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Forever King of Pop en interview pour Le Mensuel

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Forever King of Pop


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en interview  vidéo

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FOREVER KING OF POP
 
 


Carlos J. Lopez, Fran Jackson & Manpuele   


Interview réalisée au Palais des Congrès de Paris

 

C’est à Paris, au printemps dernier que nous avons eu l’occasion de nous faufiler dans les coulisses du spectacle « Forever King of Pop » qui, si vous doutez de son bien-fondé, tire son épingle du jeu en ayant été imaginé et prévu avant la disparition de Michael Jackson.
Ce triste évènement a bien évidemment chamboulé ce premier projet jusqu’à le faire évoluer en spectacle hommage où les artistes présents sur scène retraceront sa vie à travers ses idées et ses valeurs…  

 

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interview_spectacle_forever-king-of-pop_michael-jackson_carlos-j-lopez_2012Morgane L : A quel moment avez-vous eu l’idée de monter ce spectacle ?
Carlos J. Lopez : Nous avons eu l’idée en mars 2009 quand nous avons constaté que Michael n’avait pas tourné en Europe depuis longtemps. On s’est dit qu’on allait monter un petit show avec quelques musiciens, trois ou quatre acteurs sur scène et tourner dans des petites salles. On commençait à le créer lorsqu’en juillet 2009, Michael nous a malheureusement quitté. On a alors changé complètement le concept du spectacle pour en faire un grand show avec toutes ses chansons, sa philosophie, son respect pour la nature… Nous avons réellement désiré faire perdurer son message. Et on a choisi un directeur artistique qui puisse nous faire un show différent et plus approfondi.

Vous, plus personnellement, vous êtes un « fan » de Michael Jackson ou seulement un producteur ?
Je suis un producteur de spectacle et je travaille avec beaucoup d’artistes internationaux. J’aime aussi beaucoup la musique noire, la soul mais je suis aussi un grand fan de Michael. Je connais toute sa carrière, tout son travail avec ses frères, les « Jackson Five », mais aussi tout le reste de sa carrière… « Off the Wall », « Thriller », « Bad »… C’était ça, la vraie raison du show, retracer sa carrière.

  

Vous avez le soutien de la famille Jackson. Comment ça s’est passé avec eux ?  
Le contact est passé par la « Jackson Family Foundation » qui a été montée par ses parents. C’est avec une espagnole qui fournit les vidéos des shows qu’on a contacté la fondation. Ensuite le président a demandé à voir le spectacle et il l’a regardé trois fois ! (rires) Il a dit que ce show était différent des autres et qu’il allait demander au père et à la mère de venir voir ce travail. Il s’est passé facilement quatre ou cinq mois, mais en mai 2010, son père est venu… Et là ça a été la même chose. Je croyais qu’il ne resterait que peu de temps mais il est assisté au spectacle jusqu’à la fin, avec moi, dans le théâtre. Une fois le show fini, il m’a dit « je suis émerveillé, c’est un show formidable et je le soutiens à 100% ! ».

 

Ce doit être étrange pour un père de voir un spectacle comme celui-ci, comment l’avez-vous senti après ?
Oui ça lui a fait une vraie sensation… Après le show, on devait aller dîner au restaurant mais il a finalement préféré refuser… Il ne s’en sentait pas le courage et a préféré rentrer tout de suite à son hôtel.  

Il y a eu d’autres spectacles produits après sa mort. Mais vous vous étiez dans une autre optique, vous vouliez le faire avant, c’est peut-être ça qui fait sa différence non ?
Il y a eu également d’autres spectacles qui se sont montés avant son départ. La principale différence avec ces spectacles-là, c’est que le nôtre ne présente pas seulement les chansons de Michael, ce n’est pas un concert posthume, c’est différent. Il y a deux parties bien différenciées, voire trois. La première est plutôt composée des chansons très connues de son répertoire comme « Thriller » ou « Bad ». La seconde partie, quant à elle, touche beaucoup plus le public. Elle comporte les messages que Michael transmettait, son respect pour la nature et pour la planète. Dans cette partie-là, ce n’est plus uniquement de la musique et de la danse, il y a autre chose en plus qui force le spectateur à penser, à entrer dans le show. C’est peut-être ça, la plus grande différence avec les autres shows.  

Mais vous n’avez pas eu peur de montrer Michael sous cet angle là, d’entrer dans sa pensée à lui ?
Si bien sûr car Michael était un artiste exceptionnel. Il chantait avec un vocal très haut, ses chorégraphies étaient incroyables, il a écrit des poèmes, il a dirigé ses clips vidéo. C’était un créateur incroyable ! Alors avec les auteurs, quand on a fait des réunions, cela a été très difficile de réussir à intégrer tout ça dans le show. C’était un risque énorme de mettre ça sur la scène. Il fallait réunir les meilleures voix, les meilleurs chanteurs… Sinon ça pouvait devenir très vite ridicule. Ce n’est pas de la pop facile. C’est un dur travail qu’on a eu à faire pendant toute la phase de préparation. Il a fallu aussi choisir les meilleurs auteurs, rajeunir et coordonner toutes les chansons entre elles. Quand on a fait la « première » à Madrid, on a vu que le résultat était extraordinaire.  

Il y a plusieurs chanteurs et danseurs qui interprètent Michael Jackson ?
En effet, il y a deux Michael Jackson et les deux dansent mais il y a également douze chanteurs.  

Autant de chanteurs étaient nécessaires pour couvrir tout le répertoire de Michael Jackson ?
On a douze chanteurs parce que le concept est différent. Ce n’est pas un show avec un Michael Jackson, c’est un show sur tout le travail de Michael Jackson, c’est là, la nuance. Il y a un moment où, par exemple, le rôle de Michael Jackson ne chante pas, ce sont les autres chanteurs qui s’en chargent… On doit voir le show pour comprendre le concept mais ce n’est pas un show avec un Michael Jackson qui chante simplement. Il y a beaucoup de passages où Michael n’est même pas sur la scène !  

Vous vous êtes rendu aux Etats-Unis l’été dernier ?
Oui j’avais été invité au mois d’août pour la commémoration symbolique du cinquante-troisième anniversaire de Michael Jackson à Gary dans l’Indiana, la ville natale des « Jackson Five », où ils ont habité jusqu’en 1969. Je me suis retrouvé dans leur maison en compagnie de sa mère, de son père, de ses enfants…  

Combien de personnes travaillent sur ce show, dans les coulisses et sur la partie technique ?
Dans l’intégralité, il y a cinquante-six personnes entre les comédiens, les chanteurs, les techniciens, les coiffeurs, les habilleurs etc. En effet, il y a du monde !  

C’était important de passer par la France avec ce spectacle ?
Je crois que la France a toujours été un pays très « sain » pour Michael, un pays où il a toujours eu énormément de fans. On est sincèrement enchanté de venir à Paris, à Nice, à Marseille et de faire toute la tournée. Il a été lancé en Espagne, il est passé au Portugal où il a été très très bien accueilli. En ce moment il y a beaucoup de promoteurs internationaux qui s’y intéressent, en Chine, au Brésil, au Chili, à Porto Rico… Il y a de nombreux projets pour le faire tourner un peu partout dans le monde. C’est un show authentique, fait avec le cœur et il y a de réels talents. Ce n’est pas un show avec des play-back mais avec de vrais chanteurs et de vrais danseurs.

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interview_spectacle_forever-king-of-pop_michael-jackson_fran-jackson_2012Morgane L. : Qu’est-ce qui t’a plu dans ce projet « Forever King of Pop » ?
Fran Jackson :
Pour moi c’est un rêve merveilleux. Ça fait déjà 17 ans que je fais des représentations en Michael Jackson, j’ai commencé quand j’avais seulement 13 ans et je n’ai jamais pensé à arrêter. C’est pour moi comme un rêve qui est devenu réalité. C’est un mélange entre plaisir et joie mais il y a aussi autre chose aussi… C’est la responsabilité de transmettre au public ce qu’il s’attend à voir, car certaines personnes présentes dans la salle chaque soir, aimeraient voir Michael Jackson… Il faut être fort, car avant toute chose je suis un danseur et un acteur, avec une identité. Malheureusement, Mickael Jackson est parti, personne ne pourra le remplacer et je ne suis Mickael Jackson que sur scène. J’ai ma propre personnalité. C’est parfois un peu déconcertant quand je reste pendant plusieurs heures avec son apparence, mais je le fais avec tout le respect possible… À la fois pour l’artiste, pour la personne qu’il était, pour sa famille, mais également pour tous ses fans, comme moi…

L’as-tu déjà vu sur scène ?
 
Oui, j’ai vu Mickael Jackson en 1996, pendant le History Tour en Espagne et aussi en 1997 toujours en Espagne, ce sont les deux seules fois où je l’ai vu en live… J’ai toujours du mal à m’exprimer quand je parle de ces deux fois où je l’ai vu et où j’ai eu la chance de pouvoir parler avec lui quelques minutes en tête à tête… C’est le rêve de tout fan ! C’est mon meilleur souvenir en tant que fan et mais aussi en tant qu’artiste.  

Se glisser dans sa peau sur scène, ça a changé ta façon de le voir ?
Maintenant c’est vrai que c’est un peu différent puisque je fais un show qui lui ressemble. Je me souviens de l’été dernier lorsque j’ai eu l’occasion d’en discuter avec son père. Il était venu voir le show « Forever King Pop » et après le spectacle, il est venu me dire : « te voir, c’est comme revoir mon fils à la grande époque » et là, mon cœur s’est mis à battre très très fort, j’étais heureux, comblé ! Donc je fais toujours de mon mieux même si je sais que c’est impossible de faire aussi bien que Mickael Jackson.

Endosser le rôle de Mickael Jackson, ça a changé ta vie ?
 
Je fais ce spectacle « Forever King of Pop » depuis deux ans mais ça fait 17 ans que je « fais » Mickael Jackson. Ça m’a permis d’aller dans beaucoup de programmes TV, de faire des tournées partout en Espagne, en France et aux Etats Unis, mais jamais à Paris jusqu’à aujourd’hui. C’est ma grande première fois à Paris ! (rires) Et la production est super, c’est, je crois, pour l’instant, mon endroit préféré !  

Tu rencontres des fans de Mickael Jackson après chaque représentation, qu’est-ce qu’ils pensent de ce spectacle ?
 
Oui, j’en rencontre beaucoup et ils me parlent de Mickael, de leurs souvenirs de lui. Ils me parlent de ce spectacle qu’ils viennent de voir, qu’ils avaient déjà vu sur internet ou dans d’autres villes et certains nous suivent même dans chaque ville. Je trouve que c’est un public très difficile car ils connaissent parfaitement Mickael Jackson et savent tout de lui, donc si un fan te dit que tu es bon, c’est que tu es vraiment très bon ! À l’inverse… (rires)
J’ai beaucoup de chance parce que je suis dans beaucoup de fans clubs et ils adorent notre travail, ils sont avec moi sur Facebook et me donnent de la force et de l’énergie. J’en suis content car ils sont très critiques.  

Quel travail ça demande, quotidiennement, de faire ce que tu fais, en terme de danse, de chant… ?
 
Sur scène, mon job, c’est de danser, je fais aussi toutes les chansons les plus importantes de Mickael, je fais toutes les chorégraphies, mais le plus compliqué est de transmettre sa magie. Par exemple, dans une chorégraphie de « Beat it » ou de « Smooth Criminal », tu vois Mickael Jackson et tous les danseurs qui font les mêmes mouvements, mais quand on regarde Mickael Jackson d’un peu plus près, il a quelque chose de différent en lui, quelque chose de vraiment spécial… C’est ça, pour moi, le plus difficile. Être Mickael Jackson à chaque moment, tout en faisant les mêmes choses que les autres danseurs ! Dans ce show, « Forever King of Pop » je ne fais que danser, je ne chante pas. Je l’ai fait dans d’autres spectacles mais pas là. J’ai de la chance… je ne fais que la moitié du travail ! (rires)

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interview_spectacle_forever-king-of-pop_michael-jackson_manpuele_2012Morgane L. : Comment le public parisien vous a-t-il accueillis hier soir ?
Manpuele : La première ici, au Palais des Congrès, hier soir, a vraiment été impressionnante ! Le théâtre était plein à craquer,  la foule se taisait, tout le monde était debout. Le public a été super alors que je pensais qu’il serait peut-être un peu différent du public espagnol, mais c’était pareil, c’était incroyable !

Ce spectacle est d’origine espagnole mais il s’adresse à toutes les nationalités ? Il est compréhensible par tous ?
Le spectacle a réellement pris une forme internationale. On a adapté nos textes en anglais pour qu’il soit, dans son ensemble, un peu plus universel. On l’a un peu coupé pour le rendre plus dynamique, mais fondamentalement le spectacle est le même.

Comment s’articule le spectacle ? Il est découpé en plusieurs parties de la vie de Michael Jackson ?
Tout le spectacle est construit sur la discographie de Michael Jackson, il y a trois grandes étapes qui se basent sur les chansons les plus emblématiques de Michael Jackson. On a réuni les meilleurs titres de sa carrière. Effectivement, le spectacle comprend trois parties mais qui ne suivent une logique chronologique comme on pourrait s’y attendre. Une partie est spécifiquement consacrée, physiquement, à Michael. C’est la partie du spectacle la plus dynamique. La seconde partie, elle, est plus axée sur la chorégraphie. Il y a une réelle interaction avec le public. Pendant cette partie du spectacle, je danse, je chante, j’essaie de transmettre le message de Michael le plus directement possible. Et la troisième et dernière partie, est quant à elle, dédiée à l’époque où il dansait étant enfant. Mais je pense que c’est un spectacle qu’on ne peut pas simplement résumer en trois parties, il va bien plus loin…

Et toi tu chantes et danses ?
Oui, je fais les deux sur scène, mais ma partie correspond plus à l’époque des Jackson Five.

Tu es dans l’aventure depuis le début, qu’est ce qui t’a séduit dans ce projet-là ?
Je me souviens du jour où j’ai assisté au casting qui réunissait beaucoup de monde, et parmi tous les candidats, je me suis présenté en priant pour qu’ils me choisissent. Mais au début, quand ils m’ont annoncé que j’allais jouer le rôle de Michael Jackson, je ne te cache pas que ça a été un choc pour moi ! (rires) J’en étais très fier ! C’est une grande responsabilité pour moi. Je suis très heureux de faire ce spectacle. Je fais tout mon possible, tous les jours !

Es tu stressé de faire ce show, d’endosser un tel rôle ?
Non pas tellement finalement, peut-être parce que je suis un grand fan de Michael Jackson depuis que je suis petit garçon, ça fait partie de ma personnalité. Mais c’est une lourde responsabilité, c’est vrai, car ce spectacle s’adresse à un très vaste public. Ce n’est pas un petit show, c’est quelque chose de grandiose et le public est international. Il faut faire les choses bien, c’est une grande responsabilité mais je suis très content de faire ce spectacle.

Tu interprétais Michael Jackson avant, pour d’autres spectacles ?
Oui, j’ai déjà fait des interprétations de Michael Jackson, mais là le concept est tout à fait nouveau, avec beaucoup d’ingrédients différents. Il y a beaucoup d’effets pyrotechniques, de la magie, etc. Il y a beaucoup de détails visuels comme le faisait Michael, des danses, du chant, du gospel, un corps de danse fantastique ! Alors que moi, quand je faisais des interprétations en Michael, à l’époque, il y avait moi, et… c’est tout ! (rires)

Et tu danses depuis quand ?
J’ai 34 ans et je danse depuis l’âge de 6 ans. Et j’ai commencé à chanter un peu plus tard, vers 14 ans jusqu’à maintenant… Car il faut travailler chaque jour !

Avec quelle chanson ou album as-tu découvert Michael Jackson ?
Avec la chanson « Say say say », avec Paul Mc Cartney, j’avais alors 6 ans.

Qu’est ce qui t’as plu exactement ?
Je ne sais pas… Ça a été comme un genre de connexion immédiate ! Je me souviens très bien de cette impression. Je ne savais pas exactement si c’était une fille ou un garçon. Sa voix m’a beaucoup plu. Et depuis ce jour-là, je n’ai jamais cessé d’adorer !

Est-ce que tu as dans ce spectacle là, un moment favori, un moment qui te touche plus particulièrement ?
Je t’avoue que ça dépend des jours. Le spectacle est conçu pour que chaque moment te saisisse. Mais ce qui me touche peut-être le plus, c’est le numéro de Michael sur le titre « Human Nature »… Pour moi, c’est meilleur, mais pas parce que c’est réellement le mieux, juste parce que ça me touche, moi, plus particulièrement. Mais dans l’ensemble, j’aime sincèrement tout le spectacle.

La ressemblance physique avec Michael, c’est quelque chose que tu as du beaucoup travailler ?
C’est surtout que je travaille beaucoup pour essayer de rester en forme physique car sinon, je ne pourrais pas suivre le rythme. C’est un spectacle qui demande beaucoup d’énergie, du début jusqu’à la fin. On joue presque chaque jour, donc il y a une préparation physique, il faut s’y habituer. Et le pire, c’est après une période de repos, il faut s’y remettre… (rires) Sinon, non, physiquement, je n’essaye pas de cultiver une certaine ressemblance.

Quand tu es sur scène, tu as l’impression d’être Michael Jackson ?
J’essaie de transmettre ce que Michael m’a « légué ». Mais à aucun moment je ne me prends pour Michael Jackson. Je suis un acteur, j’interprète un personnage…

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Propos recueillis et photos par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
Traduction par Delphine O’Brien
Montage vidéo par Aurélien Didelot

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