INTERVIEW
Interview de Nathalia, Roxane Le Texier et Sébastien Agius 1789 les amants de la bastille
La troupe de 1789…
NATHALIA, Roxane LE TEXIER
& Sébastien AGIUS
Dans le spectacle musical « 1789, Les Amants de la Bastille »
« La Révolution est un sujet qui a toujours existé et qui existera toujours. Les gens ont besoin de s’exprimer et d’être libres… C’est un besoin intemporel… »
Une année déjà s’est écoulée depuis cette première rencontre de la troupe de « 1789, les amants de la Bastille »…
À l’époque, ils n’avaient pas encore endossé leurs costumes ni même entamé les répétitions, mais ils se doutaient bien qu’ils allaient vivre une expérience exceptionnelle. Et après avoir conquis le public parisien pendant plusieurs mois, c‘est au tour de la France entière de se laisser séduire et captiver par ce spectacle qui a mis toutes les chances de son côté pour être aussi magnifique que les précédentes productions du fameux duo Attia – Cohen. Plus que jamais, la Révolution est marche…
Morgane L. : Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet « 1789 » ?
Roxane Le Texier (dans le rôle de Marie-Antoinette) : La toute première chose qui m’a attirée dans ce projet, c’est la qualité du travail, que tout le monde connaît, de Dove Attia et Albert Cohen. En France (entre autres), ils ont su s’imposer comme des maîtres du genre grâce à des productions et des spectacles majestueux ! C’est sûr que pour nous c’est un confort de travailler dans ce genre de spectacles, surtout pour un premier contrat… C’est une chance extraordinaire ! Et puis, le thème me plait énormément, Marie-Antoinette est un personnage que j’ai toujours rêvé d’interpréter ! C’est agréable de travailler dans de telles conditions !Ce n’est pas effrayant de travailler dans une production si importante ?
Nathalia (dans le rôle de Solène) : Ce sont de très, très gros spectacles, pourtant les membres de ce « Club des cinq » comme on les appelle, ont une méthode de travail très artisanale. Quand on enregistrait chez Jean-Pierre, c’était très familial ! Tout a l’air immense dans ce projet et pourtant, on fait tout main dans la main. On est une troupe et même si on est très nombreux, on arrive à ne former qu’un seul bloc.
Sébastien Agius (dans le rôle de Robespierre) : On sent que les gens qui travaillent sur le projet sont des passionnés et c’est très rassurant car on sait qu’on va être portés, soutenus.
Roxane : C’est très rodé, on voit que ce sont des gens qui ont l’habitude de travailler donc on n’a plus qu’à se laisser guider ! (rires) Ça nous permet de faire notre travail sans stresser. C’est du bonheur de travailler comme ça !
Que raconte « 1789, les amants de la Bastille » ?
Roxane : On aborde évidemment l’année 1789, de la convocation des Etats Généraux à la Déclaration des Droits de l’Homme. C’est la « belle » période de la Révolution, celle avant la Terreur et les têtes coupées ! Le spectacle n’évoque que les grandes idées de Liberté au travers de deux personnages principaux, les « Amants de la Bastille ». Lazare est un jeune paysan qui monte à Paris pour venger son père suite à l’assassinat de sa famille par des soldats et Olympe est ma dame de compagnie, enfin celle de Marie-Antoinette ! (rires) Ils vont évidemment tomber éperdument amoureux l’un de l’autre. Bien sûr, il s’agit d’un amour impossible et tout au long du spectacle, ils vont croiser sur leur chemin Danton, Robespierre et tous les personnages de la Révolution aisni que la soeur de Lazare, Solène, une femme du peuple, revendicative…
Sébastien : Solène est un personnage certes fictif mais très pertinent parce qu’il incarne la révolte des femmes.
Comment travaillez-vous vos rôles ?
Nathalia : Je dois t’avouer que je ne le travaille pas du tout ! (rires) Solène est une fille révoltée qui tape du poing et je suis comme ça quasiment tout le temps ! Je ne sais pas si vous êtes d’accord tous les deux ? (NDLR : Ils acquiescent…) Je ne le travaille pas, au contraire j’essaye plutôt de freiner ce côté récolté par rapport à ma réalité.
Sébastien : Je crois en plus qu’ils ont pris le temps de chercher les personnages en nous, de fouiller dans la nature et la personnalité de chacun. Il existe des comédiens qui ont une grande expérience et un savoirfaire exceptionnel, mais il y a aussi des gens qui ont une nature à la base qui pourra être utilisée presque instantanément. Je crois que Dove Attia a été dans cette direction-là et qu’il a essayé de trouver les bons profils tout de suite pour que Roxane par exemple soit la Marie-Antoinette d’aujourd’hui et que chacun d’entre nous ré-invente son rôle.
À quoi peut-on s’attendre sur scène ?
Sébastien : On va bouger, on va devoir respecter une mise en scène bien précise car Giuliano Peparini est quelqu’un de très minutieux.
Nathalia : Il y aura des danseurs excellemment brillants dirigés de main de maître et à qui, si ça fonctionne, on devra une grande partie de la réussite de ce spectacle.
Sébastien : On va aussi devoir apprendre à fonctionner avec cinquante danseurs autour. Retenir nos déplacements de façon à ne pas gêner les autres et gâcher la mise en scène ! (rires) Ça s’apprend de fonctionner ensemble.
Roxane : Il va falloir comprendre comment occuper l’espace, le Palais des Sports et les salles de la tournée ont des scènes tellement grandes, qu’il ne faut pas donner l’impression d’être tout petits. Il faut apprendre une nouvelle façon de jouer.
Vous n’en êtes qu’au début, mais qu’est-ce qui vous plaît le plus dans cette aventure pour le moment ?
Roxane : La cohésion qu’on est en train de former petit à petit. On découvre énormément de choses tant au niveau humain qu’au niveau professionnel. C’est assez excitant de voir comment les choses vont évoluer ! J’aime particulièrement aussi les moments où l’on est en atelier et où l’on voit les rôles se dessiner progressivement.
Sébastien : On a enregistré l’album, on dévoile les titres et on commence à les défendre… On part à la rencontre de ce qu’on est vraiment et du spectacle qui va émerger… C’est cette étape là que j’aime particulièrement.
Nathalia : Ce qui me touche le plus c’est cette notion de partage et de découverte. Je suis heureuse d’être assise là, dans l’herbe. Je vis au jour le jour, je ne me projette pas trop. Je vis ça un peu en direct, je profite de chaque moment et de chaque rencontre !
Quelques chiffres sur le spectacle ?
Roxane : Jusqu’à cinquante danseurs sur scène…
Sébastien : Et entre quinze et vingt décors différents…
Roxane : Une centaine de costumes…
Nathalia : Cent quatre-vingt six perruques ! Aujourd’hui a eu lieu le dernier décompte ! (rires) C’est un gros truc, un grand spectacle !
Sébastien : Mais ce n’est pas qu’une grosse revue mais un grand spectacle qui va apporter énormément d’émotion…
Nathalia : La particularité de la mise en scène de Giuliano, c’est qu’il n’y a rien de gratuit. Tout a une raison d’être, même un tout petit geste… Il y a toujours quelque chose derrière, un lyrisme…
Sébastien : Il y a une poésie dans sa façon de diriger… Même sur les quelques promos que l’on a faites avec une mise en scène, rien n’est laissé au hasard et il cherche continuellement à intégrer un petit fil conducteur, une petite histoire…
Le climat social en France est plus que délicat, c’est ce qui rendra ce spectacle encore plus actuel ?
Nathalia : Je crois que la Révolution est un sujet qui a toujours existé et qui existera toujours. Les gens ont besoin de s’exprimer et d’être libres. Je pense que ce n’est pas juste lié à une période, c’est un besoin intemporel. C’est d’ailleurs un des messages de nos textes.
Sébastien : Dove Attia et Albert Cohen ont pensé à ce spectacle pendant Mozart, bien avant tous ces problèmes mais c’est vrai que ça donnera peut-être encore plus de corps au thème du spectacle même si à la base, ils ne comptaient parler que d’un épisode historique…
Nathalia : Tout est un peu toujours une question de révolution, même pour qu’une femme porte un pantalon ! On est tout le temps en demande de changement, en demande de libérer le mot Liberté. Dans tous nos textes, tu as cette envie là d’être vraiment pluralistes…
1789 ou 2012, mêmes combats pour moi !
Roxane : Oui l’épisode de 1789 est resté universel…
Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
Interview parue dans l’édition n°337 de Mai 2013 – Réalisée à Biot en Juin 2012
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