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PIETRAGALLA – Interview

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M.C. PIETRAGALLA

en interview

 « Avec la danse on est dans l’humain… C’est animal, viscéral, sensible et charnel »
  
31566_MC_PietragallaMarie-Claude Pietragalla

« Avec la danse on est dans l’humain… C’est animal, viscéral, sensible et charnel »


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Morgane L : « La Tentation d’Eve »…
Marie-Claude Pietragalla : J’avais envie de faire un spectacle sur la femme et sur son histoire à travers les âges. J’ai voulu pour cela remonter jusqu’à la 1ère femme, Eve, et à travers des figures emblématiques, des archétypes très forts, dérouler cette évolution en traitant l’énergie féminine et l’éternel féminin qui se dégage depuis la nuit des temps, en travaillant sur le féminin de l’Etre…

Seule en scène ?
C’était intéressant de se retrouver seule face au public et de voir comment on gère l’espace, l’énergie et le temps, parce qu’un spectacle « seule »  ne se découpe pas de la même façon que quand on est plusieurs sur scène…
C’est très millimétré. J’ai beaucoup de changements de costumes par exemple donc tout est très très très précis sur scène et en coulisses !

Du drame ou du loufoque ?
J’avais envie de traiter des personnages forts et dramatiques mais certains autres drôles, burlesques, comiques car c’est vrai que l’Etre humain n’est pas linéaire.
La Femme des années ’60, j’ai voulu la décrire comme la femme un peu « pub » ! On l’astreignait dans des tâches ménagères mais on lui mettait une cage dorée en lui donnant toute la technologie domestique qui allait avec…
Et finalement on s’aperçoit que ce n’est pas ça le bonheur et qu’elle pète les plombs ! Et la Femme du 21ème siècle, la working-girl, n’en est pas loin non plus ! (rires)

Mixité des genres…
Je trouve que c’est intéressant de pouvoir mélanger des artistes qui viennent d’horizons différents, tout en trouvant une unité globale à la compagnie. Dans « La Tentation d’Eve », il y a aussi tout un travail de la marionnette qui symbolise un peu une petite conscience, un dialogue avec soi-même… mais aussi un travail de manipulation de masques, de détournement d’objets et je trouverais ça dommage de se priver de toutes ces techniques, de ces outils qui aident à raconter l’histoire. En France, on sectorise encore un peu trop !

Danseuse et chorégraphe…
J’ai eu la chance quand j’étais à l’Opéra, de travailler avec beaucoup de créateurs contemporains qui demandaient beaucoup de créativité. J’avais presque l’impression de créer moi-même mon propre personnage et très vite ça m’a donné l’envie de créer mon propre langage. J’ai voulu m’investir pleinement dans le répertoire classique mais
j’ai senti que j’avais envie d’apporter mon univers.

« Le Lac des Cygnes »…
Toutes celles qui l’ont interprété ont dû travailler sur le duel intérieur, sur la métamorphose entre le cygne blanc et le cygne noir… Souvent on est de tempérament plus l’un ou plus l’autre et on a un travail à faire sur l’autre. « Black Swan » est un film magnifique, l’interprétation de Nathalie Portman est géniale et ça montre aussi cette espèce de violence physique et morale qu’il peut y avoir dans la danse classique et qu’on ne s’imagine pas forcément… Ce n’est pas un univers sucré et doucereux !

Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel

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