COUPS DE COEUR

Christelle Chollet en interview pour son spectacle Reconditionnée au Broc et à Toulon

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« La folie est essentielle dans ce métier ! » Christelle Chollet

 


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Varoise de cœur depuis sa rencontre avec le metteur en scène Rémy Caccia – qui endosse à la fois les rôles de mari, de meilleur ami et d’associé -, l’énergique Christelle Chollet prend toujours autant de plaisir à passer par nos terres sudistes. De retour avec un 6ème spectacle intitulée Reconditionnée, l’artiste réussit à relever ce pari un peu fou de se réinventer sur scène tout en conservant ce que le public adore d’elle depuis 20 ans maintenant ! Car aller voir un de ses spectacles, c’est aller voir du « Chollet »… Hybrides, riches et sans compromis, ses créations sont fidèles à sa personnalité et à ses multiples talents. Comme « choisir » signifierait « renoncer », elle prend tous ses atouts et nous les offre sur scène : humour, piano, danse, chant et personnages sont donc au rendez-vous. Démontant naturellement les a priori, la tornade créative prouve une fois encore que l’on peut tout réussir à condition d’être sincère et de travailler (énormément)…

 

 


 

 

Christelle Chollet en interview pour son spectacle Reconditionnée

interview / spectacle / humour / one-man / music-hall

 

 


 

 

 

Morgane Las Dit Peisson : Occupée sur les planches avec Reconditionnée mais aussi à la production… 

Christelle Chollet : Oui on est à fond dans notre Théâtre de la Tour Eiffel et en plus, en ce moment, on a décidé de ressortir et de produire le spectacle de Roger Louret, Les Années Twist. Ça me tenait à cœur car je l’ai joué pendant six ans. En arrivant à Paris, j’ai intégré cette compagnie-là et j’y ai fait toutes mes classes. C’est un peu grâce à Roger que je suis ce que je suis aujourd’hui… Il m’a appris que la folie était essentielle dans ce métier, qu’il n’y avait pas de barrière et que tout était possible ! Que si on avait envie de chanter, de jouer la comédie, de danser et de faire des claquettes en même temps, tout en marchant sur la tête, il fallait le faire et n’écouter personne ! 

Comme Roger nous a quittés l’année dernière, on s’est dit avec Rémi que le plus bel hommage qu’on pouvait lui rendre, c’était de redonner vie à ce spectacle. C’est un petit barnum avec 11 personnes sur scène et à côté de ça, on accueille des créations, des lectures et on recherche des nouveautés… Ça prend du temps de s’occuper d’un théâtre mais c’est hyper stimulant !

 

 

De retour dans le sud, « chez toi »…

On est heureux de revenir à la maison car il n’y a rien de mieux que de jouer chez soi ! Que ce soit à Toulouse ou à Toulon, je me sens bien, j’y ai mes petites habitudes, j’y retrouve des gens que j’aime… Et en même temps, ça ajoute une légère pression ! Même si je veux être au top partout où je joue, j’admets qu’en connaissant intimement une partie du public, j’ai encore moins envie de décevoir. En revanche, l’avantage de la scène c’est que dès que tu es dessus, tu ne calcules plus rien ! Tu ne penses plus « normalement », tu fonces, tu lâches tout, tu ne t’économises pas. En spectacle, tu dois être à 200%, tu dois dépenser toute ton énergie et ton cerveau ne doit se consacrer qu’à ça ! C’est exactement comme si tu faisais une performance sportive… 

 

Toi qui es toujours à fond, tu avais vraiment besoin d’être Reconditionnée ? 

Ce mot collait bien à ma longue carrière ! (rires) Et puis, c’est un terme plutôt positif qui correspond à l’époque. Il donne un peu d’espoir en proposant une nouvelle façon de faire les choses, d’envisager la consommation mais c’était aussi une façon à moi de dire qu’au 6ème spectacle, « on fait du neuf avec du Chollet » ! (rires) Je propose évidemment mon style de spectacle habituel avec de la chanson, des musiciens, de l’humour et de l’énergie mais il était essentiel que je me réinvente autant pour moi que pour les spectateurs. D’ailleurs, Reconditionnée est le spectacle le plus piquant et le plus grinçant que j’aie fait.

 

 

Ton public te connaît par cœur, comment l’épater encore ?

C’est exactement la question que je me suis posée et j’ai réalisé que ce que j’avais le moins exploré jusqu’à présent, c’était les personnages. Grâce à eux, c’est tout un champ des possibles qui s’est ouvert à moi car ils ont chacun leur univers, leur histoire, leur façon de s’exprimer. Là, ils se succèdent et honnêtement, en tant que comédienne, je m’éclate à les alterner ! Jusqu’à présent, les gens n’avaient pas encore vu ça de moi. 

 

Une galerie de portraits…

Il y a Nabilou l’influenceuse à qui je peux faire dire (et faire faire) n’importe quoi. Elle n’a pas de limite dans la bêtise, dans la folie, dans l’impudeur donc elle est géniale à interpréter ! Il y a un taureau aussi – Ferdinand – car à force d’observer mon chien Jean-Michel, je me suis demandé ce qu’il pouvait bien penser de nous quand il nous scrute. Avec Rémy Caccia (mon mari), on s’est dit que ça pouvait être intéressant d’avoir une vision animale de l’humain… Et puis, c’était l’occasion de chanter La corrida de Cabrel que j’adore ! On a un métier « reconditionné » : la love coach qui remplace l’ancienne agence matrimoniale et qui nous rappelle à quel point on manque sérieusement de confiance en nous avec nos coachs en rangement, en réseaux sociaux ou en relooking… Et puis on a aussi la fameuse prof de musique, Madame Crampette, qui rend leurs copies à Vitaa et Slimane, à Jul et à Vianney…

 

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photos droits réservés / février 2024

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