CINÉMA
Caroline Anglade, Nils Othenin-Girard et Bruno Chiche en interview pour le film « Maestro(s) »
« J’adore passer d’un univers à l’autre… » Caroline Anglade
Projeté en ouverture des Rencontres Cinématographiques de Cannes, Maestro(s) – le nouveau film de Bruno Chiche – a fait l’unanimité en réussissant le pari de parler à toute l’assemblée… Car bien qu’il mette en scène un père et un fils tous deux chefs d’orchestre et que de majestueux morceaux de classique jouent les guests tout au long de l’histoire, c’est bel et bien de sujets criants d’universalité dont il s’agit. Entre transmission, rivalité, admiration, rapports père-fils et relations homme-femme, il est impossible de ne pas se sentir, à un moment ou à un autre, concerné.
Caroline Anglade, Nils Othenin-Girard et Bruno Chiche pour le film « Maestro(s) »
cinéma / comédie dramatique
- 07 décembre 2022 / dans les salles de cinéma
Morgane Las Dit Peisson : Un film personnel comme Maestro(s) est un travail de longue haleine…
Bruno Chiche : On ne va pas se leurrer, il faut en moyenne 3 à 4 ans entre l’écriture, le financement, le casting, les repérages, le tournage, le montage et l’arrivée en salle… La patience est mère de toutes les vertus ! (rires) Et puis c’est vrai que Maestro(s), même s’il n’est pas autobiographique, est assez personnel et intime dans les rapports qu’entretiennent les personnages donc c’était important de prendre le temps nécessaire pour les retranscrire sans les trahir. Même si ce film ne parle pas de moi, il part de moi…
Caroline, on peut te suivre dans différents projets…
Caroline Anglade : C’est ça le plus merveilleux quand on est comédien… J’adore passer d’un univers à l’autre mais c’est ce qui est le plus compliqué à faire admettre. Quand je me suis dirigée vers ce métier, c’était justement pour aller à la rencontre d’émotions et de sentiments multiples. Je n’avais pas envie qu’on me fige dans un registre et pourtant, j’ai eu quelques difficultés à prouver que je pouvais m’extraire de la comédie. Alors me voir offrir des rôles différents comme dans Maestro(s), 38,5 quai des orfèvres ou Après le silence parce qu’un réalisateur comme Bruno a décelé autre chose en moi, c’est le bonheur ultime ! J’espère pouvoir alterner régulièrement drame et comédie et ne jamais avoir à choisir de ma vie ! (rires)
Maestro(s), une comédie humaine…
Bruno : Ce qui m’intéresse en effet c’est d’être au « spectacle » des relations humaines en filmant des scènes tantôt tendres, tantôt émouvantes et tantôt drôles. J’aime instinctivement qu’un film reflète toute la palette de ce qui peut nous arriver dans la vie mais j’aime aussi me laisser porter par l’épaisseur que peuvent amener les comédiens que j’engage. J’adore par exemple la singularité et l’intelligence de Nils ou la colère et la force que je peux déceler sur le visage angélique et souriant de Caroline…
Un comédien doit être sensible mais pas fragile…
Caroline : Le plus important, je crois, c’est la qualité d’écoute et c’est quelque chose qui m’a frappée chez Nils pendant le tournage. L’observation et l’empathie vont de pair et j’ai l’impression que quand un comédien a ça en lui, il est capable de jouer énormément de choses.
Nils Othenin-Girard : J’ai suivi le conseil du 1er réalisateur avec qui j’ai travaillé en acceptant de lâcher prise. Quand je tourne, je me donne à 100% à celui qui est derrière la caméra et j’admets que ce n’est pas à moi de juger ce que j’ai fait. S’il est satisfait, je dois l’être aussi car ce qui compte quand on est comédien, ce n’est pas de maîtriser une scène ou son image, c’est au contraire de la confier à quelqu’un qui en a une vision bien précise. On est un peu comme une pâte à modeler et il ne faut jamais l’oublier…
© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel aux Rencontres Cinématographiques de Cannes / Photos Julien Panié Vendôme Films – Orange Studio – Apollo Films – Natacha Lamblin – Yves Mayet / interview dans Le Mensuel de décembre 2022
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