INTERVIEW
Chimène Badi et Julie Zenatti en interview
Arpentant habituellement la scène en solitaire, Julie Zenatti et Chimène Badi n’ont pas résisté à l’envie de prolonger le plaisir du duo qu’elles avaient alors formé pour entonner Zina… En tournée avec le projet Méditerranéennes, les deux jeunes femmes aux voix puissantes ont décidé de mettre leur amitié et leur talent au service d’un concert qui rappelle combien nos différences nous rapprochent…
« MÉDITERRANÉENNES » PAR JULIE ZENATTI & CHIMÈNE BADI
à Lorgues le 27 octobre • à Marseille le 12 janvier • à St Martin de Crau le 09 mars • à Marignane le 10 mars
« On a les mêmes valeurs et les mêmes principes… »
Morgane Las Dit Peisson : La tournée Méditerranéennes a débuté…
Chimène Badi : C’est un véritable plaisir de se retrouver toutes les deux avec Julie car plus on enchaîne les dates, plus on s’éclate ! On aime notre spectacle, notre équipe, ce que l’on chante et on adore par-dessus tout retrouver le public ! Ce serait indécent de se plaindre tant on vit de chouettes moments ! (rires)
Julie Zenatti : Et, bien qu’on apprécie sincèrement toutes les régions de France qui nous accueillent, il faut avouer que passer par le sud, avec cette tournée en particulier, revêt une dimension assez spéciale… On a joué dans le nord et c’était génial mais Méditerranéennes se devait de fouler les terres qui bordent cette mer que l’on célèbre dans nos morceaux…
Un passage par Marseille…
Julie : Marseille en particulier est une date qui nous réjouit d’avance car elle est l’emblème même du brassage de population et de la richesse culturelle que raconte notre album… Cette ville est à mes yeux représentative de ce qu’est la France : un mélange de cultures, d’héritages, de langues, d’origines, d’histoires et de religions alors pouvoir s’y produire est une jolie récompense…
Il a fallu croiser vos emplois du temps…
Chimène : Étrangement, on s’attendait à ce que ce soit beaucoup plus compliqué que ça… (rires) Tout s’est mis en place assez naturellement, sans grande complication, comme si tout était écrit d’avance… Je ne sais pas si on le doit à la chance, au destin ou tout simplement au désir qu’on éprouvait à monter ce projet, mais tout s’est passé comme on le souhaitait !
Julie : À Paris, pour la première au Bataclan, on a eu la chance d’avoir sur scène plusieurs des artistes qui ont participé à ce projet car ça leur tenait vraiment à cœur de poursuivre encore un peu l’aventure en dehors du studio et tout particulièrement dans un lieu qui a tant souffert… Prôner la tolérance, la vie, le partage et l’amour de l’autre dans une salle comme celle-ci, tous ensemble, main dans la main malgré nos différentes origines, était riche de sens et d’émotions… Que ce soit Slimane, Elisa Tovati ou Claudio Capéo, tous avaient envie de nous suivre en tournée mais à treize, ça devenait assez compliqué, voire impossible, à organiser ! (rires)
Chimène : Mais bien qu’ils ne soient pas là physiquement, on sait qu’ils le sont par la pensée et qu’ils défendent eux aussi ces valeurs dès qu’ils le peuvent en reprenant pendant leurs propres tournées certains titres comme Slimane avec Mon amie la rose ou encore Nawel Ben Kraiëm avec Beautiful Tango.
Un titre s’est invité sur scène…
Julie : La Alegria est une chanson en espagnol – ou plus exactement en ladino – de Yasmin Levy que j’avais chantée toute seule avant la sortie de l’album, une sorte de bonus que j’avais offert sur ITunes… Chimène a craqué dessus !
Chimène : J’aime énormément ce morceau et d’ailleurs, il me procure une sensation très spéciale quand on la chante toutes les deux. C’est réellement un moment de grâce pour moi dans le spectacle, un moment où je suis complètement déconnectée de tout et en symbiose totale avec Julie… Et puis, il représente aussi un défi à chaque fois car très franchement, il est hard vocalement parlant ! (rires)
Il n’y a pas qu’une union de talents…
Chimène : Si on n’était pas véritablement amies, je crois qu’il n’y aurait pas cette communion sur scène… On a les mêmes valeurs et les mêmes principes et on tient sincèrement l’une à l’autre du coup, parfois c’est l’osmose totale et parfois ça pète mais c’est ce qui scelle les plus profondes amitiés. On se dit ce qu’on pense sans s’en tenir rigueur, il n’y a pas beaucoup de gens sur terre avec qui on peut faire ça…
© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson à Sanary sur Mer pour le festival Sanary sous les Étoiles • Photos droits réservés
Interview parue dans les éditions n°396 #1, #2 et #3 du mois d’octobre 2018
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