COUPS DE COEUR

Pablo Mira en interview pour la tournée de son spectacle « Passé simple »

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« Je suis assez pudique… » Pablo Mira

 


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Nourri à l’esprit de Groland, des Guignols de l’info et des Inconnus, Pablo Mira en a conservé une liberté de ton et un œil satirique qui ont séduit le public dès ses premières apparitions sur Canal+ ! Depuis, 10 ans se sont écoulés et le chroniqueur n’a pas chômé entre billets d’humeur sur France Inter, son entrée aux Grosses Têtes et ses interventions hebdomadaires dans Quotidien. Bien que passionné par les médias, la scène a fini par l’attirer dans ses filets et, si l’on en croit les « sold out » tout autant que le Molière de l’humour qui lui a été remis cette année, l’humoriste n’a pas eu tort de se lancer sur les planches… Alors qu’on peine parfois à lui faire confiance – à lui le cofondateur du Gorafi -, il a eu envie de se livrer plus personnellement – avec parcimonie et pudeur – dans son 2nd one-man, Passé simple. 

Spectacle idéal pour les trentenaires et quadra, celui-ci nous replonge dans la pop culture des années 90 avec, pour seule véritable nostalgie, celle des interactions sociales qu’on avait encore ! Si Pablo Mira nous pousse évidemment à réfléchir sur les différences qui existent entre le passé et le présent, il en profite pour se dévoiler un tout petit peu plus…

 

 


 

 

Pablo Mira en interview pour son spectacle Passé simple

interview / tournée / spectacle / humour / one-man

 

 


 

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Pablo Mira : Ça fait plaisir évidemment, cependant c’est moins narcissique que ce que l’on pourrait croire ! (rires) Bien sûr, ça rassure mais surtout ça porte, car plus il y a de gens dans une salle, plus l’énergie se décuple et moins il y a besoin d’aller « chercher » les spectateurs. C’est tout de suite plus efficace et donc plus drôle. Et on ne va pas se mentir, plus c’est complet et plus je m’enrichis ! (rires) 

Ce que je vis est génial bien que ça s’accompagne toujours d’une petite crainte… Je suis pleinement conscient que ça ne durera pas éternellement. C’est un métier qui fonctionne par cycles même si on donne tout. Donc j’ai souvent pas mal de questions qui me trottent dans la tête comme « combien de temps ça va durer ? », « comment je vais réagir lorsque ça ne sera plus complet ? », « comment le public recevra le spectacle d’après ? »… C’est mathématique, il y aura à coup sûr une redescente et ce sera, j’imagine, compliqué psychologiquement. Je pense qu’au prix des psychothérapies, je ferai passer ça en frais professionnels ! (rires)

 

 

La scène est arrivée « sur le tard », après les médias…

J’avais fait quelques tentatives dans des scènes ouvertes, mais je n’avais pas trouvé mon style et surtout, je vivais très mal le « bide » ! Ça me mettait dans un état dépressif et pendant un trimestre entier, je restais en position fœtale avant d’oser remonter sur scène, tellement ça heurtait mon petit ego ! (rires) Je dois le déclic à Thomas VDB. J’avais vraiment envie de faire un spectacle et c’est lui qui m’a conseillé de reprendre et de développer mon personnage de chroniqueur.

 

 

Dans Passé simple, le personnage a disparu…

Avec ce second spectacle, je voulais aborder des choses plus personnelles pour casser la frontière avec le public. Le souci, c’est que c’est toujours un peu compliqué de parler de moi, de mes problèmes, de mes failles… Je suis assez pudique et surtout, j’ai l’impression que ma vie est pleine d’ennui ! (rires) Il y a des gens à qui il arrive systématiquement quelque chose de palpitant tandis que moi, j’ai la sensation d’avoir une existence, non pas sans excitation ni plaisir, mais sans anecdote. C’est pour ça que le monde qui nous entoure et dans lequel on vit tous ensemble me passionne autant. J‘ai un vrai prisme satirique qui, inconsciemment, me pousse à observer la société avec ses problèmes, ses excès et ses absurdités, plutôt qu’à me pencher sur mon cas… 

 

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson à Antibes pour Le Mensuel / Photos Audoin Desforges

 

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