INTERVIEW

Black M en interview

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Bien qu’Éternel insatisfait ne soit que son 2ème album solo, Black M est loin d’être un petit nouveau dans l’univers du rap. En compagnie du collectif Sexion d’Assaut né il y a quinze ans, l’artiste auteur-compositeur-interprète a en effet énormément oeuvré à la popularisation d’un genre musical qui ne faisait pas toujours l’unanimité il y a encore quelques années… Exigeant envers lui-même, envers sa musique mais aussi envers la forme qu’il propose au public, c’est un véritable show avec danseurs et écrans qu’il a mis sur pied pour ne pas décevoir ceux qui le suivent depuis ses premiers pas en « solitaire ». Passionné tant par la forme que par le fond, Black M a d’ailleurs développé un intérêt grandissant pour l’esthétique, la mise en scène et l’image comme le prouve son clip conçu comme un véritable court-métrage – Je suis chez moi – et le scénario du premier film – inspiré de sa vie – qu’il vient d’écrire…


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en concert à Marseille le 25 novembre 2017

 


« Il faut essayer de profiter au maximum de chaque instant… »


Morgane Las Dit Peisson : La tournée se passe tellement bien que même en plein air sous la pluie, le public reste présent…

Black M : (rires) Avant de venir jouer sous le soleil méditerranéen de Sainte Maxime cet été, je suis passé par Nyon – en Suisse – où la pluie s’est abattue sur le festival qui avait en effet lieu en plein air… Je devais chanter devant 30 000 personnes et j’étais dépité car j’étais persuadé que la plupart allaient partir avec un tel déluge ! Ça a été une surprise incroyable de voir que les gens étaient en réalité restés pour assister au concert, s’amuser et danser ! Malgré le temps, ils étaient très très chauds et ça, ça a été un magnifique cadeau !

On voit des familles entières dans tes salles…

Je n’aurais jamais cru que ça pouvait aussi bien se passer ni même que ma musique pouvait attirer autant de gens différents et de tranches d’âge différentes. Et puis, même si on essaye de faire attention, on propose un show très complet avec des musiciens et des danseurs donc ça a automatiquement un coût et malgré les difficultés que les gens peuvent connaître actuellement, ils sont présents alors je leur en suis très reconnaissant… Je réalise que j’ai une chance incroyable alors je croise les doigts pour que ça dure encore et encore car je n’en suis qu’à mon deuxième album et j’ai encore plein de beaux projets à réaliser…

Avant de te connaître en solo, le grand public t’a découvert dans Sexion d’Assaut

On a monté ce collectif il y a déjà 15 ans et même si le groupe et la cohésion existent toujours, on a tous eu besoin, à un moment, de se consacrer à des projets un peu plus personnels. On aimerait bien d’ailleurs ressortir un jour un album avec Sexion d’Assaut mais notre plus grand problème, c’est le manque de temps ! (rires) On a tous des plannings très compliqués mais on ne perd pas espoir de réussir à se retrouver…

Ces 15 années sont passées vite…

Oui, ça c’est horrible ! (rires) Le temps passe excessivement vite, on ne se voit pas vieillir et ça m’a d’ailleurs inspiré une chanson, Cheveux blancs… On se lève tous un matin en en découvrant un et même si on sait que ça doit arriver, ça fait toujours réfléchir un peu. Je ne pense pas que ce soit un problème d’avancer dans le temps, au contraire c’est une chance, mais ça pose automatiquement la question de la mort et de la perte des gens qu’on aime… C’est pour ça qu’il faut essayer de profiter au maximum de chaque instant et surtout de nos proches.

Ça ne doit pas être évident de profiter de sa famille quand on est souvent sur la route…

En effet, ce n’est pas toujours pratique mais puisque ces moments sont parfois trop rares, j’ai l’impression de les vivre plus intensément. J’essaye de profiter de l’instant présent autant quand je suis avec mes potes ou ma famille que quand je suis sur scène avec l’équipe et le public… C’est véritablement une chance de vivre de ma musique alors je kiffe un max car je sais que ça peut se terminer d’un jour à l’autre…

Sur Éternel Insatisfait on te retrouve aussi à la composition et à l’écriture…

J’ai toujours eu ce besoin d’écrire car en rap, on exprime en général ce que l’on a dans cœur et tout ce qui nous passe par la tête, c’est très personnel. Au début, avec Sexion d’Assaut, on organisait des battles sur Paris et pour se « défendre », on n’avait que notre texte et notre manière de rapper… C’est quelque chose que j’ai conservé.  

Le rap est en train d’évoluer en se mariant à d’autres genres musicaux…

C’est quelque chose de naturel qui me plaît beaucoup car je suis profondément persuadé que la musique n’a pas de limites. C’est enrichissant de piocher dans d’autres registres et plus on le fait, plus on ouvre son esprit

Tu es devenu un exemple pour certains jeunes…

Depuis mon 1er album, j’ai un peu ce rôle de grand frère ! C’est très gratifiant car c’est une certaine responsabilité même si mes messages ont toujours été positifs et que mon rap n’est pas « dur ». 

Éternel insatisfait pour de bon ?

J’ai un peu ce problème… J’ai toujours envie de plus et de mieux, alors un peu comme Usain Bolt je cours après la médaille d’or… (rires) 

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photo Fifou

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