INTERVIEW

Ary Abittan en interview

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Ni ses cinq ans de tournée avec À la folie – son premier spectacle – ni sa percée dans le monde du cinéma auront épuisé ses envies de scène… Depuis plus d’un an, Ary Abittan est en effet revenu avec une nouvelle partition, qui annonce la couleur dès son titre : My Story ! Lui qui excellait dans l’incarnation de personnages derrière lesquels il ne laissait que très peu de lui transpraître, s’est permis cette fois-ci de se livrer en racontant, certes édulcorée, sa propre histoire…

 

Ary Abittan dans « My Story »

à Paris du 02 au 17 novembre 2018 • à Marseille le 29 novembre 2018 • à Sanary le 30 novembre 2018 • à Monaco le 01 décembre 2018 • à Nice le 07 décembre 2019

 


« J’ai souvent l’impression que la scène m’apprend à vivre… »


Morgane Las Dit Peisson : Le festival de Ramatuelle qui vous accueille est une institution… *

ary abittan : C’est un véritable honneur que d’avoir ce festival comme étape de la tournée My Story mais j’avoue qu’au moment où l’on se parle, avant de jouer, je ressens autant de hâte que d’appréhension ! (rires) Je n’ai pas particulièrement l’habitude du plein air donc c’est excitant et un peu stressant… Quoi que ça me rappelle mes jeunes années à Sarcelles où je faisais marrer mes copains dans la cour de récré ! (rires)

Le plein air peut ajouter de l’imprévu…

C’est le charme de l’exercice, ça pimente le spectacle et ça intensifie la comédie. D’ailleurs, il n’est pas rare, quand on improvise un soir, de réutiliser cette matière pour le lendemain et petit-à-petit, de l’intégrer au one-man…

My Story a désormais plus d’un an et demi…

Oui, il a grandi sereinement et il va d’ailleurs plutôt très bien car je l’ai beaucoup joué… C’est un véritable bonheur que de pouvoir avoir la chance de jouer, jouer et rejouer, de couper, retoucher, ressentir, tester, déplacer et ajouter des paragraphes, tout ça dans le seul but de réussir à faire rire les gens…

My Story… 

Je raconte des histoires que j’arrange un peu évidemment avant de les partager avec un public en compagnie de qui je m’amuse vraiment. C’est un peu plus intéractif que le précédent, j’improvise mais la moelle de ce spectacle reste la même : ma vie.

Un spectacle bouge tout le temps, d’autant plus quand il parle d’une vie qui évolue sans cesse…

Exactement ! Ce que je vis aujourd’hui n’est pas en tout point identique à ce que je vivais il y a un an et demi alors ça se ressent indéniablement dans ce spectacle dans lequel je réinjecte continuellement du nouveau « matériel »… Tout en faisant attention d’en garder pour le prochain ! (rires)

Moins de personnages dans My Story

Vu que je me suis autorisé à parler plus de moi dans My Story, les personnages se sont faits un peu plus discrets et ne m’ont donc plus autant permis de me cacher derrière eux ! (rires) Ce qui est étrange, c’est que beaucoup me disent qu’en général on se « présente » plus de cette manière sur un premier seul en scène alors que moi, j’ai eu besoin d’un peu plus de temps pour le faire. Mes personnages m’ont peut-être finalement appris pas mal de choses sur moi-même, en tous cas, ce qui est sûr, c’est qu’ils m’ont fait vibrer, m’ont fait rire mais aussi fait peur… Ils sont ce que j’aurais voulu être ou surtout ne pas être mais quelque part, ils sortent de moi donc ne me sont pas totalement étrangers…

Un spectacle qui part de l’enfance ?

Oui, il évoque un peu toutes les périodes de mon existence, plus ou moins de façon chronologique et son fil conducteur, c’est réellement l’authenticité… Ça peut sembler curieux mais j’ai souvent l’impression que la scène m’apprend à vivre…

© * Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson  pendant le Festival de Ramatuelle avant la représentation • Photos droits réservés


Interview parue dans les éditions n°397 #1, #2 et #3 du mois de novembre 2018

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