ! Je vais pouvoir tchatter avec eux et je vais même pouvoir en voir certains qui accepteront d’être visibles sur les écrans donc certes, ça va sûrement modifier les rapports mais l’idée est tout de même de rester sur ce qu’apporte un concert, c’est-à-dire de transmettre un peu de joie, de lâcher-prise et de donner l’envie de chanter et de danser ensemble ! À travers ce live stream, j’ai envie de proposer aux gens, à défaut d’autre chose, 1h30 de « boom » entre leurs quatre murs ! (rires)  

Un live stream payant (comme un concert normal) qui rappelle qu’en plus d’être une passion, chanter est un métier qui permet de faire travailler des dizaines de professionnels…

Exactement ! Quelques personnes m’ont dit que c’était dommage que ce ne soit pas gratuit mais quand je vais chez mon boulanger, il est rare que j’en ressorte avec du pain gratuit ! (rires) Chanter a en effet beau être ma passion, c’est également mon métier et comme tout le monde, je ne vis pas de l’air du temps… Dans l’absolu, j’aimerais pouvoir l’offrir mais je ne peux pas ! Ce concert en streaming mobilise un théâtre et pas moins de 25 personnes pour les apects artistiques et techniques, donc je ne peux pas leur demander de travailler gratuitement sous prétexte qu’ils sont « non essentiels ». Je pense que c’est important, après avoir été présents bénévolement sur la toile lors du 1er confinement, de remettre sur le devant de la scène en ne le dévaluant pas, tous ces métiers de l’ombre sans qui aucun artiste ne pourrait se produire.

 

La suite très bientôt… 😉

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photos droits réservés


Interviews précédentes à retrouver ici :

Chimène Badi et Julie Zenatti en interview

Julie Zenatti en interview

Julie Zenatti dans La Séquence M

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