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THOMAS DUTRONC Interview

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Thomas DUTRONC
en interview  vidéo


Interview


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Thomas DUTRONC

17 Janvier 2012 – 20h30 – La Palestre – Le Cannet – 35€
18 Janvier 2012 – 20h30 – Le Pasino – Aix en Provence – 39€
20?Mars 2012 – 20h45 – Théâtre Galli – Sanary sur Mer – 38€
20?Avril 2012 – 20h30 – Salle du Canton – Monaco – 32€

Réservations en ligne

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« Si c’est un peu multi générations c’est tant mieux ! »

Morgane L : Sur scène, on peut s’attendre à quoi ? Un concert ou un spectacle ? 
Thomas Dutronc : L’idée est de faire un truc super, un vrai spectacle pour divertir les gens, leur donner de l’émotion…
Pleins de trucs ! Je ne sais pas comment dire, c’est difficile de se vendre comme ça mais il y a souvent des tas de gens qui disent qu’ils ne s’attendaient pas à ça ! Je leur réponds : « Vous vous attendiez à ce que ce soit pourri ou que ce soit chiant ? » (rires)
L’idée est d’avoir des surprises, de casser le rythme, de partir d’un seul coup ailleurs ! Voilà… Il y a beaucoup de chansons, beaucoup d’ « instru ». On a pris beaucoup de musiciens, on est sept en tout, on a mis le paquet sur le son et la lumière aussi pour cette tournée. On a vraiment mis les moyens sur tout !

Thomas_Dutronc103Tu travailles avec la même équipe que sur le 1er album ?
Sur le premier album on était cinq, là il y a les cinq mêmes plus deux nouveaux. On a tous droit à une médaille du mérite ! (rires)
On ne sait pas nous-mêmes à quoi s’attendre à chaque concert, on ne sait pas toujours quoi dire aux gens mais en tout cas on essaye toujours de faire quelque chose d’original.

Tout se passe bien depuis le début de cette tournée ?
Ça commence bien ! Bien sûr il reste des morceaux à retoucher, à regarder encore avec un peu plus de précision mais on commence à être contents de l’ensemble. Il y a encore deux ou trois morceaux à peaufiner mais on commence à peine la tournée donc c’est normal.

Tu es perfectionniste ?
Oui, un peu perfectionniste, c’est ça… ! Tous les jours on essaye de bosser un peu un truc ou deux, on se fait des « débriefing » tous les soirs, mais avec enthousiasme…
On a tous envie de faire le mieux possible. Tous les musiciens sont hyper impliqués. Ce ne sont pas des accompagnateurs qui tapent derrière, qui pointent. Ils sont tous hyper motivés, et grâce à eux, on va faire un beau spectacle !

Vous vous connaissez tous depuis longtemps ?
Ca dépend. Il y en a que je connais depuis quinze ans, d’autres dix, d’autres sept, d’autres juste quatre. Mais ce ne sont que des gens que je connais depuis un moment quand même. Des vrais amis, tous…

Ils ont également contribué à la composition et à l’écriture ?
Oui tout le monde a participé.
D’abord il y a le côté « compo », guitare/voix on va dire. J’ai quand même collaboré avec deux ou trois copains pour faire les textes, j’ai pris une mélodie ou deux à des potes aussi et puis après, il y a le côté arrangements qui est plus difficile quand on est huit ! (rires)
Il y a un moment ou il faut quand même avancer sur des choses un peu plus précises. J’ai rebossé avec les mêmes arrangeurs que sur le premier album, dans une volonté de faire quelque chose d’un peu plus pop tout en ayant de vrais morceaux manouches au milieu.
Donc on a un album qui a onze chansons et quatre « instrumentaux » manouches qui, je pense, vont plus loin que dans le premier album même si celui-ci a moins une tonalité manouche dans son ensemble. Musicalement, je pense qu’on va un peu plus loin qu’avant.

Après le succès du 1er, tu avais l’angoisse de la sortie de ce 2ème album ?
Oui un peu… On dit qu’il ne faut pas refaire la même chose et il ne faut pas non plus trop casser ce qu’on a déjà fait. Le temps des grandes expériences révolutionnaires n’est peut-être pas encore venu quand on n’en est qu’à son deuxième disque…
On aurait pu tout faire, mais l’idée était de faire quelque chose d’un peu (mais pas complètement) différent quand même, de ne pas faire un album « bis », mais de créer un deuxième album.

Ce doit être difficile de se replonger dans la création…
Ce n’est pas facile, mais j’ai d’abord commencé par les chansons « Clint » et « Sac ado ».
J’ai voulu dans leurs textes et dans leurs ambiances musicales apporter quelque chose d’un peu plus profond, un peu plus « mûr », un peu moins axé sur les jeux de mots et la superficialité, que je revendique toujours, mais j’ai voulu commencer ce deuxième disque en allant un peu plus loin.

Tu l’as travaillé pendant combien de temps ?
On l’a bossé pendant une année ! En gros, six mois de compo et six mois d’arrangements… en gros !
Mais après on a repris un peu les deux en même temps.

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Que penses-tu de ces premières dates ?

Le premier gros rendez-vous c’était au bout de quinze dates, on faisait trois Folies-Bergères à Paris et on était complet !
Mais c’est aussi toujours le rendez-vous avec certains médias… Du coup c’est un peu plus chaud mais on s’en est très bien tirés même si les trois dates ne se ressemblaient pas trop. Il y a eu des choses très bien et peut-être aussi quelques-unes de moins bien…
Après ça, on s’est sentis un peu libérés et on s’est senti hyper bien pendant une semaine ! Après ça a commencé à retomber puisqu’on avait tendance à se déconcentrer… (rires) Mais là, on s’est reconcentrés ! Voilà, il y a des hauts et des bas, c’est comme ca… (rires)

Tu le trouves comment ce 2ème album ? Plus « joyeux » que le 1er ?
Franchement je n’en sais rien… J’ai essayé de rester dans la lignée de l’univers, faire des « instrus », des chansons différentes, des ballades, des trucs plus au deuxième degré avec plus d’humour et puis un ou deux ovnis dans le disque…
Mais j’ai essayé par contre de garder un peu la même lignée avec des choses surprenantes, de faire un vrai album et non pas une simple succession de chansons bien et moins bien. J’ai voulu que chaque chanson ait du caractère.

Ce 2ème album a été conçu différemment ?
On a pris un peu plus de temps pour les arrangements. Le premier album s’est vraiment fait dans l’urgence, à toute allure, c’était infernal.
Celui-là on a pris un peu plus de temps et pourtant à la fin on manquait de temps.
On a toujours un manque de temps à la fin parce qu’on est toujours tenté d’y revenir, de retoucher… On ré-écoute et on se dit : « Tiens je vais changer ci, modifier çà… »

Le titre « Demain », c’est vivre l’instant présent ?
C’est une des millièmes versions du Carpe Diem mais aussi l’occasion de parler un peu de la flemme et de la fête en même temps !
Et puis justement dans l’arrangement, en parlant d’instant présent, je voulais absolument qu’il y ait un passage disco dans l’album et on n’a pas eu le temps de le faire donc on le fait sur scène maintenant. (rires)
On essaye aussi de proposer un peu d’autres choses sur scène. La scène donne envie d’écouter le disque et vice-versa, ce sont réellement deux choses différentes.

« On ne sait plus s’ennuyer » rappelle tes coups de gueule comme « J’aime plus Paris » et « N.A.S.D.A.Q. »…
Oui, on ne sait plus s’ennuyer… J’ai collaboré avec mon pote Arnaud Garoux sur celle-ci. Il est venu avec cette idée de successions de jeux de mots. J’ai essayé de mettre un tout petit peu d’ordre, parce qu’il y avait 12 000 jeux de mots (rires)… Non j’exagère, mais au moins trois pages !
On a choisi ce sujet pour rire un peu mais ce n’est pas vraiment une critique. On s’est amusé avec des jeux de mots comme « il s’est retiré dans le Berry en oubliant son BlackBerry »… des petites conneries comme ça.
On est perdu aujourd’hui sans connexion. Que serions-nous sans connexion ? (rires) Et puis il y a une autre chanson qui parle des jeux vidéo.
C’est vrai qu’on est un peu la génération internet et finalement on passe tellement de temps là-dedans que c’est rigolo d’essayer de faire des chansons qui parlent un peu de ça, qui s’en approchent un peu par certains côtés.

Des addictions ?
Oui j’en ai plein… Je n’ai que de ça ! (rires) Je ne vais pas commencer à les dire, sinon je vais passer pour un fou, mais j’ai beaucoup d’addictions.

Y compris Internet, le téléphone… ?
Oh là là oui… Et l’’alcool, le sexe, les jeux, les copains, les séries télé, la guitare, Django… (rires)
En fait, tout ce que je fais, j’en suis « addict » !

THOMAS_DUTRONC_cover101Justement, c’est Django qui t’a fait découvrir la guitare ?
Non, la guitare, j’ai commencé comme ça, par hasard, mais j’ai tout de suite eu un coup de foudre. Depuis tout petit j’écoutais de la guitare. Je me suis rendu compte, vers 12 ou 13 ans, que j’avais toujours aimé le rock, Chuck Berry, Hendrix, mais aussi les tubes de mon époque comme Aerosmith ou le hard-rock.
Après, quand j’ai commencé la guitare, je voulais faire du blues, du Jimi Hendrix et puis j’ai découvert Django par hasard.
Et quand on découvre Django et qu’on fait de la guitare, là c’est violent et petit à petit j’ai de plus en plus aimé ça et maintenant je suis vraiment un passionné absolu de Django et je l’écoute énormément.
On a eu de la chance d’avoir ce musicien gigantesque en France !

Le Jazz manouche représente quoi à tes yeux ?
Le Jazz manouche, c’est une passion, c’est ce que j’ai dans mon cœur, c’est la musique de Django et de Stéphane Grappelli aussi d’ailleurs. C’est la musique qu’on aime jouer avec les copains mais on fait autre chose en disque et sur scène parce qu’on ne fera jamais mieux que Django alors on essaye de faire un peu autre chose…

Dans ta musique il y a du Django mais aussi beaucoup d’autres styles…
Django, entre l’âge de 25 ans et de 43 ans puisqu’il est mort à 43 ans, il a vraiment changé pleins de fois de styles, avec beaucoup de profondeur et d’émotion mais aussi avec beaucoup d’énergie qui va de l’avant.
Django c’est avant tout un musicien extraordinaire, c’est un plaisir qui est différent de ce que moi je peux faire mais il y a un enthousiasme, une grande force dans sa musique.
BB King, par exemple, c’est aussi un grand fan de Django et tout ce qu’on peut récupérer, toutes les petites miettes qu’on peut récupérer, ce n’est que du positif.

Le chant est arrivé comment ?
Ça s’est fait par hasard. J’avais créé un spectacle avec Mathieu Chédid et des copains qui sont là, et ce spectacle musical avec des sketches, des ombres chinoises, des vidéos, une valise avec plein de petits objets, dans lequel on faisait participer le public etc., on avait besoin d’un disque pour le défendre.
En fait en disque, ce qu’on faisait sur scène, n’était pas « vendeur ». Ce n’était pas représentatif, il manquait l’image, le visuel, les lumières et donc par hasard je me suis retrouvé à commencer à chanter…
Tout simplement. J’écrivais des textes déjà et je voulais inviter des chanteurs à chanter mes textes, mais je me suis demandé comment j‘allais faire en tournée. Je ne pouvais pas inviter six chanteurs par date, ça s’annonçait un peu compliqué et donc je me suis mis à chanter, moi.
C’est sûr que ce n’était pas ma volonté première, je n’avais jamais pensé ni imaginé faire ça. Je me suis retrouvé un peu par un concours de circonstances à chanter. Petit à petit, j’y ai pris goût.
A force de rencontrer le public, la générosité, l’enthousiasme des gens. Il y a un partage. Dès qu’on chante, il se passe un truc…

On se met plus à nu en chantant qu’en jouant ?
Pas forcément, non. Tout dépend de la sincérité qu’on a, des moments musicaux ou des chansons et des airs eux-mêmes.
Ce qui est sûr, c’est que ça permet de varier, de chanter, de faire un peu d’instru, de varier les plaisirs et du coup de donner plus de force d’un coup à un instrumental, ou plus de force d’un seul coup à une chanson.

Ton secret pour que ta musique soit multi générationnelle ?
Ah ça, je ne sais pas ! Il parait qu’on a plu à plusieurs générations, mais je n’en sais rien… Je n’y ai pas vraiment réfléchi mais tant mieux, je suis content !
J’essaye de faire quelque chose d’intemporel, des choses de qualité qui à la fois soient jeunes dans un état d’esprit, dans un charme et un enthousiasme, qu’elles soient vivantes et en même temps qu’elles aient un peu de profondeur.
Et du coup ça ne s’adresse pas spécialement à des gens de quinze ans mais pas non plus qu’à des plus vieux, donc si c’est un peu multi générations c’est tant mieux ! (rires)


 
Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel

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