« Attraper l’ange » avec Geneviève de Kermabon pour un nouveau souffle scénique

Attraper l’ange : Geneviève de Kermabon transforme le cirque en théâtre de l’intime

Que deviennent les circassiens quand la jeunesse s’efface et qu’ils ne peuvent plus voltiger dans les airs ou cabrioler sur la piste ? Ils deviennent « Geneviève de Kermabon » et créent des spectacles à l’expression artistique inclassable. C’est ce que l’on découvre avec Attraper l’ange de l’artiste rouquine au grand sourire qu’on connait comme acrobate et trapéziste du cirque Gruss – entre autres – depuis le tout début des années 80. Aujourd’hui plus proche des planches que des hauteurs, elle continue pourtant d’évoluer « sur la corde »… sensible. À travers une mise en scène hybride et une écriture entre témoignage, autofiction et poésie scénique, elle tisse une histoire universelle : celle de la quête de soi, quand les rêves d’enfance ne coïncident plus avec la réalité d’adulte.

Dans Attraper l’ange, à découvrir au Théâtre National de Nice les 27 et 28 mai prochains, Geneviève de Kermabon incarne Alice, une jeune fille née dans une famille d’artistes qu’elle admire avec ferveur. Elle désire suivre leur chemin, mais doit faire face à une douloureuse révélation : elle n’a ni leur talent, ni leur énergie, ni leur feu sacré. Comment alors trouver sa propre voie – ou son propre « ange » – quand on ne peut pas marcher dans les traces de ses modèles ?

Ce personnage, à la frontière du réel et de la fiction, est le fruit d’un travail de fond : plusieurs dizaines d’heures d’interviews d’artistes majeurs comme Ariane Ascaride, Catherine Hiegel ou Charles Berling nourrissent le texte et lui donnent une densité rare. Ces récits, transformés et portés à la scène, prennent vie dans un spectacle à la forme libre, émouvante et profondément incarnée.

Avec Attraper l’ange, Geneviève de Kermabon signe une œuvre inclassable, entre théâtre documentaire et confidences poétiques. Un moment suspendu au TNN, où l’on découvre que, parfois, ne pas briller comme les autres permet de révéler une lumière toute personnelle (à apprécier dès 10 ans).

© Claire Thiebaut pour Le Mensuel / Photo DR

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