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Alegria Bruno Darmagnac Interview
Directeur Artistique, Cirque du Soleil « Alegria »
« La volonté de Pascal Obispo était de créer une communion entre la scène et la salle »
Il est toujours passionnant de discuter avec les artistes de l’ombre qui oeuvrent en coulisses à mettre en place ce que nous voyons sur scène…
Bruno Darmagnac, directeur artistique du Cirque du Soleil fait partie de ces personnes que l’on écouterait pendant des heures !
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Morgane L. : Comment êtes-vous devenu directeur artistique au Cirque du Soleil après avoir été danseur, chorégraphe et metteur en scène ?
Bruno Darmagnac : J’ai dirigé des compagnies de danse et j’ai, assez tardivement, eu l’occasion d’apprendre à travailler avec des acrobates pour un cirque en Allemagne et ça a été une sacrée découverte ! C’est cette expérience qui m’a donné envie de postuler pour le Cirque du Soleil où les productions sont très très belles et où les qualités de travail et les exigences sont très poussées.
Comment percevez-vous la différence entre la direction d’un danseur et celle d’un acrobate ?
Les formations sont différentes, les états d’esprit sont différents… Un danseur est d’abord formé pour être dans le chorus alors qu’un acrobate, par définition, est soliste. Le travail d’un acrobate se base sur la répétition, il doit faire et refaire sans cesse le même geste jusqu’à trouver la bonne énergie pour parvenir à faire le mouvement. Il n’y a pas 36 façons de réaliser un triple saut périlleux, sinon on tombe. Les danseurs, eux, ont peut-être plus de souplesse car ils ont un répertoire de pas plus large… Ils peuvent donc s’adapter plus facilement au changement.
Votre rôle de directeur artistique consiste en quoi ?
Il y a plusieurs facettes… (rires) La 1ère et la plus importante, c’est d’être au service des artistes pour leur organiser tout ce dont ils ont besoin pour pouvoir, chaque jour, faire le meilleur spectacle possible. Alors pour ça, je coordonne plusieurs départements : les costumes, les physiothérapeutes, les régisseurs, les accessoires, les coachs d’acrobaties… Je centralise tout
ça pour être sûr que les artistes aient tout pour bien travailler et je regarde tous les jours des parties du spectacle pour pouvoir apporter des corrections. Une grande partie de mon travail consiste aussi à veiller à ce que, peu importe le nombre de fois où l’on joue ce spectacle, il soit toujours aussi vivant, frais et pétillant.
Et enfin, une autre partie consiste à m’assurer que le concept d’Alegria qui a été voulu par les créateurs il y a 17 ans demeure toujours le même.
Comment l’histoire racontée dans « Alegria » reste compréhensible de pays en pays ?
On se sert d’un langage inventé qui illustre un enchaînement visuel et c’est par ce visuel, que l’on comprend l’histoire. Ça donne une certaine poésie.
Le style du spectacle ?
Les numéros de cirque sont le noyau du spectacle et autour d’eux s’articule une mise en scène, des personnages, des costumes élaborés, des maquillages poussés, une histoire, un concept, de la musique live, du chant et de la danse. « Alegria » est un spectacle complet, un mélange de cirque fort et vif et de moments théâtraux intenses et poignants.
Un moment particulièrement émouvant ?
Peut-être la fin de la 1ère partie avec un clown pris dans une tempête de neige… Visuellement, c’est très beau mais c’est aussi extrêmement touchant… En ça, « Alegria » n’est décidément pas un cirque traditionnel…
Propos recueillis et photos par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
Montage vidéo par Aurélien Didelot Retour aux interview
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