INTERVIEW

Ary Abittan en interview

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Même si son visage est de plus en plus connu des cinéphiles, Ary Abittan n’a pas oublié les bienfaits de la scène… De « retour » avec un tout nouveau one man – My story -, le comédien n’a en réalité pas chaumé depuis la fin de sa précédente tournée. Travailleur invétéré, il a certes enchaîné les tournages pour le 7ème Art mais il a surtout pris le temps d’écrire et réécrire, de tester, de répéter et de roder ce nouveau spectacle qui lui tient profondément à coeur. Racontant sa vie, ses expériences, ses déboires et ses relations avec ses proches, l’humoriste a délibérément choisi de se mettre plus à nu que dans À la folie où ses personnages, tous plus tordants les uns que les autres, prenaient toute la place. Tout simplement lui mais toujours aussi désopilant, c’est en alliant sketchs traditionnels et stand-up que l’artiste prouve que le succès n’est jamais une raison de se reposer sur ses lauriers. Respectant trop son public pour ne pas chercher à se renouveler et à le surprendre, Ary Abittan tient à lui donner constamment le meilleur de lui-même que ce soit sur les planches ou au cinéma où il est à l’affiche, en ce mois d’avril, de À bras ouverts aux côtés de Christian Clavier. Incarnant Babik, un immigré roumain, on va le voir s’installer avec toute sa famille dans le jardin de Jean-Étienne Fougerole, un intellectuel un peu bobo sur les bords qui invite les citoyens français, dans son dernier ouvrage, à accueillir les étrangers et les gens dans le besoin chez eux jusqu’à ce qu’on lui fasse remarquer qu’il serait bien de donner l’exemple… 


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sur scène dans « MY STORY »

Au festival Performance d’Acteur de Cannes le 20 avril

À Marseille le 04 mai

À Sanary sur Mer le 05 mai

au cinéma dans « À BRAS OUVERTS » le 05 avril

 


« J’ai fait ce métier avant tout pour faire rire ma mère »


 

Morgane Las Dit Peisson : My story est un spectacle tout récent…

Ary Abittan : Oui il est encore tout jeune car je ne l’ai officiellement commencé, après les mois de rodage, que fin janvier… Honnêtement, c’est assez dingue ce qu’il se passe avec ce spectacle parce qu’il y a énormément de monde qui fait le déplacement pour le découvrir et ça rigole beaucoup dans les salles ! Je suis vraiment heureux car il est très personnel tout en étant universel, le public s’identifie, bien qu’en l’écrivant, je n’aurais jamais pu imaginer qu’autant de gens puissent être aussi sensibles à ce qui me touchait le plus…

Bien qu’il soit finalisé, il y a encore des ajustements ?

Oui et il y en aura jusqu’à sa fin… C’est vraiment le charme du spectacle vivant ! Vous savez, j’y parle de mon enfance, de mon mariage, de mon divorce, du célibat, des femmes, de mes enfants et de ma famille alors ce n’est pas une histoire inventée immuable. Au contraire, chaque jour, selon ce qu’il m’arrive, selon mon état d’esprit et selon l’interaction avec le public, ça bouge un peu, j’improvise et le lendemain, ces petits changements deviennent officiels. 

My story c’est votre vie, mais un peu romancée…

Tout à fait, je pars d’une base véridique et je la retravaille, je l’étire et je l’assaisonne pour qu’elle devienne drôle. Je me rappelle que mon grand-père me disait toujours de ne pas mentir mais d' »arranger » un peu les histoires que je racontais… (rires)

Raconter par exemple son divorce, c’est rendre drôle un moment compliqué voire douloureux…

C’est vrai mais je pense foncièrement que quand il nous arrive quelque chose dans la vie, on a toujours le choix de décider d’en rire ou d’en pleurer et moi, je me suis tourné vers la première proposition… Je ne suis évidemment pas insensible et je souffre comme tout le monde, mais j’ai tendance à tout faire pour sortir le plus rapidement possible du mal être et à relativiser… Je crois que c’est dans ma nature. Et puis, j’ai la chance, de par mon métier, d’être quelque part « condamné » à trouver l’axe amusant et positif de chaque situation.

Être caricaturé ou imité, c’est exister… Les membres de votre famille l’ont vu de la même manière ?

C’est exactement ça, ils en ont été flattés car même si je tourne un peu en dérision leurs personnalités, il n’y a jamais rien de méchant dans mes propos… Certains membres de la famille regrettent à l’inverse de ne pas être présents dans le spectacle ! (rires) C’est merveilleux de voir que ça leur plait et que, comme mon père – qui a tendance à m’interpeller au premier rang (rires) -, certains sont venus plusieurs fois. J’ai la chance d’avoir une famille formidable et des parents qui m’ont toujours soutenu…

Pourquoi vous être dirigé vers l’humour ?

Je crois que l’on choisit tous notre voie pour quelqu’un en particulier qu’on aime suffisamment pour ressentir le besoin de le rassurer… Moi j’ai fait ce métier avant tout pour faire rire ma mère et je ne pourrais même pas vous décrire la joie que j’ai éprouvée quand, à 18 ans, je jouais dans un petit cabaret et que j’ai vu son visage s’illuminer… C’était un pur bonheur !

Dans À la folie, on avait découvert votre capacité incroyable à donner vie à des personnages…

Même si j’adore incarner des rôles, My story est, à ce niveau là, très différent de À la folie… Je crois qu’à l’époque, je me cachais beaucoup derrière tous ces êtres que je créais alors que cette fois-ci, j’ai osé être profondément moi… Il y a bien sûr certains de mes proches qui débarquent mais ils repartent à chaque fois pour me laisser parler ! (rires) Il n’y a plus de barrière entre le public et moi…

Et en parallèle de la scène, il y a le cinéma…

C’est extraordinaire de pouvoir faire les deux ! Je me réjouis chaque jour de la chance que j’ai ! Après le succès de Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?, le plus dur c’est d’apprendre à dire non car on reçoit beaucoup plus de propositions mais surtout, c’est d’être capable de faire les bons choix. À bras ouverts m’a plu à moi alors j’espère que le public sera aussi enthousiaste ! (rires)

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© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photo FIFOU

Interview parue dans Le Mensuel d’avril 2017 n°380 éditions #1 et #2

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