
COUPS DE COEUR
Jérémy Nadeau en interview pour son spectacle « Beaucoup trop »
« Vouloir faire rire a toujours été une évidence » Jérémy Nadeau
Révélé au grand public sur Youtube grâce à ses podcasts humoristiques, Jérémy Nadeau a conquis des millions de personnes derrière les écrans. Le voilà désormais seul en scène. Aujourd’hui, il franchit une nouvelle étape avec Beaucoup trop, son tout premier one-man, dans lequel il se livre sans détour. Dans une performance rythmée et débordante d’énergie, il enchaîne anecdotes personnelles et réflexions sur notre époque, avec une sincérité désarmante…
Jérémy Nadeau en interview pour son spectacle Beaucoup trop
interview / spectacle / humour / one-man
- 25 avril 2025 / 20:30 / Théâtres en Dracénie / Draguignan / Théâtre de l’Esplanade / infos & billetterie ici !
- 26 avril 2025 / 20:00 / Avignon / La Scala Provence / infos & billetterie ici !
- 07 mai 2025 / 20:00 / Fos-sur-Mer / Théâtre de Fos-sur-Mer / infos & billetterie ici !
De l’écran à la scène…
Jérémy Nadeau : À la base j’ai commencé par le théâtre. Après mon expérience sur Youtube, j’ai ressenti le besoin de revenir sur scène, de retrouver ce lien direct avec le public qui me manquait énormément sur internet. Le digital, c’est super, on voit les chiffres et on perçoit l’impact, mais voir les gens en vrai, c’est incomparable. Et c’est pour ça que je voulais retourner sur les planches.
L’humour a toujours été une évidence ?
Vouloir faire rire a toujours été une évidence mais ça s’est construit petit à petit. Avec le temps, j’avais perdu l’habitude de monter sur scène. Ce n’était pas une lassitude vis-à-vis d’internet mais je sentais qu’il me manquait quelque chose. J’ai fini par comprendre que c’était le contact direct avec les gens et le live qui me manquaient, et peu importe la forme – stand-up, théâtre – j’ai réalisé qu’il fallait que j’y retourne.
Ton premier spectacle s’appelle Beaucoup trop…
Avec mes potes, on a cette habitude d’être constamment dans la surenchère de blagues. Et Beaucoup trop, vient de là. On a tendance à toujours vouloir pousser la vanne un cran trop loin – quitte à faire celle de trop. Mais en réalité, on ne sait jamais de laquelle il s’agit… tant qu’on ne l’a pas faite. Dans le spectacle, je pousse les blagues au maximum, je les essore jusqu’à la dernière goutte, uniquement pour voir jusqu’où je peux aller. Et oui, parfois ça va très, très loin… peut-être même Beaucoup trop.
C’est le public qui décide, d’ailleurs je le dis à un moment dans le spectacle : « tant que vous rigolez, je continue ». Ça ne m’est jamais arrivé de faire la blague de trop. De toute façon, une fois qu’elle est faite, tu l’assumes et le public comprend. Il y a un équilibre qui se crée, mais il ne se trouve pas tout seul, « il se travaille avec le public ».
Ce n’est pas uniquement un spectacle d’humour, il y a de la réflexion…
Le but, évidemment, c’est de faire rire. Mais pour moi, c’était important que ce ne soit pas uniquement un enchaînement de blagues. Il fallait qu’il y ait aussi des sujets plus profonds… Le fil rouge du spectacle, c’est cette réflexion sur ce que signifie être un homme aujourd’hui, à notre époque. Ce sont des questionnements qui me paraissent nécessaires, avant tout pour moi, mais que j’espère être utiles aussi pour les personnes qui viennent. Certes, je parle de moi dans ce spectacle, mais c’est une manière détournée de parler des autres en général.
Depuis le début de la tournée, tu as évolué…
Écrire un spectacle, ça nécessite de chercher des choses en soi. Je me suis rendu compte qu’au fil des représentations, je réfléchissais à de nouvelles idées, à des petits changements, etc. J’ai aussi compris des choses sur moi. Cela a créé un cercle vertueux : plus je réfléchis sur moi, plus j’ai de choses à dire sur scène. Et en même temps, plus je suis sur scène, plus je comprends des choses sur moi ! (rires) Les deux se complètent parfaitement…
Un deuxième spectacle déjà en tête…
En effet, on commence déjà à réfléchir au deuxième spectacle. On a plein d’idées en tête, et l’envie d’aller encore plus loin, d’être plus précis sur certains thèmes, plus intime aussi… L’idée, c’est de continuer ce chemin de découverte personnelle, et de creuser davantage certains sujets que j’ai déjà effleurés dans Beaucoup trop, tout en en abordant de nouveaux.
Depuis quelques temps, tu tournes dans des séries…
Quand je dis que j’ai toujours voulu faire rire, c’est vrai – mais petit, je rêvais d’être dans la télé et de jouer dans des films. Je me disais que je voulais faire ça et ce que je trouve génial aujourd’hui, c’est de pouvoir combiner les deux : l’humour, que ce soit sur scène ou sur les réseaux sociaux, et en parallèle, des projets plus sérieux ou plus dramatiques dans des séries. Tant que je peux ne pas avoir à choisir entre les deux… je ne choisis pas ! (rires) Et franchement, c’est un vrai bonheur de pouvoir allier les deux univers.
J’avais besoin de me le prouver, de voir que j’étais capable de faire autre chose. Et peut-être qu’au fond, me le prouver à moi-même, c’est aussi une façon indirecte de le montrer aux autres… En tout cas, que ce soit sur scène ou dans un rôle plus sérieux – comme un flic dans Furies ou un gars des forces spéciales dans Cœurs Noirs – j’y prends autant de plaisir ! Ce n’est pas le même type d’amusement, mais les deux sont tout aussi plaisants à faire.
© Propos recueillis par Léane Le Meur pour Le Mensuel / Photos Romain Garcin
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