INTERVIEW

Interview filmée de Lamine Lezghad pour Le Mensuel en 2013 Nouveau spectacle déjà

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Lamine Lezghad


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en interview 

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LAMINE LEZGHAD
 
 
  

Nouveau spectacle Déjà ?

 

« Pratiquer le one man show est peut-être ce qui génère le plus de stress ! »

On aurait pu croire que son second seul en scène Nouveau spectacle (Déjà ?), n’aurait vu le jour que cet été en Avignon au Théâtre Le Paris (à 16h50 chaque jour), mais il semblerait que Lamine Lezghad n’ait pu résister à l’appel de la scène en ce début d’année ! C’est donc dès à présent que vous pourrez découvrir les nouveaux sujets de préoccupations du jeune humoriste qui avait littéralement cartonné avec son premier spectacle impeccable et qui vous réserve quelques surprises dans ce nouveau volet plus cinglant que jamais…

 

   

lamine-lezghad-interview-2014-03Morgane L : Dans la salle, tu sembles ne laisser insensible aucune tranche d’âge…

Lamine Lezghad : C’est vrai que dans mes salles, j’ai vraiment de tout ! Toutes les ethnies d’une part, mais également, grâce en grande partie au pouvoir de la télévision, pas mal de gosses et de personnes âgées que j’avais moins l’habitude de voir avant et finalement, j’ai l’impression d’avoir un humour, sur scène, qui s’adresse un peu à toutes les tranches d’âge. Sans le faire exprès c’est évident, je ne sais d’ailleurs pas par quel miracle j’y arrive, mais mes sketchs font marrer tout le monde à tour de rôle, selon ce qui les touche. C’est quelque chose d’extrêmement plaisant !

Tu commences à te faire ta place mais les débuts ne sont jamais faciles…

C’est certain ! (rires) Surtout que mes « vrais » débuts se sont faits sur scène comme tout le monde et non pas à la télé comme certains pourraient le penser. Quand un jeune humoriste se lance, il doit lui-même louer des salles, créer son affiche, acheter ses accessoires, faire sa promo… Engager pas mal de temps et d’argent sans jamais avoir la certitude d’attirer un public puisqu’il est inconnu. C’est une réelle petite entreprise, c’est le chemin tortueux classique.

La télé a vraiment été un tremplin ?

Les avis divergent souvent à ce sujet mais oui, il faut être honnête, la télé offre une visibilité incomparable ! Avant On n’demande qu’à en rire, je jouais dans des petites salles et comme les copains, je voulais vivre de ce métier. Grâce à l’appui médiatique, des producteurs ont misé sur moi, j’ai pu faire des films, développer de nouveaux projets, je sens qu’on me fait plus confiance qu’à mes débuts et surtout, les gens viennent plus nombreux au théâtre…
Avec le recul, je crois que c’est mieux quand tu joues devant deux millions de personnes en une fois ! (rires) En tous cas, ça va plus vite que de distribuer deux millions de flyers. Il faudrait comparer pour en être certain mais comme ça, de loin, j’ai l’impression que c’est plus rapide… (rires)

Une formation difficile mais utile donc ?

Participer à ONDAR n’est pas un exercice facile car en effet, il peut être à double tranchant. Il faut tenir le rythme et trouver sans cesse de nouvelles idées mais on n’a pas le droit de se plaindre ! Ce ne serait pas très cool pour ceux qui font vraiment des boulots difficiles. Par contre, je peux m’avancer à dire que pratiquer le one man est peut-être ce qui génère le plus de stress ! (rires) Et dans le contexte de l’émission, tu es tout seul, tu viens d’écrire, tu n’as pas encore eu le temps de tester quoi que ce soit, il y a les caméras, le public, des professionnels qui te notent… C’est un no man’s land assez étrange mais ce n’est pas non plus une fin en soi. C’est une sorte d’école en accéléré. En deux ans de participations, j’ai dû écrire l’équivalent de quatre spectacles ! Avec du bon et du moins bon bien sûr… (rires)

On retrouve quoi dans ce premier one-man Impeccable ?

C’est une espèce de biographie assez fantasmée. Je parle de moi pour partir ensuite assez vite dans des délires par le biais de pas mal de personnages un peu grinçants. Il y a de l’absurde aussi, un peu de visuel…

Et le prochain ?

Sur le prochain, par contre, je ne parlerai plus de moi mais de mon point de vue et je me demanderai si l’on peut rire de tout ? Les tétraplégiques par exemple… Car quand je demande à ceux présents dans la salle de lever la main, aucun ne joue le jeu… Ils ont un petit côté assez snob en fin de compte… Ils viennent même au théâtre avec leur propre siège… C’est un signe qui ne trompe pas ce genre de comportements ! Et puis, je me demande si les pédophiles n’auraient pas le droit de vivre leurs amours au grand jour à l’heure du mariage pour tous… Dans le prochain, je vais aborder des sujets assez légers comme ceux-là…

Un humour un peu plus noir donc ?

Oui mais je n’aime pas trop ce terme. Ce sera « teinté », on va opacifier le propos. Mais ce sera toujours joué, avec des moments absurdes et un côté un peu « avocat du diable » ! Mais ce sera drôle promis, les gens vont rire… et vomir aussi… Un peu des deux… Ils peuvent faire ce qu’ils veulent, du moment que sur scène je ne sens rien ! (rires)



Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
Montage vidéo réalisé par Aurélien Didelot
Interview parue dans l’édition n°345 de Février 2014

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