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INTERVIEW

Amir en interview

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Sans avoir éprouvé le besoin de marquer une pause, c’est en pleine tournée qu’Amir a décidé de travailler et sortir son 2nd album Addictions porté par le titre États d’amour qui confirme à nouveau que pop et chanson française peuvent faire un heureux mariage. Véritable suite logique du premier donc, ce nouvel opus a su s’inscrire dans la continuité tout en évitant soigneusement toute forme de répétition… Car si l’un était une présentation de l’artiste, l’autre – comme en amour ou en amitié – est le fruit d’une volonté d’aller plus loin, de se dévoiler d’avantage. À l’aise et en confiance avec un public avec qui il a tissé de forts liens, l’auteur, compositeur et interprète s’est permis d’aborder – au delà des histoires d’amour -, ses propres fragilités tout comme des sujets parfois plus sombres et douloureux…


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en concert aux NUITS 2 FRÉJUS le 02 août 2018


« C’est un cadeau du ciel… »


Morgane Las Dit Peisson : Lors de ton passage au Cannet le mois dernier, tu as pris le temps de rencontrer ton public…

Amir : De temps en temps en effet on a la chance que des rencontres s’organisent et nous permettent d’échanger plus tranquillement qu’entre deux portes. J’aime prendre le temps de discuter avec le public, de faire des photos et de recueillir ses impressions car c’est à lui que je m’adresse quand je suis sur scène ou que je sors un nouvel album comme Addictions. Et puis, j’estime que lorsque c’est possible, lui rendre une petite partie de l’amour qu’il me donne au quotidien n’est que la moindre des choses.

Le plus compliqué, c’est finalement de trouver du temps…

Oui c’est à la fois le drame et la chance de ce métier ! (rires) Si ça marche bien, le revers de la médaille est que l’on n’a plus vraiment de temps libre pour se poser, profiter des siens et accorder, justement, tout le temps qu’on aimerait à tous ces gens qui nous soutiennent… C’est peut-être le plus compliqué à gérer mais quand je vois la chance que j’ai, il est hors de question que je me plaigne ! 

Cette tournée n’a cessé de se prolonger et d’afficher salles combles…

C’est complètement dingue… À l’origine, on parlait d’une tournée de 24 dates et on en est à 100, on prévoyait deux ou trois mois sur la route alors que ça fait plus d’un an qu’on va de salle en salle, on ne savait pas si les gens allaient être présents et on la chance incroyable qu’ils remplissent chaque date… C’est un cadeau du ciel que de pouvoir chanter dans ces conditions ! Je n’aurais jamais pu ni osé l’imaginer… Tout ce qui nous arrive est aussi inattendu que magique !

J’imagine que vivre ça, t’a énormément appris…

J’ai évidemment beaucoup appris sur la partie artistique mais au delà de ça, c’est vrai que cette dernière année m’a énormément appris sur moi-même… Cette tournée est chaque jour une expérience unique, une découverte continuelle dans les quatre coins de la France et à l’étranger, c’est une aventure humaine exceptionnelle dont on ne peut ressortir indemne. Au fil des jours, ceux qui nous accompagnent deviennent comme une seconde famille et surtout, voir le public en face n’a pas de prix. La télé, la radio et les réseaux sociaux sont des outils merveilleux mais ils ne font pas le poids face à ces moments si précieux…

Et le second album, Addictions, est né dans ces conditions…

Sa conception a été très différente de celle d’Au coeur de moi car si celui-ci s’est fait dans l’attente de rencontrer un public, Addictions est clairement né pendant la tournée… On l’a peaufiné avant les concerts et on l’a composé dans le tourbus alors bien que ce ne soit pas un album de live, la tournée y a eu un rôle psychologique très important. Cette fois-ci, je savais à qui je m’adressais et j’entrais en studio rempli des émotions accumulées pendant les concerts. J’ai la sensation que ces conditions ont donné des couleurs très particulières à ce nouvel album et que ces chansons sont très en rapport avec ceux qui les écouteront…

Ce 2ème album semble avoir été presque « simple » à composer… 

On dit souvent que sortir un 2ème album quand le premier a bien focntionné est compliqué et stressant mais j’ai eu en effet l’étrange impression que ça me facilitait un peu les choses. Contrairement à Au coeur de moi où je devais avancer dans le flou et avec prudence, là je savais à qui je m’adressais et surtout j’avais la conviction que les gens qui l’attendaient étaient bienveillants… Je ne me suis pas senti attendu au tournant, j’ai au contraire trouvé que c’était un réel confort tout en étant conscient que ça restait un challenge.

Tu sembles assez serein…

Je ne voulais pas travailler dans le stress d’une deadline c’est pourquoi on a commencé à retourner en studio à peine deux semaines après que le premier album soit sorti. On voulait prendre notre temps et avancer, en effet, sereinement, petit à petit et je crois que ça se ressent à l’écoute. C’est dramatique qu’à notre époque, prendre son temps soit à ce point devenu un luxe… Ce qui est étrange, c’est qu’avoir une date de rendu des masters est à la fois quelque chose d’assassin pour l’inspiration artistique et d’essentiel pour continuer à nourrir une motivation car, quand on est artiste, on a une petite tendance à ralentir, à se laisser rêver et emporter ! (rires) Avoir quelqu’un qui nous « oblige » à faire des choix et à arrêter de retoucher sans cesse ce que l’on a écrit et composé, permet sûrement de sortir un album qui, sans ça, ne verrait peut-être jamais le jour ! (rires)

La réaction du public est celle que tu attendais ?

L’accueil du titre États d’amour, par exemple, a été très rassurant car le public n’a été ni négatif ni indifférent. Les morceaux d’Addictions abordent des sujets un peu plus larges, ont une couleur – pour certains – un peu différente et sont le fruit, parfois, de choix osés alors on n’était pas convaincu d’avoir la chance qu’ils soient autant appréciés ! Le public adhère, c’est le plus cadeau qu’il pouvait me faire…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photo Yann Orhan

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