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Interview de Carmen Maria Vega pour Le Mensuel
CARMEN MARIA VEGA
« Sur scène, c’est cruel et c’est tendre, c’est parfois mélancolique et en même temps, c’est énergique… »
C’est avec un second album finalement peut-être plus intime que le premier, pourtant éponyme, que Carmen Maria Vega investira la scène du Théâtre Lino Ventura.
Plus épanouie, plus rock, plus « femme » et surtout plus expérimentée, elle saura sans nul doute dompter et enflammer une salle en arènes tel une « gladiatrice »
des temps modernes grâce à son tempérament bien trempé !
Carmen Maria Vega : Celui-ci pour moi est très bizarre. Il est plus clair. Je savais ce que je ne voulais plus, je savais ce que je voulais, je ne savais pas comment le mettre en forme et je n’arrivais pas à me faire comprendre par mes collègues ! (rires) Je n’ai pas reçu beaucoup de pression de la part de mon entourage ni de ma maison de disques. On m’a laissé beaucoup de temps, un an et demi et c’est un luxe… Je suis contente du résultat malgré tous les hauts et les bas par lesquels je suis passée. Il me ressemble un peu plus que le précédent, c’est certain…
On peut dire que c’est un travail à quatre mains avec Max Lavegie ?
Et même à plus ! Parce qu’on a aussi collaboré avec Marlon B, le producteur du disque, qui a apporté beaucoup d’idées et d’arrangements. Un album, c’est un véritable travail de couture et d’orfèvrerie. Il y en a qui savent tout faire… Moi non ! Alors c’est important de bien s’entourer et de savoir déléguer.
A part l’écriture, quelles sont les différences par rapport au premier ?
Il n’y a plus du tout de saynètes, j’en avais marre d’exposer les choses de cette manière-là, même si je ne regrette pas de l’avoir fait. C’était une envie à une époque, j’avais 21 ans et Max écrivait comme ça. Je crois qu’on peut aussi raconter une histoire en ne se basant pas sur un début, un milieu, une fin. Dans ce disque là il reste quand même un regard sociétal mais il est différent.
Ça démarre par « La Marquise »…
Il fallait que « La Marquise » commence le disque parce qu’elle ouvrait vraiment le bal en allant dans le côté féminin. Je trouve que c’est une super belle chanson d’introduction et c’est aussi ma préférée. J’avais 21 ans sur le premier, j’en ai 28 maintenant et elle correspond bien à ce cheminement.
Le 1er single est « On s’en fout » mais de quoi vous ne vous foutez pas ?
Et bien absolument de tout ce que je dis ! (rires) C’est une chanson déculpabilisante car on est dans une société où l’on n’a plus le droit de s’en foutre et en même temps ça fait du bien de pouvoir dire « aujourd’hui, je n’ai pas envie ». On est agressés de toutes parts tout le temps. Ce n’est pas nouveau. Ce n’est pas l’an 2000 mais au moins depuis les années 90 qu’on est sur la tangente, qu’on sent la crise arriver. Il y a plein de choses qui ne vont pas mais on n’est pas dans le pire pays du monde… Evidemment il y a de la misère, comme partout, mais il y a des jours où c’est infernal.
Musicalement aussi, cet album est différent…
L’orchestration est différente. J’avais déjà imaginé ce qu’allait être la vie du disque sur scène, je savais que j’allais rajouter des musiciens, des samples. Je me suis épanouie dans le rock, c’est une communion. Il y a une notion de partage dans le rock qui est souvent oubliée d’ailleurs.
On vous sent plus libre sur scène désormais…
Des fois on a de drôles d’idées abstraites. On s’interdit des trucs parce qu’on se dit qu’on n’a pas le droit ou que les gens ne vont pas aimer. Et parfois on tente un truc, pourtant on est minuté mais d’un seul coup on est libre. J’intellectualise beaucoup mais je suis aussi très instinctive et je ne me comprends pas parfois… (Rires)
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