CINÉMA
François Morel en interview pour « J’ai des doutes » à retrouver sur scène à Monaco
« Je suis un imposteur ! » François Morel
Retrouvé à Carros pour son concert François Morel chante, l’homme aux mille talents est entre autres revenu sur son spectacle hommage à Raymond Devos, qu’il promène avec gourmandise sur les routes depuis plus de 5 ans. « Moliérisée » en 2019, cette création – aussi unique en son genre que pouvait l’être le personnage qui lui a inspiré – nous plonge dans la folie verbale de cet auteur à qui aucun bon mot ne semblait pouvoir résister. Avec autant d’humilité que de flamboyance, François Morel – accompagné de son compère Antoine Sahler au piano – fait vivre et vibrer ces trouvailles désormais intemporelles.
François Morel en interview pour son spectacle J’ai des doutes et le film Première affaire
interview / spectacle / humour / théâtre / cinéma / concert
- François Morel dans J’ai des doutes
- 08 février 2024 / 20:00 / Monaco / Théâtre Princesse Grace / 🎟️ Infos & billetterie ici !
- 10 février 2024 / 20:00 / Avignon / La Scala Provence / 🎟️ Infos & billetterie ici !
- François Morel dans Première affaire
- 24 avril 2024 / au cinéma
Morgane Las Dit Peisson : Vous repassez dans la région avec votre spectacle J’ai des doutes…
François Morel : Sous cette forme actuelle de spectacle, J’ai des doutes existe depuis un peu plus de 5 ans maintenant. J’avais à l’origine fait une 1ère lecture un peu théâtralisée en 2016, à l’occasion des 10 ans de la disparition de Raymond Devos, au Théâtre des Champs Élysées et ça a été le point de départ. Pour cette lecture, j’avais un peu planqué les textes derrière le piano, dans les rideaux et comme je suis un imposteur, les gens ont eu l’impression que c’était un spectacle ! (rires) Honnêtement, ce n’était pas loin d’en être un. On avait travaillé dessus une petite semaine mais vu l’efficacité des rires dans la salle pour une lecture à 11h un dimanche matin, je me suis dit que c’était dommage d’en rester là ! Ça faisait plaisir au public d’écouter du Raymond Devos et à moi de le jouer, de me l’approprier, de faire comme si c’était juste quelqu’un qui avait écrit ces textes pour moi et de les interpréter à ma manière.
Le rendu scénique est d’ailleurs très différent de ce que proposait Devos…
Ça a été un gros travail car je ne voulais pas que ça devienne seulement un spectacle de mots mais bel et bien quelque chose de théâtral. Je ne regrette pas de m’être lancé dans ce projet car je prends toujours autant de plaisir à le jouer. Il se patine au fil des représentations et je repars sur les routes à chaque fois avec joie à l’idée de le retrouver, d’autant que j’alterne les spectacles.
Les mots de Devos sont denses…
Lorsque je mets de côté J’ai des doutes pour d’autres projets et que je le reprends, j’ai en général besoin d’une répétition la veille, dans les conditions de la scène. Naturellement, je retrouve 95% du spectacle de façon instinctive et je travaille les 5% restants en réfléchissant et en me déplaçant. Ça revient assez vite parce qu’on a la chance d’avoir la mémoire du corps. Un geste entraîne une phrase, une phrase s’associe à un déplacement et de fil en aiguille, ça se remet en place. Si je devais réciter le texte dans mon lit pour répéter, c’est certain que ce serait un moment d’angoisse absolue ! (rires) Et puis, je reste rarement plus de six mois sans le jouer, donc je n’ai pas tant de mérite…
Il y a Devos, les concerts, France Inter mais aussi le cinéma…
J’aime le mélange des genres et c’est vrai que j’ai la chance de pouvoir toucher à tout. Première affaire est un joli premier film de Victoria Musiedlak avec, dans le premier rôle, une jeune actrice formidable. J’y incarne un avocat d’affaires assez loin de ce que j’ai pu jouer jusqu’à présent.
Jamais enfermé dans un rôle…
C’est une chance assez extraordinaire que les différentes facettes de ma personnalité inspirent des réalisateurs. Ils auraient pu s’arrêter au fromager dans Les Deschiens ou au groom dans Palace mais au lieu de ça, comme dans Baron Noir par exemple, j’ai pu devenir un homme politique, un tribun, un intellectuel et un homme riche de contradictions qui avait plein de choses à exprimer et donc, pour moi, à jouer ! Il y avait un rapport de pouvoir et d’autorité qui était très loin de l’image que j’avais donnée jusque-là mais c’est ça que j’adore faire…
© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson au Forum Jacques Prévert de Carros pour Le Mensuel / Photos David Desreumaux / janvier 2024
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