CINÉMA
« Un hiver à Sokcho » au cinéma : Roschdy Zem et Bella Kim à la recherche de leur passé
Un hiver à Sokcho de Kowa Kamura
cinéma / drame
- sortie nationale le 08 janvier 2025 / 1h45
- de Kowa Kamura
interview de Roschdy Zem ici !
Un hiver à Sokcho avec Roschdy Zem : Un film doux et cotonneux
Adapté du roman éponyme paru en 2016 et récompensé de plusieurs prix, Un hiver à Sokcho, premier film de Kowa Kamura, nous charme par la douceur de sa réalisation et la puissance de son propos.
Soo-Ha, jeune femme de 23 ans partage sa vie entre son boulot dans une pension hôtelière, des moments avec sa mère, vendeuse sur les marchés et une relation agréable avec son petit ami. Le quotidien s’écoule au long cours dans la ville de Sokcho qui s’apprête à accueillir l’hiver et à ralentir la cadence. C’est alors qu’un mystérieux dessinateur français vient s’installer dans le petit hôtel pour trouver l’inspiration de son prochain ouvrage. Discret et taiseux, il bouleverse néanmoins la paisible existence de Soo-Ha qui n’a jamais connu son père, lui aussi français, et qui voit dans l’arrivée de cet homme énigmatique, le signe qu’il est temps pour elle d’explorer son passé et son enfance. Un film sensible à l’esthétique léchée, à découvrir à partir du 08 janvier 2025 en salles.
Le roman éponyme avait déjà grandement attiré l’intérêt du public et des critiques littéraires en France et en Suisse. Dans son premier ouvrage, la franco-coréenne Elisa Shua Dusapin cultivait le pouvoir et le poids des non-dits, des actes inachevés et des secrets personnels profondément ensevelis. S’y ajoutent des questionnements intimes autour de la double nationalité, que l’auteure partage avec son héroïne Soo-Ha. Le réalisateur Koya Kamura lui aussi binational – franco-japonais – apporte sa pierre à l’édifice, tandis que le deuxième héros – Roschdy Zem – distille ses influences franco-marocaines pour un film qui n’en finit plus de faire dialoguer les héritages.
Douces et cotonneuses, les images enveloppent des personnages qui s’observent silencieusement et parlent dans des murmures pour, finalement, faire jaillir ce qu’ils n’arrivent pas à se dire simplement. On sent dans chacun d’eux des blessures profondes du passé, qu’ils ont tenté de dissimuler, mais qui reviennent comme un boomerang lors de cette rencontre impromptue.
© Claire Thiebaut pour Le Mensuel / photo Offshore
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