CONCERT
Cock Robin en interview pour son nouvel album « Homo Alien » et le festival Le Chien Rouge !
« J’ai eu besoin de prendre mon temps pour retrouver cet équilibre qui avait plu au public… »
L’édition 2021 du Chien Rouge risque fort d’être une fois encore un excellent cru ! Gratuit et se déroulant sur 3 soirées(du 16 au 18 juillet), ce festival offert – comme chaque année depuis sa création en 2010 – aux participants par la ville du Cannet-des-Maures promet en effet d’attirer tous les regards grâce à une programmation dense et exclusivement musicale. Pop, rock, new wave, folk, blues ou celtique, tous les styles (ou presque) s’alterneront sur cette scène nichée en plein cœur du Var avec, en tête d’affiche, un groupe américain célèbre depuis les années 80 : Cock Robin, qui se produira le samedi 17 juillet !
Amoureux de notre pays qu’il a choisi pour terre d’adoption, le chanteur – Peter Kingsbury – qui vit à Paris a d’ailleurs jeté son dévolu – après l’arrêt d’Anna LaCazio – sur une chanteuse française répondant au nom Coralie Vuillemin pour poursuivre l’aventure du groupe. Ensemble, ils ont composé les titres d’Homo Alien, le nouvel album de Cock Robin qui sortira normalement en septembre et se produisent également sur scène dans des shows où ils présentent leurs nouveaux titres mais aussi de plus anciens afin de plaire à un public multigénérationnel…
🎟️ Cock Robin en concert au festival Le Chien Rouge au Cannet-des-Maures le 17 juillet 2021 à 21h30 • GRATUIT • SANS Pass Sanitaire • ouverture des portes à 19h, début des concerts à 20h. La jauge restera limitée à moins de 1000 personnes par soir afin que le pass sanitaire ne soit pas exigé.
🎟️ Le groupe se produira également le 05 août 2021 au Théâtre de la Mer à Sainte-Maxime. Billetterie ici !
Delphine Goby O’Brien : Savoir que tu peux rejouer sur scène doit te réjouir…
Peter Kingsbury : Je me sens vraiment bien à l’idée de retrouver le public ! J’ai hâte de remonter sur scène et de faire de la musique ! On s’est beaucoup préparé, on a travaillé un nouveau show, de nouvelles chansons et avec le groupe, on se sent prêt ! Et puis, je ne vais pas me plaindre car je dois avoir une bonne étoile ! J’ai un tempérament qui me permet de trouver du plaisir dans tout et de voir le meilleur côté des choses…
Ces périodes de confinements successifs t’ont permis de travailler sur un nouvel album qui sortira en septembre, Homo Alien…
Ça n’a pas été évident de se retrouver physiquement avec les musiciens car je vis sur Paris et eux à Obernai en Alsace, près de Strasbourg mais, malgré tout, ça ne m’a pas empêché d’écrire le nouvel album et j’en suis très heureux ! Nous avons ensuite fait les arrangements ensemble et maintenant, il n’y a plus qu’à le sortir pour qu’il rencontre le public et qu’on puisse le jouer en live !
Un 7ème album qui arrive 5 ans après Chinese driver…
Entre les deux, j’ai fait pas mal d’autres choses et surtout, je n’étais pas prêt tout de suite à ressortir un album quand j’ai rencontré CoralieVuillemin… C’était une période un peu difficile pour moi autant personnellement que professionnellement… Anna LaCazio venait de quitter le groupe au moment où j’ai rencontré Coralie mais j’essayais tout de même de la garder à tout prix avec nous pour les tournées car on s’apprécie énormément. Mais dans les faits, ce n’était pas vraiment réalisable à cause de la distance entre la France et la Californie où elle vit. Je me suis demandé si j’allais continuer avec Cock Robin sans Anna, je me suis posé énormément de questions et puis, finalement, j’y ai mis tellement d’énergie, de temps et d’amour que la réponse s’est imposée…
Voir partir la personne avec qui tu avais fondé le groupe n’a pas dû être facile…
On s’est toujours considéré comme un groupe mais dans les faits, on était un duo donc je n’étais vraiment pas certain de réussir à reproduire sans elle et avec une nouvelle personne, l’esprit et le son que nous avions… J’ai eu besoin de prendre mon temps pour retrouver cet équilibre qui avait plu au public.
Un long travail solitaire en studio donc avant de pouvoir retrouver le plaisir de la scène…
Je crois que si je pouvais me passer d’entrer dans un studio d’enregistrement, ça m’irait parfaitement ! (rires) Ma seule véritable motivation est de faire de la musique, d’exercer mes cordes vocales et d’être face au public pour lui donner le sourire et essayer de le faire entrer dans nos chansons. Ces dernières années, j’ai compris que si tu n’éprouves pas de plaisir à jouer, c’est que quelque chose ne tourne pas rond ! En musique, il faut qu’il y ait de l’enthousiasme !
Tu sembles toujours aussi heureux quand tu joues…
Complètement ! (rires) Je suis toujours heureux de trouver la bonne ligne de basse avec le bon rythme de batterie ! Ce genre de truc peut me transporter littéralement ! Et puis, il y a les voix… J’adore cette partie-là du travail. Enregistrer la voix de Coralie était, à mes yeux, une sorte de « mission » ! (rires) Je voulais que ça ressorte le plus joliment possible car elle a fait énormément de travail de recherche et d’écoute afin de comprendre vers quoi je voulais qu’elle tende. Ça n’a pas été évident pour elle, je crois qu’elle n’était même pas née au début de Cock Robin ! (rires) Mais elle a été vraiment super ! D’ailleurs je suis toujours épaté de savoir que des jeunes écoutent et aiment bien ce qu’on faisait il y a plus de 30 ans, comme Just around the corner !
Tu rejoues de la basse sur le nouvel album…
Oui, j’ai étudié la musique à l’université, j’ai découvert que ma voix pouvait offrir quelque chose d’intéressant et puis je me suis passionné pour le piano ! Je joue et je compose avec lui, c’est un vieil ami très cher que je ne pourrais jamais abandonner même si, de temps en temps en effet, j’aime bien faire un peu de basse, ça me change et ça m’amuse !
Tu composes et tu écris…
Je fais les deux mais sans ordre préétabli ! Ça dépend de mon humeur, de mon inspiration. Parfois, comme pour Bodies on a bed sheet, c’est un fait réel (dans ce cas un article sur un meurtre) qui me fait venir un mot en tête et de fil en aiguille, une phrase apparaît puis une autre, puis un rythme, puis une mélodie… Parfois, ça peut aller très vite et parfois, ça peut prendre des jours voire des semaines pour trouver la combinaison parfaite ! Il n’y a pas de règle de « fabrication », c’est ce qui rend ce travail si exaspérant parfois et si passionnant tout le temps ! (rires)
Si tu avais à choisir entre écrire, jouer, chanter ?
Je me plais à penser que je pourrais écrire jusqu’à mes vieux jours ! Car écrire des chansons, même vieux et mal en point physiquement, tu peux le faire… En tous cas sur le papier ! (rires) Parce qu’écrire, même si les gens ne se l’imaginent pas, ça exige de bosser régulièrement, un peu comme un sportif qui s’entraîne…
Je me souviens avoir été impressionné par Jean-Jacques Goldman quand je l’ai rencontré car il a toujours pris ça très au sérieux. Écrire une chanson n’a jamais été une blague pour lui et grâce à ça, il n’a fait que s’améliorer en permanence, même une fois arrivé au sommet ! Quand je vois ce que David Bowie a produit vers la fin de sa vie alors qu’il était malade… C’était pourtant un artiste génial mais à un moment, je crois qu’il faut admettre quand il est temps de s’arrêter…
Évidemment, j’aimerais tout continuer jusqu’à la fin de ma vie et n’avoir à jamais faire ce choix mais je sais que ma voix, un jour, ne sera plus la même alors une décision s’imposera… Avec un peu de chance, je serais toujours capable de créer et quelqu’un de plus jeune et plus en forme que moi chantera mes chansons ! (rires)
Le 17 juillet on te verra en concert, au festival Le Chien Rouge…
Venir sur un festival en plein air, c’est complètement différent d’un concert rien qu’à toi, en salle et avec des gens qui sont spécialement venus te voir jouer ! En festival, tu dois les accrocher et les séduire rapidement ou ils partiront se prendre une bière en attendant le groupe d’après ! (rires) Tu as intérêt à être bien dans tes pompes et à tout donner dès que tu rentres sur scène, c’est un exercice hyper particulier mais vivifiant !
Les chansons sont donc en anglais et en français désormais ?
Elles sont toutes en anglais… Je ne comprends pas pourquoi Coralie refuse d’écrire en français, c’est fou ! Moi si je pouvais, je le ferais ! (rires)Elle est très douée pourtant… Elle a co-écrit 3 chansons sur le disque et je crois que ce sont mes préférées ! C’est d’ailleurs l’une d’elle qui a donné son titre à l’album : Home Alien…
Homo Alien…
Ce n’était pas un titre en tant que tel mais des paroles d’une chanson écrite par Coralie et j’ai flashé dessus ! Ça fait évidemment référence à nos origines, à nous les homos sapiens, mais aussi à notre avenir puisqu’elle a imaginé une conversation – sur la violence des hommes – avec un Alien rencontré pendant un voyage. J’ai trouvé très sympa cette idée d’échange surréaliste…
Un album qui va aborder différentes thématiques…
Absolument ! L’une de mes chansons préférées, par exemple, s’intitule Let us know where you are ? J’avais trouvé ces mots dans le journal et en les lisant, ça m’a fait tilt ! Mon frère n’avait qu’un an de plus que moi mais il est déjà mort et ce, dans d’atroces souffrances… Ces quelques petits mots m’ont donné l’idée de parler de lui de la plus belle manière qui soit… Mais Homo Alien ne parle pas que d’extraterrestres, de violence et de mort, rassurez-vous ! (rires) J’aime toujours autant aborder plein de sujets différents car c’est ce que j’ai toujours apprécié dans les disques des artistes qui m’ont attiré comme Joni Mitchell ou le maître en la matière, Bob Dylan ! J’adore l’idée d’offrir un petit paquet cadeau avec plein de pensées à l’intérieur !
Tu as aujourd’hui fait le choix de vivre en France…
J’ai commencé à venir en France en 1991 pour 3 mois… Puis 6… Je vivais à moitié ici et à moitié aux États-Unis. J’avais vraiment de la chance de pouvoir faire ça ! J’avais de l’argent de côté, j’étais libre, pas marié et sans enfant donc je pouvais me le permettre à l’époque… Quand il a fallu faire un choix, la France s’est imposée car vivre dans ce pays m’a apporté des tonnes de de belles choses !
Aucune envie de retourner aux États-Unis ?
Non, pas du tout ! (rires) Tu sais, je suis parti au moment de papa Bush pendant la 1ère guerre du Golfe… J’avais besoin de m’en aller loin de tout ça, de ce pays qui prend trop facilement les armes… J’avais d’ailleurs beaucoup manifesté contre la guerre au Viêt Nam, c’était un de mes passe-temps favoris à l’Université ! Alors avoir vu, même de loin, les 4 années sous Donald Trump, ça m’a définitivement vacciné de mon pays d’origine ! Je ne veux définitivement plus aller vivre là-bas, j’y retourne seulement pour voir mes amis de temps en temps ! Ce n’est pas que Trump le problème, c’est aussi tous les béni-oui-oui qui gravitent autour… Et j’ai bien peur que ce soit sans issue !
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