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INTERVIEW

Cyril Etesse et Antony Vincent en interview

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Après avoir fait ses armes seul en scène à travers trois spectacles ces vingt dernières années, le marseillais Cyril Etesse a choisi d’abandonner ses habitudes de célibataire pour s’aventurer dans le bonheur de la vie – de tournée – à deux… Accompagné du sculptural Antony Vincent, l’humoriste qui avait pris son courage à deux mains pour rendre hommage à Louis de Funès dans l’émission « On n’demande qu’à en rire » a cette fois-ci eu celui d’en faire autant mais dans une entière comédie imaginée et écrite par lui ! Sous les traits d’un président de la République au plus bas dans les sondages s’offrant les services d’un jeune conseiller en communication, Cyril Etesse, à grand renfort de mimes, de gestes et de bruitages, a su concevoir un rôle dans lequel le monstre sacré de la comédie aurait pu se glisser en un claquement de doigt…

Antony Vincent & Cyril Etesse dans « Les pieds nus dans la neige »

Six-Fours-les-Plages / 30 novembre


« J’ai parfois eu l’impression que c’était lui qui me soufflait les répliques ! »


Morgane Las Dit Peisson : Les pieds nus dans la neige est ta 1ère pièce… 

Cyril Etesse : Je ne me suis pas lassé du one-man puisque je joue d’ailleurs toujours en solo mais c’est vrai qu’après avoir passé pas mal d’années seul sur les routes, ça fait du bien d’avoir un partenaire de jeu… Parfois, tu doutes, tu es fatigué, tu n’as plus envie, il y a des soirs avec, des soirs sans et malheureusement, ce sont des sentiments que tu ne peux partager avec personne… En one, tu te nourris de la chaleur et des réactions du public mais une fois sorti de scène, tu replonges dans une certaine solitude et je crois que c’est une des raisons qui m’ont inconsciemment poussé à écrire une pièce à deux personnages.

Un hommage à De Funès…

Cyril : Cette pièce a été longtemps en cogitation… Étant passionné par de Funès, l’idée de l’incarner et de l’imiter m’a toujours un peu traversé l’esprit mais je tenais à attendre d’avoir une idée suffisamment originale…  

Une idée séduisante…

Antony Vincent : On se connaît depuis bientôt une dizaine d’années avec Cyril, j’aime son travail donc il y avait peu de chance que sa pièce ne me plaise pas ! (rires) Et puis ça m’a intéressé de découvrir un peu plus qui était Louis de Funès… Comme beaucoup de gens j’avais vu ses films les plus cultes mais Les pieds nus dans la neige m’a poussé à approfondir mes connaissances tant sur l’homme que sur le comédien ! Il était un paradoxe à lui tout seul car certes il était dans le surjeu mais avec une telle sincérité et un tel naturel qu’aucun de ses personnages ne sonnait faux !

Un parcours atypique…

Cyril : C’est vrai qu’il a eu un parcours extraordinaire ! Il n’a jamais rien lâché et a enchaîné les petits rôles jusqu’à ce qu’il explose dans les années 60 alors qu’il avait déjà une cinquantaine d’années ! À partir de là, il a connu succès sur succès… La grande force de de Funès c’est d’avoir inventé un personnage intemporel qui rassemble autant les bons que les mauvais côtés de l’être humain ! (rires) Il incarne en général un « gentil méchant » irascible, antipathique, insupportable et doté de tous les défauts du monde mais qui, malgré l’exagération, ressemble au français moyen ! (rires) Et surtout, il est attachant et excessivement drôle ! Son jeu est le fruit de plein de trouvailles, il ne ressemble à aucun autre et pourtant, il est toujours juste, maîtrisé et millimétré.

Une évocation de De Funès mais pas d’adaptation…

Cyril : Exactement ! Je voulais écrire une comédie à deux personnages sans pour autant tomber dans les thématiques habituelles du couple alors je me suis tourné vers la politique. J’ai eu l’idée de mettre en scène un président de la République à l’impopularité aussi croissante que sa folie… (rires) Puis l’évocation de Funès s’est dessinée peu à peu, naturellement, sûrement parce qu’inconsciemment, j’avais envie de l’incarner…

Ce n’est pas la première fois que tu adoptes les mimiques du comédien…

Cyril : On m’a toujours un peu comparé – toutes proportions gardées – à Louis de Funès mais j’ai eu du mal à l’assumer parce qu’il est mon idole et surtout un emblème du cinéma français ! Avec le recul et la maturité, j’ai réussi à percevoir ce qui apparaissait pour certains comme une filiation à cause de mon côté un peu speed ! Sans m’en rendre compte, je pense que je me suis nourri, enfant, de son jeu et que je l’ai infusé dans le mien… L’imiter serait impossible je pense, mais j’aime l’idée de lui rendre hommage en faisant penser à lui à ma façon…

Une comédie qu’il aurait pu jouer…

Cyril : C’est ce à quoi j’aspirais en créant Les pieds nus dans la neige, une partition qu’il aurait pu s’approprier s’il avait encore été en vie… D’ailleurs, c’est amusant mais j’ai parfois eu l’impression que c’était lui qui me soufflait les répliques tant les mots se matérialisaient avec sa voix dans mon esprit… Du coup, c’est plein de références et de petits clins d’oeil à La grande vadrouille, à Oscar ou encore à Fantomas.

Un personnage fort au sein d’un duo…

Cyril : Ses duos avec Bourvil, Gabin, Montand, Préboist ou Galabru fonctionnaient à merveille car ils n’étaient jamais déséquilibrés. Ces partenaires de jeu lui offraient des répliques succulentes sans pour autant se retrouver écrasés face à ce génie comique ! En toute humilité, j’ai essayé de m’en inspirer pour créer un nouveau tandem dans une histoire originale… 

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson au Musée Louis de Funès de St Raphaël à l’occasion du Festival du Rire • Photos Thomas Braut


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Interview parue dans les éditions n°408 #1, #2, #3 et #4 de novembre 2019

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