CINÉMA

Comme une louve au cinéma : Une mère, trois enfants, un combat

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Comme une louve de Caroline Glorion

cinéma / drame 

  • sortie nationale le 20 septembre 2023
  • De Caroline Glorion
  • Avec Mathilde La Musse, Sandrine Bonnaire, Sarah Suco, François Morel…

 


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Comme une louve : Son seul crime est d’être seule et pauvre

Décidément, la rentrée cinématographique française est placée à l’aune du film social sur fond de famille déchirée et/ou à reconstruire. Après Toni en famille – en salle depuis le 06 septembre – et en même temps que La Petite de Guillaume Nicloux, sortira Comme une Louve le 20 septembre prochain. Dans ce film poignant, Mathilde La Musse incarne une mère de trois jeunes enfants, célibataire et précaire, en prise avec les services sociaux.

Déjà dans le viseur d’une assistante sociale, Lili se retrouve confrontée à la protection de l’enfance lorsque son fils aîné revient de l’école le visage tuméfié par un œil au beurre noir. Les enfants sont alors retirés à leur mère qui – passés le découragement et la résignation de ne jamais les retrouver – se lance dans une bataille administrative et judiciaire pour faire valoir ses droits, et surtout, récupérer sa progéniture. Aidée par une forte solidarité féminine, sa pugnace avocate Maître Clerc – incarnée par la charismatique Sarah Suco – en premier lieu, et sa colocataire dite « marginale », elle affronte une machine administrative qui se veut « garante du bien-être des enfants », lui déniant cette responsabilité de mère.

 

 

Réaliste face à la froideur des procédures ordonnées par le juge pour enfants (François Morel, loin de ses facéties comiques habituelles) et par l’assistante sociale (Sandrine Bonnaire en madame loyale), ce film bouleversant – quand Maître Clerc plaide pour sa cliente les larmes aux yeux – remue une foule de sentiments contradictoires. Chacune des parties estimant se battre pour une juste cause : extraire les enfants d’un foyer jugé précaire et inadapté ou les garder dans le giron de l’amour de leur mère, meilleur rempart contre les difficultés du monde. Cette importante nuance en fait un film vrai, qui ne caricature pas, qui n’infantilise pas et qui ne se veut pas non plus un électrochoc pour faire « réfléchir le public », selon sa réalisatrice.

Caroline Glorion – grand reporter pour des magazines comme Résistance ou Envoyé Spécial et réalisatrice de films et documentaires dont les sujets maîtres sont les problèmes sociaux, la misère du quotidien, la précarité, la maladie et l’engagement – est une narratrice « des histoires vraies ».  Elle s’inspire ici du parcours d’une femme qu’elle a rencontrée dans l’association ATD Quart Monde – dont elle est très proche – et qu’elle place comme le porte voix de très – trop – nombreux drames vécus par ces familles, et souvent par des femmes isolées. Indignée, la réalisatrice n’en veut pas moins montrer la combativité de cette femme, poussée par cet amour maternel irrationnel, impalpable et surtout non quantifiable face à des instances publiques qui demandent « du concret ».

Mathilde La Musse endosse avec brio le rôle de cette mère qui, en plus de son combat extérieur, est en proie à un profond désarroi et à un désir de liberté, tout à la fois. Sans faste, la comédienne joue juste et sensible.

À voir… le coeur bien accroché !

© Claire Thiebaut pour Le Mensuel / Photo DR / septembre 2023

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