COUPS DE COEUR
Jeanne Savary en interview pour les 10 ans d’ « En famille » et les 20 ans de « Caméra Café »
« Lorsqu’on peut croiser le regard des gens, on sait pourquoi on fait ce métier-là… » Jeanne Savary
Pendant un temps Hélène – la fidèle secrétaire du fameux détective Nestor Burma dont le charme ne la laissait pas insensible – avant de devenir Jeanne – une secrétaire de direction un peu naïve et mère célibataire dans Caméra Café -, Jeanne Savary s’est ensuite glissée dans la peau de Marjorie le Kervelec pour la série d’M6, En famille. Maman divorcée et dépressive à ses débuts, elle est devenue, ces 10 dernières années, une femme mûre, plus sereine, qui s’est d’ailleurs récemment remariée. À quelques semaines de dévoiler la saison anniversaire d’En famille (diffusion prévue en août 2022) et l’unitaire spécial 20 ans de Caméra Café orchestré par Bruno Solo (qui devrait débarquer sur M6 à la rentrée), Jeanne Savary a profité d’un petit tour par le Festival de Télévision de Monte-Carlo pour évoquer avec nous ses souvenirs de tournage et ses envies de scène…
📺 Jeanne Savary dans :
- En famille > 10ème saison cet été sur M6
- Les 20 ans de Caméra Café > à la rentrée sur M6
Morgane Las Dit Peisson : Un Festival de Télévision de Monte-Carlo sur un rythme plutôt intense…
Jeanne Savary : On ne chôme pas mais le cadre est magnifique, les gens sont sympathiques et on est traités comme des princes et des princesses donc tout va bien ! Pour couronner le tout, le public est présent et respecté par les organisateurs qui lui ont réservé des espaces privilégiés pour qu’il soit au coeur de l’évènement. Ça ne se passe pas aussi merveilleusement partout donc c’est important de le souligner !
Voir le public « en vrai » rend votre travail plus « concret » ?
Jeanne Savary : Exactement… Quand on passe à la télé, on reçoit évidemment des taux d’audience mais ça reste impalpable tandis que lorsqu’on peut croiser le regard des gens et échanger avec eux pour connaître leur ressenti, on sait pourquoi on fait ce métier-là. En plus, généralement, ils ne sont pas avares de compliments, ce qui ne gâche rien ! C’est incroyable l’amour et l’énergie que le public arrive à nous transmettre même lorsqu’on ne le voit que quelques minutes…
Vous avez l’habitude de travailler sur des séries, il y a évidemment En famille mais avant ça, il y a eu Caméra Café et Nestor Burma...
Jeanne Savary : Quand je repense aux tournages de Nestor Burma, je réalise qu’on travaillait à un autre rythme ! C’était plus lent, plus cinématographique et à l’époque par exemple, il y avait encore le fameux « poil » ! (rires) On regardait attentivement qu’il n’y ait pas un poil sur la caméra sinon toutes les prises étaient à refaire. Aujourd’hui, tout est simplifié grâce au numérique, on s’aperçoit immédiatement des problèmes et ça représente un gain de temps non négligeable. Ce que j’aimais, après le tournage le soir, c’est qu’on pouvait aller regarder les rushs avec la production… C’était du cinoche à l’ancienne, j’ai adoré ça ! On pouvait se permettre de prendre le temps de tourner la journée pour n’en extraire que 2 minutes et puis Guy Marchand… C’était un tel bonheur de travailler avec lui ! Il jouait de la musique et chantait entre les prises, il faisait rire tout le monde avant de tourner pour qu’on soit décontractés et surtout, malgré son talent, il ne se prenait pas au sérieux ! C’est une expérience qui m’a énormément appris !
« Le plaisir reste intact depuis 10 ans ! » Jeanne Savary
En famille, c’est plus speed mais tout aussi plaisant…
Jeanne Savary : Sur En famille, on a deux caméras qui filment nos saynètes et il faut en effet qu’on arrive à sortir 10 minutes de contenu par jour de tournage ! Mais le plaisir reste intact depuis 10 ans, se retrouver est un bonheur à chaque fois renouvelé. On joue bien ensemble, on se marre énormément et on a conscience de la chance qu’on a de faire le métier qui nous passionne avec des gens qu’on aime vraiment. Le casting de la série a vraiment été très réussi car il y a une réelle alchimie entre nous tous.
Incarner pendant 10 ans un personnage permet au comédien de le faire évoluer et de lui apporter de la nuance…
Jeanne Savary : C’est ça qui est merveilleux dans un projet comme celui-ci. Mon personnage – Marjorie – était dès le début vraiment dans la lose ! (rires) Elle avait plusieurs amants, l’un oubliait une chaussette, l’autre sa « binouze » et elle passait son temps à essayer de tout cacher à ses enfants… Elle cherchait l’amour et ça a été une époque assez marrante à jouer ! Ensuite Olivier est arrivé et elle est passée à une autre étape puisqu’elle en est tombée amoureuse mais n’arrivait pas à le dire. Maintenant elle est mariée et se sent plus sûre d’elle du coup, je pleure moins ! (rires) Les premières saisons, elle était très très dépressive, n’avait pas confiance en elle, avait besoin d’être rassurée en permanence par sa famille… Elle a mûri finalement ! (rires) Mais un peu comme moi, je ne suis plus la même femme qu’il y a 10 ans et je doute un peu moins.
C’est un des rares avantages de l’âge…
Jeanne Savary : C’est tellement vrai ! On passe malheureusement par l’arrivée des rides, des kilos qui s’accumulent et des douleurs qui s’installent mais, pour contrebalancer tous ces effets négatifs, on gagne en assurance, on lâche prise, on s’accepte finalement mieux avec nos défauts qu’on y arrivait quand on était jeunes et beaux ! (rires)
Il y a la télé bien sûr mais vous avez également joué au théâtre…
Jeanne Savary : J’ai adoré monter sur les planches pour, comme dans En famille, l’esprit de troupe, pour le challenge qui dure 1h30 mais surtout pour le rapport avec le public ! Ça donne une énergie terrible et là, je dois avouer que ça me manque un peu. Ça fait un petit moment que je n’ai pas joué au théâtre mais j’ai un projet de pièce qu’une auteure m’a proposé. C’est assez drôle, ça se passe dans une usine du nord de la France et il va falloir la jouer tous les soirs avec l’accent ch’timi ! J’espère sincèrement que ça va se faire car En famille est extraordinaire à jouer mais on n’a que des petites saynètes et parfois, c’est frustrant de s’arrêter quand on est bien lancés !
« Entre Nestor Burma, Caméra Café et En famille, j’ai vraiment eu de la chance dans ma vie ! » Jeanne Savary
Vous imaginiez qu’En famille puisse plaire au public au point d’être encore là une décennie plus tard ?
Jeanne Savary : Pas du tout ! C’est comme Caméra Café, ça a dépassé toutes nos attentes ! C’est un tel bonheur de voir que ça fonctionne, que le public adhère, qu’il s’est attaché à nos personnages… Je réalise en vous parlant qu’entre Nestor Burma, Caméra Café et En famille, j’ai vraiment eu de la chance dans ma vie !
Vous avez d’ailleurs tourné un Caméra Café spécial 20 ans qui sera diffusé à la rentrée sur M6…
Jeanne Savary : Tout à fait ! On a tourné le prime des 20 ans avec toute la petite bande menée par Bruno Solo et Yvan Le Bolloc’h. Je dois avouer que j’étais un peu stressée à l’idée de retrouver tout le monde après toutes ces années et que j’ai éprouvé énormément d’émotion en retrouvant le décor… En quelques secondes, j’étais replongée des années en arrière ! Ce qui a été difficile, c’est qu’on a tourné des flash-back qui se déroulent sur 20 ans et qu’on a joué des scènes qui auraient dû se passer il y a 10, 15 ou 20 ans… C’est ce que j’ai le plus appréhendé car évidemment, je ne suis plus la même avec mes 15 kilos de plus… Mais tout de suite, Bruno – dont c’est vraiment le bébé – a été super. Il nous a rassurés, encouragés et en moins de deux, c’était reparti comme avant !
© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson au Festival de Télévision de Monte-Carlo pour Le Mensuel / Photos DR
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