INTERVIEW
Interview de Brice Conrad pour Le Mensuel en 2013 – Album La nuit bleue – Single Oh là
BRICE CONRAD
Vous n’en avez pas l’impression en lisant son nom et pourtant, vous connaissez déjà bien la voix de Brice Conrad grâce à son titre « Oh là » qui passe en continu depuis plusieurs semaines déjà sur de nombreuses radios. Une voix à la fois harmonieuse et délicatement écorchée et un timbre idéal pour soutenir
des textes mélancoliques et romantiques assureront sans nul doute à ce jeune artiste une jolie carrière…
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Brice Conrad : C’est très curieux ! C’est un mélange de beaucoup d’émotions ! J’ai commencé très tard à faire de la musique même si, paradoxalement, je l’avais en moi depuis tout petit. Elle est sortie tardivement, un peu comme un choc avant de devenir un besoin vital. Elle me sert avant tout à m’exprimer et en faire mon métier me paraît incroyable ! C’est un aboutissement surprenant !
La musique est donc arrivée sur le tard ?
Oui ! Et je ne vis en ce moment que des premières fois… Avant, je faisais du sport, je pensais être prédestiné à ça. La chanson était présente mais je voyais ça de très loin, je ne pensais pas en faire un métier. C’est la rencontre avec la guitare qui a tout déclenché. Tout de suite, j’ai eu une envie de création très forte, un besoin d’écriture, de composition.
A quoi ressemble ce premier album « La Nuit Bleue » ?
À mes yeux, il est très atmosphérique. Je suis très sensible aux lieux, aux ondes… J’avais besoin qu’il donne une atmosphère bienfaisante, une ambiance agréable, quelque chose d’à la fois très doux et puissant.
Que retrouve-t-on de vous dans cet album ?
Il a hérité de mes espérances, de mes expériences personnelles mais également de ce que j’observe autour de moi. C’est pour ça que j’y parle de la déchirure amoureuse que j’ai vécue tout en y évoquant aussi le mal être ambiant que j’observe autour de moi. On nous rabâche trop que les jeunes n’ont pas d’avenir, que la crise semble insurmontable alors j’en parle tout en essayant d’y glisser une pensée plus lumineuse, moins terne…
Comment choisit-on les gens qui vont nous entourer la première fois ? Au coup de coeur ?
Complètement ! J’ai rencontré Tristan Salvati et j’ai vu qu’il était doué et qu’il touchait à tout. J’avais besoin d’une personne comme lui et ça a collé tout de suite. Quatre mois plus tard, je signais avec ma maison de disque. Il a réalisé tout mon album et il m’accompagnera sur le second. C’est aussi mon musicien, il a une grande place dans mon projet.
Comment choisit-on le titre qui deviendra l’image de l’album ?
Comme dans la vie finalement… On laisse couler les choses, on prend du temps, on discute et tout se définit naturellement, progressivement. Et puis, il y a aussi des évidences. « Oh là » en a été une pour tout le monde.
« Fleur du Mal », que représente t-il pour vous ?
Pour moi, c’était une belle introduction, c’est le tout premier titre qui est sorti alors il est important. En plus, il est le fruit d’une collaboration avec Pascale Schembri qui a vraiment su cerner la manière originale dont je voulais traiter les relations hommes-femmes dans leur côté le plus sombre. C’était particulier, comme j’aime…
Justement, « Je me sens bien quand tout va mal », c’est un peu vous aussi ?
C’est moi mais avec ce côté malicieux. Si on le prend comme ça, ça peut paraître un peu chargé alors que c’est en réalité un pied de nez au désespoir et à la souffrance. Je trouve fascinante la capacité à se relever qu’a l’être humain dans la grande majorité des cas. Quand on est au plus bas aussi bien en amitié, qu’après une rupture amoureuse, qu’après un décès, et malgré toutes les choses déchirantes de la vie, j’aime l’idée qu’il y ait une petite lumière, toujours présente.
Tout va quand même plutôt bien pour vous et pour cet album alors vous vous sentez comment ?
En fait, je sens que je vais arriver à un tournant. Il va falloir que l’album s’envole encore un petit peu pour confirmer la tournée. Je pense qu’il va se passer plein de choses mais la situation musicale est tellement difficile pour tout le monde, que pour un nouvel artiste, c’est automatiquement inquiétant. Et pourtant, on veut toujours aller plus loin et confirmer sa place. Mon titre « Oh là » est connu mais mon nom et mon visage, pas encore vraiment. Et pourtant, ça me va très bien quand ça met du temps à s’installer, c’est plus pérenne…
Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson
Interview parue dans l’édition n°337 de Mai 2013
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