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Interview de Patrick Haudecoeur pour Le Mensuel en 2013 – Théâtre Thé à la menthe ou t’es citron ?
PATRICK HAUDECOEUR Auteur, metteur en scène et comédien de « Thé à la menthe ou t’es citron ? »
Je suis plutôt un homme de théâtre !
» Récompensée aux Molières et plébiscitée par le public, la pièce « Thé à la menthe ou t’es citron ? » n’a pas pris une ride en vingt ans !Écrite, mise en scène et interprétée par Patrick Haudecoeur, un amoureux du théâtre comme il en existe peu à l’heure actuelle, cette pièce a le pouvoir de nous faire pénétrer dans les coulisses très mouvementées de ce lieu qui nous fait tant rêver… Voire même cauchemarder dans le cas présent !
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Patrick Haudecoeur : J’en regardais à la télé dans l’émission « Au théâtre ce soir » avant de me rendre dans un théâtre. Je crois d’ailleurs que je suis même monté sur scène avant d’aller au théâtre en tant que spectateur ! Je pense que ça vient de là mais lorsqu’il s’agit d’une passion, on ne sait jamais vraiment quand ça démarre… C’est quelque chose que l’on a en soi.
Votre toute première envie était d’être acteur ?
Oui, enfin plutôt d’être clown ! (rires) J’avais envie d’être un autre personnage, de prendre des beignes, des tartes à la crème, de faire rire les autres… C’est le premier personnage que les enfants découvrent dans la comédie.
Comment se sent-on prêt à écrire ? Par envie d’interpréter qui nous ressemble vraiment ?
Oui, c’est un peu ça… On n’arrive pas à trouver la pièce où l’on s’épanouit vraiment parce qu’on a envie de faire passer autre chose, dans mon cas, quelque chose de plus burlesque. Je ne trouvais pas un personnage qui corresponde à mon état d’esprit et à mon style de clown théâtral donc j’ai fini par me dire que je pouvais tenter l’aventure de l’écriture. Ça s’est même fait dans une sorte de
Vous l’avez écrite mais également mise en scène…
Finalement, on s’aperçoit que c’est à peu près la même chose. Quand j’écris, c’est très visuel, j’imagine tout de suite une ambiance, je vois immédiatement ce que ça peut donner sur scène. Je ne passe finalement pas beaucoup par le verbe alors la mise en scène se fait assez naturellement. Je ne pourrais pas dire si je suis plus auteur, comédien ou metteur en scène pour ce genre de projet. Je suis plutôt un homme de théâtre, un homme de spectacle !
Le fait d’écrire a modifié un peu votre jeu d’acteur ?
J’écris toujours en partant de ce personnage un peu lunaire, un peu décalé, un peu naïf, un Jean de la Lune. C’est lui finalement qui influence mon écriture…
On a donc une troupe d’acteurs en train de répéter une pièce, du théâtre dans le théâtre…
Tout à fait ! Dans « Thé à la menthe ou t’es citron ? », on suit l’évolution de tous ces personnages un peu hauts en couleurs pleins de névroses comme tous les comédiens d’ailleurs !
On va tout de même aller au bout de cette répétition jusqu’à, dans la deuxième partie, jouer « la Première » ! Le public, dans cette seconde partie, va donc jouer son propre rôle de spectateur en plus d’avoir été « espion » pendant les répétitions. C’est très jouissif pour lui ! Dans la première partie, sur scène, nous ne tenons pas compte de lui, on fait comme s’il n’était pas là alors que pendant la fameuse représentation, on joue pour lui… En tous cas, on essaye ! (rires)
Et comme c’est un vaudeville, ça ne passe pas du tout comme ça devrait se passer ?
Ah pas du tout et c’est bien ça le problème ! Mon personnage est le fils du producteur, et… il n’a rien à faire sur une scène ce pauvre garçon ! Il est plein de bonnes intentions mais totalement à côté de la plaque… Ce qui va passablement énerver les professionnels en face de lui, qui sont aussi des ringards sans nom mais qui ne le savent pas ! Bien sûr, comme tout ringard qui se respecte ! Et ils iront tous de catastrophe en catastrophe tout en étant obligés d’aller jusqu’au bout, puisque, quoi qu’il arrive, les gens ont payé leurs places !
Cette pièce a reçu un Molière, c’est une reconnaissance importante ?
Oui car c’est la reconnaissance de la profession et elle est aussi importante que celle du public. Il ne faut pas se voiler la face, on est quand même très attentif à ce que pensent nos Pairs ! (rires) Et puis, un Molière amène un côté médiatique très important. Le public a besoin de repères. Il y a tellement de choses, chaque soir sur Paris qu’il est difficile pour le public de pouvoir se repérer. Quand une pièce a un Molière, ils se disent qu’ils peuvent y aller sans crainte.
D’autres projets sont en cours ?
Oui il y en a un qui se dessine bien… On va reprendre à notre sauce, « Le dîner de cons »… En tous cas, on va essayer avec José Paul, comédien et metteur en scène. Si tout se passe bien, on devrait faire une tournée l’année prochaine en janvier avant de revenir en septembre 2014 au Théâtre des Nouveautés ! Seulement si on a réussi à faire quelque chose de bien… (rires)
Et hors scène ?
Je coécris un film que j’essaye de monter mais je m’attaque à une autre chose un peu compliquée car le cinéma c’est d’abord un problème de financement ! Ce film, qui devrait réunir Gérard Jugnot, Isabelle Nanty et François Morel, racontera les débuts de la télévision et l’histoire de la première aptation théâtrale… Eh oui ! Il y a encore du théâtre dans cette histoire… (rires)
Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
Stagiaire : Margot Cacheleux
Montage vidéo par Aurélien Didelot
Interview parue dans l’édition n°337 de Mai 2013 Retour aux interviews
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