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INTERVIEW

Lou Misteriou en interview

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Association existant grâce au concours de près de 150 bénévoles, Lou Misteriou, 10 ans après sa création, pourrait presque faire pâlir d’envie quelques grandes maisons de production ! Travaillant à l’année sans relâche afin de mettre sur pied un spectacle historique aussi divertissant qu’intelligent, ces hommes et ces femmes de tous âges offrent de leur temps pour s’adonner certes au plaisir du jeu de comédien, mais aussi pour trouver les nancements nécessaires, fabriquer les décors ou encore élaborer la mise en scène ! Un colossal investissement d’êtres passionnés qui, cette fois-ci, nous glissent dans la peau de touristes en pleine découverte de l’Histoire de Fréjus…


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« FRÉJUS, LA MÉMOIRE DES PIERRES »

 

À FRÉJUS DU 11 AU 13 JUILLET 2018

Morgane Las Dit Peisson : Les spectacles créés par Lou Misteriou ne fonctionnent que sur le volontariat…
 Jean-Louis Cuvillier (président) : Il y a cette année environ 140 bénévoles chez Lou Misteriou et en effet, ce sont eux qui font tout ! Ils sont passionnés par l’Histoire mais aussi par la création des costumes, des décors et se plaisent à jouer la comédie mais surtout à se retrouver régulièrement car préparer un spectacle tel que Fréjus, la mémoire des pierres est un investissement sur l’année…

L‘Histoire de Fréjus...

Jean-Louis Cuvillier : On remonte en effet le temps pour présenter la destinée de Fréjus sur 2000 ans à travers les parcours de personnages illustres et le récit d’évènements marquants. On aura donc entre autres, à travers plusieurs tableaux, les romains, la catastrophe de Malpasset mais aussi le Maréchal Gallieni, le pilote Roland Garros ou encore le chansonnier Desaugier.

Ça démocratise l’Histoire…

Jean-Louis Cuvillier : Oui, ce n’est pas une rétrospective ou un cours magistral, c’est réellement un grand spectacle qui propose une évocation de l’Histoire en la rendant accessible à tous grâce à une représentation théâtrale. Ainsi, même les gens qui n’ont pas un grand penchant pour les faits historiques pourront passer un bon moment. Il y a des combats, des danseurs, de la comédie, des cracheurs de feu… C’est avant tout un divertissement !

Contrairement aux autres, vous êtes metteur en scène de métier…

Jean-Denis Vivien (metteur en scène) : Ce qui m’a séduit dans ce projet, c’est avant tout le travail de ces gens dont ce n’est justement pas le métier, qui y passent un temps incroyable et qui acceptent bon nombre de sacrifices pour mettre sur pied un spectacle colossal qui ne se jouera que trois fois dans l’année! J’ai aimé cette volonté de faire une oeuvre à la fois drôle, historique et pédagogique et puis, vous l’aurez remarqué, je n’ai plus 20 ans (rires), alors il arrive un moment dans sa carrière où il est normal et essentiel de redonner à d’autres ce que le métier nous a offert. Je sens que je dois transmettre à mon tour alors autant offrir ça à des gens qui en ont vraiment besoin !

Ce n’est pas une perte de temps…

Jean-Denis Vivien : Non, ils m’apprennent beaucoup sur moi et sur ma façon d’adapter mon travail. Je n’enseigne pas la bonne parole, on est dans un échange permanent. Collaborer avec des gens qui ne sont pas professionnels, qui ont leurs vies à côté et dont le temps est obliga- toirement restreint est une lourde contrainte pour un metteur en scène mais c’est en même temps ce qui fait le charme de Lou Misteriou… Quand les représentations se déroulent à merveille, ça procure une joie incommensurable !

Traverser les époques multiplie les costumes…

Micheline Vaquero (chef costumière): On a une quantité incroyable de costumes entre les nouveaux et ceux des spectacles passés! On conserve tout car tout ressert constamment ou est transformé pour les besoins de la nouvelle création. Il n’y a jamais de perte chez nous ! (rires)

Des costumes faits de récupération…

Micheline Vaquero : On passe en effet notre temps à scruter, guetter, chiner et récupérer tout type de tissus ! Rideaux, draps, nappes… On coud, on découd, on recoud, on lave, on coupe… Ça oblige à être patient et manuel mais surtout à être capable d’imaginer le costume avant de s’y attaquer pour ne pas gâcher les matières. Et puis, il y a aussi tous les accessoires comme les chapeaux, gants ou cols anciens…

Six tableaux ont été imaginés pour ce nouveau spectacle…

Jean-Philippe Oyarsabal (chef) : Pour réaliser tous ces décors, on est une équipe de 20 personnes et le jour de la représentation, une seconde équipe se chargera des changements de plateaux qui doivent généralement se réaliser en une trentaine de secondes ! Parmi les pièces les plus impressionnantes à concevoir, il y a évidemment l’avion de Roland Garros construit à l’échelle 1, soit l’équivalent de 5m2 ou encore des fresques de 6 x 3 mètres représentant la muraille de Fréjus ou des scènes de banquets…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photo Droits réservés • Interview parue dans Le Mensuel de juin 2017 n°382 éditions #1 et #2

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